Insécurité dans la région des Grands-Lacs africains : pour ses propos à Kinshasa : Ndayishimiye dans le viseur de Kagame ?

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Sous l’égide de l’Union Africaine pour l’Agenda Jeunesse, Paix et Sécurité, en parfaite adéquation avec la politique étrangère du Burundi, Kinshasa avait accueillie le 21 janvier 2024, le Président Burundais Evariste Ndayishimiye,  pour un discours à la jeunesse,  inspirant sur la paix et le développement socio-économique en Afrique. A cette occasion, le Général Major Ndayishimiye Evariste, Président du Burundi, a exhorté la jeunesse de la Rdc à collaborer étroitement et à combattre toute cause susceptible d’entraver le développement socio-économique du pays. Le  Président Ndayishimiye a martelé que : « Le peuple rwandais ne va pas continuer d’accepter d’être prisonnier des décisions de ses dirigeants ». Une déclaration qui a hérissé le Me de Kigali Paul Kagame et ses  dirigeants.  Le gouvernement rwandais a réagi fermement aux déclarations du président burundais, qualifiant ses allégations de tentatives de déstabilisation et mettant en danger la paix dans la région des Grands Lacs. Les autorités rwandaises ont accusé le président Ndayishimiye d’inciter les jeunes à renverser le pouvoir à Kigali. 

En marge de sa visite à Kinshasa pour l’investiture du Président réélu de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, le Chef de l’Etat burundais, également Champion de l’Union Africaine pour l’Agenda Jeunesse, Paix et Sécurité, Evariste Ndayishimiye a pris la parole devant plus de 500 jeunes Congolais et Burundais réunis à l’hôtel du Fleuve. Avec ces jeunes, le Chef de l’Etat burundais a abordé des sujets touchant à la sécurité dans la région des Grands-Lacs africains en évoquant, entre autres, les tensions du Burundi  avec le Rwanda. Ndayishimiye a mentionné les efforts de négociation qu’il a fournie pendant deux ans avec les autorités rwandaises, «hypocrites », selon ses propos. Il argumente en disant : « malgré l’ouverture volontaire de la frontière burundaise, les actions des autorités rwandaises, notamment leur soutien présumé aux rebelles burundais basés à Kigali, ont continué ».

Citant comme exemple de trahison les attaques de RED-TABARA près de Bujumbura, le Champion de l’Union Africaine pour l’Agenda Jeunesse, Paix et Sécurité a souligné l’importance pour les peuples de la région de prendre leur destin en main et a souligné l’importance de l’unité, affirmant que les problèmes ne viennent pas des Rwandais en général, mais de leurs dirigeants. Il a ainsi  encouragé les jeunes à « poursuivre la lutte pour la paix, espérant que les jeunes Rwandais exercent une pression sur leur gouvernement ».

 

Le courroux de Kigali

 

Les déclarations du Président burundais ont provoqué le courroux et des réactions vives au Rwanda, particulièrement sur les réseaux sociaux. Des partisans du régime de Kigali ont violemment critiqué le Président burundais, cognant même la bordure des injures. Olivier Nduhungirehe, Ambassadeur du Rwanda aux Pays-Bas,  sur son compte X,  a condamné ces propos, les considérant comme une violation de son mandat au sein de l’Union Africaine et de la Charte de l’organisation.

Déjà en 2015, lors du coup d’état manqué contre l’ancien président Pierre Nkurunziza, le gouvernement rwandais avait été accusé de déstabiliser le Burundi et les acteurs présumés du coup d’état ont trouvé refuge au Rwanda où ils sont accusés de continuer leurs activités contre le Burundi avec le soutien de Kigali.

En réaction au message du Président burundais, Kigali réagi  en ces termes : « Les Rwandais ont travaillé avec diligence pour renforcer l’unité et favoriser le développement du pays. Pour quiconque tente de miner ce progrès en appelant les jeunes Rwandais à renverser leur gouvernement, c’est préoccupant ». Toutefois, dans ses déclarations à Kinshasa, le président Ndayishimiye avait, semble-t-il,  souligné la nécessité de mobiliser la jeunesse rwandaise dans la lutte pour la pacification de la région. « Notre lutte doit continuer jusqu’à ce que le peuple rwandais commence à se faire pression », avait déclaré Ndayishimiye. Suite à ces tensions, Martin Niteretse, ministre burundais de l’Intérieur, décida de se protéger du “mauvais voisinage de Paul Kagame” en fermant  ses frontières terrestres avec le Rwanda le 11 janvier 2024.

 

Willy Makumi Motosia

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