Élections des gouverneurs: Kinshasa et ses défis

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A l’instar des 25 autres provinces du pays, Kinshasa, ville province s’apprête à élire le 7 Avril prochain son nouveau gouverneur et vice–gouverneur au terme de scrutin qui sera organisé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans les Assemblées provinciales. Du côté de la Centrale électorale, les batteries sont déjà mises en marche pour la réussite de ce scrutin.

Pour ce faire, les membres de la plénière et du bureau accompagnés de leurs experts seront déployés dans toutes les provinces pour superviser cette élection à l’issue de laquelle les gouverneurs et vice- gouverneurs seront élus pour présider à la destinée de ces provinces pour une durée de 5 ans. Ces nouveaux patrons des exécutifs provinciaux, une fois élus, trouveront sur leurs tables différents problèmes auxquels leurs provinces sont confrontées. Dans son double statut à savoir ville et province, sans compter la qualité qui fait d’elle la capitale de la République démocratique du Congo et siège des institutions, Kinshasa a plusieurs défis à relever à cause de nombreux problèmes auxquels elle fait face et qui méritent des solutions appropriées.

Insalubrité

Autrefois appelée Kin la belle à cause de sa beauté et la propreté qui l’a caractérisée, Kinshasa est à ce jour l’ombre d’elle-même. Kin la poubelle, c’est le nouveau qualificatif de la capitale congolaise à cause de l’insalubrité qui la caractérise. Actuellement, aucune commune n’est à l’abri de l’insalubrité. Même la municipalité de la Gombe, commune administrative qui autrefois était le miroir de la capitale, reflète à ce jour une image insalubre. Plusieurs actions initiées par les différents locataires de l’Hôtel de ville pour assainir la capitale ont échoué. De l’opération coup de poing à Kin Bopeto en passant par Kin propre, aucune d’entre elle n’a donné des résultats probants dans le sens de changer l’image de Kinshasa. Imprimer une nouvelle politique d’assainissement de la capitale en tirant les leçons des échecs du passé et en dotant aux communes des moyens conséquents de manière régulière pour faire face à l’insalubrité. C’est de cette manière que Kinshasa revêtira de sa belle robe d’antan et reviendra Kin la belle.

L’insécurité

Un des grands défis à relever dans la capitale est l’insécurité. Depuis un certain temps, la population ne sait plus vaquer librement à ses occupations. La sécurité des personnes et de leurs biens n’est plus assurée convenablement. Et pour cause, le banditisme urbain communément appelé le phénomène Kuluna, le vol et attaque à mains armées, le phénomène Kidnapping, le phénomène dit Enfants de la rue ou Shegué, etc… tel est le lot quotidien des Kinois qui se sentent abandonnés à leur triste sort. Malgré les efforts que mènent les forces de l’ordre pour la sécurité des personnes et de leurs biens, l’insécurité a la peau dure pour quitter le vécu soutien de la population kinoise.

Il ne se passe pas un jour sans que l’on enregistre des cas de vol, des attaques à mains armées et autres faits qui troublent la quiétude des Kinois. Alors que l’on croyait que les arrestations des bandits urbains et leur transfèrement à l’Auditorat militaire et en province dans le Service national pour apprendre un métier vont les dissuader à déposer les machettes, au contraire ce phénomène ne fait que prendre de l’ampleur dans la société kinoise. Des nouvelles stratégies de la traque de ces malfrats et une franche collaboration entre la population et les forces de l’ordre dans le cadre de la lutte contre l’insécurité à Kinshasa s’avère nécessaire pour diminuer si pas éradiquer l’insécurité à Kinshasa, car il n’existe pas des villes au monde où il y a l’insécurité zéro.

Transport en commun et embouteillages sur les routes

Véritable casse-tête des Kinois, la difficulté de transport avec son corollaire des embouteillages dus certainement à l’insuffisance des véhicules de transport en commun par rapport à la démographie galopante de la population et à l’état délabré des routes sont le véritable calvaire quotidien de la population kinoise. Avec une seule société de transport national, Transco qui elle-même est butée à de nombreuses difficultés de fonctionnement, n’arrive pas à desservir la population en terme des transports en commun.

Les taxi-bus, bus et taxi qui font le transport en commun appartement à des particuliers peinent aussi à résoudre ce problème. La tracasserie routière provoquée par la police de circulation routière et les différents services de transport de la ville découragent parfois certaines personnes à investir dans ce secteur. Le nouveau gouverneur de la ville province de Kinshasa devra aussi se pencher sur ce problème qui ne favorise pas aux Kinois de se mouvoir en toute tranquillité. La dotation de Kinshasa d’une société de transport propre à la ville, la construction des routes secondaires, la réhabilitation des routes existantes, l’éradication de la tracasserie sur les routes dans le secteur de transport en commun sans oublier le rétablissement de l’ordre dans ce secteur seraient aussi une solution.

L’eau et l’électricité

Les difficultés en desserte en eau et en électricité dans la capitale est devenue une seconde nature des Kinois. Des quartiers entiers demeurent dans le noir pendant plusieurs jours causant parfois l’insécurité, le phénomène délestage dans plusieurs quartiers et la faible qualité de l’énergie électrique qui est desservie aux ménages constituent un autre problème auquel la ville province est confrontée. Aux côtés de l’énergie électrique se trouve aussi l’eau potable qui n’est pas à la portée de toute la population. Il y a des quartiers où la population est obligée de parcourir chaque jour des kilomètres pour se procurer de l’eau potable. D’autres quartiers, à l’absence de l’eau, recourent à l’eau des rivières ou de forage avec toutes les conséquences que cela peuvent provoquer sur la santé de la population. Une bonne étude de faisabilité pour la desserte globale de la population à l’eau et en énergie électrique est vivement attendue par les Kinois de leur nouveau gouverneur et vice-gouverneur. Et ce sont les députés provinciaux qui doivent canaliser les desiderata de la population auprès de l’exécutif provincial en vue des solutions à leurs problèmes quotidiens.

Richard Shako

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