« Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finira par apparaître », dit-on. Enfin, l’ancien député national et ministre des Transports va reposer dignement dans la félicitée éternelle, en dépit d’une affaire à polémique autour de sa mort.
Huit mois après, l’ancien ministre des Transports Chérubin Okende sera inhumé le mercredi 20 mars 2024. Sa famille biologique confirme dans un programme rendu public samedi 16 mars, que la dépouille de l’ancien porte-parole du parti politique Ensemble pour la République, sera exposée à l’hôpital du cinquantenaire à Kinshasa. La veillée mortuaire aura lieu le mardi 19 mars au centenaire Protestant dans la commune de Lingwala. L’enterrement aura lieu au cimetière du Nécropole 1, confirme le même document consulté par votre journal Le Quotidien.
Rappelons qu’en date du 29 février de l’année en cours, le Procureur général près la Cour de Cassation avait annoncé que « l’autopsie et les expertises ont établi que l’opposant Chérubin Okende s’était suicidé ». Confirmation qui a mis fin à la thèse de l’assassinat avancée par son parti. Ce dernier qui s’indigne, malgré tout, d’un déni de justice.
Chérubin Okende dont l’affaire n’est pas totalement close, a été retrouvé mort le 13 juillet 2023, assis au volant de sa voiture tout près de la route « poids lourds », dans la commune de Limete à Kinshasa. Dans cette affaire, jugée tantôt d’assassinat ou suicide, quelques arrestations ont été enregistrées, notamment son chauffeur, son garde du corps, un journaliste et autres. Tous étaient considérés comme premier suspect, hormis le journaliste qui est reproché par la justice de propagation des faux bruits autour de la même affaire.
Plusieurs enquêteurs internationaux ont été impliqués dans cette affaire, notamment des experts venus de Belgique et d’Afrique du Sud. Tous ces derniers ont confirmé, dans leur rapport, dévoilé par Firmin Mvonde, que Chérubin Okende s’était suicidé.
« Nous avons mené les enquêtes de manière méthodique. Nous avons ordonnés d’autres devoirs consistant notamment à la perquisition du bureau privé du défunt. Il y a été saisi son agenda propre. La perquisition opérée devant la veuve qui a confirmé dans ce que nous avons trouvé que, trois jours avant sa mort, Chérubin Okende avait écrit, je cite : “je suis au bout du rouleau”. Nous allons poursuivre les enquêtes pour connaître le rôle déterminant des personnes fugitives », avait déclaré le PG Firmin Mvonde devant la presse.
Un rapport qui ne fait pas l’unanimité
Au sein de l’opinion, les avis divergent, malgré la mise en garde du procureur contre tout commentaire au sujet de l’affaire. Pour Ensemble pour la République, de l’opposant Moïse Katumbi, les conclusions de l’enquête est un ‘’déni de justice’’.
« Pourquoi s’abstient-on de rendre public le rapport d’autopsie ? restons factuels : ni le procureur général de la République qui a conclu au suicide, ni qui que ce soit, d’autre n’a assisté aux derniers instants de Chérubin Okende, hormis les assassins. Mais dans ce cas, seuls les médecins légistes, après une autopsie, peuvent déterminées les causes de la mort et les circonstances de la mort. Le procureur général conclut au suicide, comme ça, il peut clôturer l’enquête judiciaire. Mais il ne dit pas suicide par quoi. Strangulation ? Asphyxie ? Par balle ? Tout ça, il ne nous le dit pas. Et que fait le garde du corps en détention jusqu’à aujourd’hui ? Clairement, les autorités congolaises ne veulent pas de manifestation de la vérité dans cet assassinat et il faut donc aller réclamer justice ailleurs », avait déclaré Hervé Diakiese, l’actuel porte-parole du parti du chairman du TP Mazembe.
Face à une famille biologique déjà fatiguée des discussions politiques au sujet de l’assassinat de Chérubin Okende, il était temps d’organiser les obsèques de cet homme qui a servi dignement son pays, la République Démocratique du Congo. Pas de rapport d’autopsie jusque-là, ainsi l’inhumation du défunt demeure un premier soulagement pour femme, enfants et autres membres de la famille biologique.
Bernetel Makambo