-Gros plan du sit in judokas et athlètes devant le stade des martyrs
Avec tout ce qui se passe sous nos yeux concernant les préparatifs des 9èmes Jeux de la Francophonie, l’on est en droit de se poser un certain nombre des questions. Le team RDC dans son ensemble a du mal à amorcer la préparation. Jusque-là, c’est la débrouillardise au niveau de chaque fédération dont la discipline sera alignée. L’Etat congolais demeure à ce jour un abonné absent côté financier. Et même moral, les autorités ne viennent pas suivre comment se préparent les différentes disciplines. Au regard de ce tableau peu reluisant, d’aucuns diraient même que la RDC complice du probable échec aux 9èmes Jeux de la francophonie faute d’une préparation minutieuse des athlètes.
Du côté des infrastructures sportives en construction, les entrepreneurs ne finissent pas avec leurs cahiers de charge. Le dimanche 11 juin 2023, nous avons été saisis par un coup de fil. Au bout de fil, une voix pleine des remords s’adresse à nous : ‘’vous savez Monsieur le journaliste, sur instruction du ministre des sports, le judo et l’athlétisme sont indésirables au stade des Martyrs’’.
Surpris par cette annonce à la fois étonnante et surprenante, nous avons cherché à comprendre si cette décision est vraie. Ensuite, nous n’avons pas trouvé ce qui peut justifier une telle décision au moment où l’on sait que ces deux disciplines figurent parmi les disciplines retenues aux 9èmes Jeux de la francophonie ? Bien plus, d’aucuns n’ignorent que le judo est attendu ce mardi 13 juin 2023 au championnat d’Afrique à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Ce tournoi d’Abidjan est qualificatif aux Jeux Olympiques Paris 2024. Le suspens est resté entier. Il n’y avait que le ministère des sports qui pouvait éclairer notre lanterne et celle de nos lecteurs.
Sit-in devant le stade des Martyrs le lundi 12 juin 2023
Revenus le lundi au stade des Martyrs, les judokas et athlètes d’athlétisme étaient surpris de constater que l’accès au stade leur a été refusé. Face à cette situation, ils nous ont alertés pour faire le constat.
Nous avons tendu le micro à Me Toya (entraineur national principal) qui a déclaré ce qui suit : ‘’C’était le samedi 10 juin 2023, on était surpris. Arrivé ici au stade, on nous interdit de nous entrainer. Et quand on a demandé, on nous a répondu que les instructions sont venues de la hiérarchie AG et son Excellence le ministre des Sports. On a obtempéré comme des judokas, des personnes disciplinées. On croyait que c’était une décision prise le week-end pour prendre certains dispositifs des travaux. Mais arrivés aujourd’hui, lundi 12 juin 2023. On se retrouve encore dehors. On n’a pas encore changé la mesure. On doit encore rester dehors jusqu’à nouvel ordre. Alors ça nous inquiète un peu. C’est ça la situation que nous sommes venus trouver ici’’
A propos du championnat d’Afrique à Abidjan
Me Toya : ‘’Les athlètes sont déjà engagés. Les listes sont déjà envoyées au niveau de l’UAJ. Par contre, jusqu’à présent, il n’y a pas encore les moyens. Tous les moyens ne sont pas encore réunis. Tous les moyens, il faut être clair, il n’y a pas l’argent dans nos mains pour effectuer ce voyage. Jusqu’à présent il n’y a pas des moyens mais les athlètes sont déjà engagés (une vingtaine). Et nous attendons les moyens pour se déplacer au plus tard mardi (donc aujourd’hui). Le mercredi c’est le 14 juin, il y a la pesée. Et le 15, la compétition démarre. Si on ne voyage pas demain (aujourd’hui), je ne sais pas si on va participer à cette compétition. Le déplacement pour Abidjan, c’est une compétition prise en charge par le gouvernement. Et là-dessus, le gouvernement nous a rassurés qu’il a mis cette compétition dans le cadre des préparatifs des jeux de la francophonie. Nous attendons les moyens. Mais jusqu’à preuve du contraire, on n’a pas les moyens pour se déplacer à Abidjan même à Niamey, au Niger. On n’a pas ces moyens-là. Raison pour laquelle on se retrouve encore sur place à Kinshasa. En tout cas, c’est vraiment regrettable’’.
Que dites-vous encore par rapport au stade des martyrs
Me Roger Toya : ‘’Par rapport au stade des martyrs, nous sommes des athlètes. On n’a pas des sites d’entrainement on a que ce site et le stade tata Raphaël. Si vous nous empêchez de nous entrainer ici, on va s’entrainer où ?
Les autorités, vous attendez les résultats mais vous ne voulez pas que les athlètes s’entrainent. Ça créé un manque de performance. Il faut laisser les athlètes travailler. Nous sommes venus nous entrainer pour représenter la RDC aux 9èmes jeux de la francophonie. Ce n’est pas l’affaire d’un individu, c’est l’affaire de la nation. Et nous ne sommes pas une seule discipline qui est empêchée ici. Il y a plusieurs disciplines, l’athlétisme, judo, taekwondo, MMA…je demande aux autorités de revoir leur instruction et lever la mesure pour nous permettre de nous entrainer et d’être en forme. Vu cette situation, nous risquons de faire un piètre résultat aux jeux de la francophonie’’.
Le DTN de la Féaco Tshihinga Mafo Hugues s’est aussi exprimé. Après plusieurs minutes d’attente, le ministre des sports aurait dépêché un émissaire qui a demandé aux athlètes d’entrer au stade. La mesure a donc été levée.
Antoine Bolia