Itinérance bien outillée au Sud-Oubangui: Mukoko Samba encourage les producteurs locaux

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Le Vice-Premier ministre, Ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, a entamé le 28 octobre 2024, l’étape décisive d’observation des unités locales de production agro-industrielle nationale, dans le territoire de Budjala, province du Sud-Oubangui.

Cette visite de trois jours a dès lors permis d’examiner les modalités concrètes d’application du modèle économique nouveau, se basant sur les facteurs positifs qui s’offrent en grande disponibilité aux entrepreneurs de notre pays : ressources naturelles abondantes, ingénierie locale avisée, main-d’œuvre jeune et dynamique, marché intérieur garanti, etc.

Le premier site visité a été la concession des Plantations Miluna, située à 100 km de Gemena, chef-lieu de la province. Cette entreprise agro-industrielle a réussi depuis 2009 à reconvertir une des filières de l’ancien holding Unilever (Plantations et Huileries du Congo) en une nouvelle entreprise à production diversifiée, de culture et de transformation des produits de l’hévéa, du cacaoyer, du caféier et bien entendu aussi du palmier à huile, sur une superficie de 25.000 hectares. Cette diversification affirme sa rentabilité commerciale, parvenant ainsi de prévenir les baisses aléatoires des cours des produits agricoles sur le marché mondial.

Le Vice-Premier ministre Mukoko Samba a été convié à observer de près les espaces et usines de transformation conviés à chacune des quatre cultures de l’entreprise Miluna. Il a ainsi reçu les explications techniques des ingénieurs agronomes, dont l’associé-gérant, Michaël Hoolans, a loué le niveau d’adaptation des ingénieurs agronomes locaux.

Ils deviennent performants, après leurs formations de base reçues dans les différents établissements universitaires du pays, notamment l’Ifa-Yangambi, l’Unikis, l’Unikin, l’Isea-Mondongo, après que les Plantations Miluna les ait soumis à un stage de format professionnel de six mois. Ce sont eux qui sont à ce jour les responsables au plus haut niveau de l’entreprise.

 

Récolte de latex

La plus vaste étendue de la concession est attribuée à la culture de l’hévéa (4.800 ha), le produit initial de la concession. Cette production offre un latex naturel transformé sur place pour l’exportation dans des ballots de 111,11 kg, via les ports de Kinshasa et de Matadi.

La récolte de ce latex se pratique sur les arbres d’au moins sept ans d’âge. Cependant, la saignée demeure une opération délicate, devant respecter un angle d’écoulement et une profondeur sans failles afin de permettre une régénérescence rapide et naturelle de l’écorce, ce qui amène les ouvriers saigneurs à passer par une école d’apprentissage sur le champ lui-même. La délégation venue de Kinshasa a été invitée à s’exercer et en a tout de suite découvert les difficultés sans apprentissage préalable.

Le transport ainsi que la conservation du caoutchouc, sous forme de crêpe ou de feuille fumée, nécessitent des prudentes précautions, pour éviter que les pièces ne se collent. C’est pourquoi les produits de l’entreprise sont préservés dans un port dédié à Kinshasa, avant l’acheminement vers les cargaisons maritimes à Matadi et les destinataires finaux au niveau international. Les utilisateurs mondiaux du caoutchouc s’intéressent déjà aussi au latex venu du Congo

Quant à l’huile de palme, elle est extraite à partir des arbres qui couvrent une superficie de 1.650 ha. Les ingénieurs ont accordé un soin particulier au matériel et aux semences de culture, dans le but de remplacer les champs anciens par les nouveaux. A cet effet, les Plantations Miluna ont largement bénéficié de la diversité génétique variétale en provenance des laboratoires et du champ semencier de Yangambi.

Cependant, après échanges avec les responsables de cette étape importante décisive, le Vice-Premier ministre Mukoko Samba les a encouragés à entretenir des rapports réguliers d’information, qui permettront une évidente amélioration du matériel de semences régénérées et un plus grand rendement, d’autant plus que la vie économique d’un palmier est de vingt-cinq ans seulement.

Dans tous les cas, les Plantations Miluna estiment que les progrès sont à présent satisfaisants en termes de production et de rendement. De 60 tonnes offertes en 2016 l’entreprise a décuplé sa production d’huile de palme, avec les deux usines d’extraction actuellement en service. Elle est actuellement en mesure de contribuer largement à la consommation des autres unités de transformation qualitative dans le pays, comme la Marsavco.

 

Construction des routes intérieures

Cette capacité reste cependant tributaire de la route de 18 km qui sépare le port d’Akula, sur la rivière Mongala, qui sépare les provinces du Sud-Oubangui et de la Mongala. Cette route, qui revêt un intérêt capital pour les deux entités provinciales, a été pratiquée par le Vice-Premier ministre Mukoko Samba lu-même, qui s’est ainsi aperçu de la nécessité de notre pays à accélérer sa contribution à la construction des routes intérieures congolaises devant permettre l’accès de notre territoire aux corridors entre les différentes régions du continent africain. Il en est ainsi notamment la Route nationale n° 6, dont le tronçon Gwaka-Akula fait partie. Cette nationale n° 6 doit relier la Province Orientale (Aketi) à la Province du Nord-Oubangui (Libenge), en passant par les deux autres provinces de la Mongala (Lisala et Bumba) et du Sud-Oubangui (Gemena).

Au regard de cette réalité, le Vice-Premier ministre Mukoko Samba a confirmé que « le modèle économique nouveau qui s’installe progressivement dans le pays ne doit être que rénové, parce qu’il doit puiser prendre ses racines dans l’ancien ». Autrement dit, il faut viser aussi bien l’exportation, comme naguère, mais aussi la satisfaction de la demande intérieure qui s’est accrue depuis. De façon pragmatique, le patron de l’Economie nationale a donc ajouté : « Je suis venu apprendre comment se construit ce nouveau modèle ».

La visite aux Plantations Miluna s’est achevée avec la visite des champs et infrastructures qui relèvent de deux produits qui étaient établis jusque-là par l’exploitant colonial seulement comme secondaires, le cacao et le café. Aujourd’hui, il est affecté respectivement 500 et 133 ha.

Certes, l’exploitation du cacaoyer semble attirer l’intérêt pour l’exploitation, vu la renommée de ce produit au niveau mondial. Toutefois, pour notre pays qui n’a naguère été un grand producteur, il demeure difficile pour nos cultivateurs locaux de recevoir le meilleur matériel (semences). Toutefois, avec deux saisons de récole par an, les champs de cacaoyers produisent une quantité qui pourrait se mettre au service d’une industrie locale de chocolat dans les années à venir.

Enfin, l’entreprise Miluna s’est donné l’ambition de redorer le prestige du café Robusta, à travers un slogan rappelé au Vice-Premier ministre Danier Mukoko Samba par ses ingénieurs agronomes : « Le Sud-Oubangi est la province d’origine du café robusta ». Dans cette région, ce produit est entré dans la culture populaire depuis de nombreuses années. Il permet de diversifier les revenus des parents, lorsque les cultures vivrières ne suffisent pas à couvrir toutes les dépenses familiales. Autrement dit, toutes les familles de la région sont prêtes à participer à la relance de la production du café.

Cela étant, outre la longue visite aux Plantation Miluna, le Vice-Premier ministre Mukoko Samba a eu le loisir de découvrir le Potager scolaire Elikya. C’est une école à vocation agricole, initiée par des compatriotes Congolais, existant dans le même secteur de Mongala-Kuma que l’entreprise Miluna. Il s’agit du niveau primaire et secondaire, voué à la formation des jeunes en science agronomique et à la culture du travail de la terre. Le Ministre Daniel Mukoko Samba, qui est par ailleurs député élu de la circonscription de Mbanza-Ngungu (Kongo Central) s’est exclamé en disant que ce qu’il venait de voir ne correspondait pas à ce qu’il avait déjà constaté à l’Institut d’études agronomiques de Mwazi, de niveau universitaire.

En effet, l’école secondaire agronomique Elikya se préoccupe aussi bien de l’apprentissage en production vivrière (1ère et 2ème secondaire) qu’en production agricole commerciale. La visite s’est poursuivie au niveau de la bibliothèque numérique de cette école. Et le Vice-Ministre et professeur des universités Mukoko Samba a été ainsi enseigné, en différé, à partir du serveur Internet de l’école, sur l’agriculture générale. Le cours du jour portait sur le chapitre consacré au « germoir ». Une rencontre spontanée avec les élèves de l’école a donné l’opportunité au membre du gouvernement de comprendre ce qui était l’originalité d’une telle scolarité, ancrée sur les résultats concrets.

En définitive, le projet de la visite du Premier ministre Mukoko Samba au Sud-Oubangui avait déjà retenu la bonne attention des financiers des différents projets initiés dans notre pays, dont ceux relatifs aux corridors routiers entre les différents pays de l’Afrique centrale. Aussi, l’ambassadrice de la Belgique dans note pays, Roxane De Biderling, a-t-elle souhaité se joindre à la délégation ministérielle. A l’issue de ce voyage, elle a pu s’apercevoir que « la production transformée localement avait un vrai impact sur les communautés locales ».

En définitive, la visite d’observation du Vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba a été une opportunité de confirmer la réelle utilité des Zones économiques stratégiques dont le Chef de l’Etat soutient l’ardente expansion à travers le pays. Ces zones d’implantation des initiatives industrielles sont un accélérateur pour les entrepreneurs du nouveau modèle économique. Le responsable de l’entreprise Miluna a prophétisé : « S’il y a 29 entreprises dans la Zone de Gwaka, cela va générer 800 millions Usd de chiffre d’affaires ».

 

Initiation d’un nouveau modèle

A l’issue de cette mission d’observation du nouveau modèle économique qui germe dans notre pays, le Vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba s’est retrouvé dans la conviction que la relance de la production locale n’est pas la reproduction du modèle colonial d’exportation des produits non vivriers, mais l’initiation d’un nouveau modèle qui associe les communautés paysannes à la transformation des produits bruts dans le double but d’écoulement à l’interne et à l’externe du pays.

Comme on le voit, l’effort fourni et encouragé récemment dans les provinces du Kasaï par le Vice-Premier ministre, essentiellement tourné vers la consommation locale, obéit aux mêmes exigences de valoriser le produit brut, d’abord par la transformation et ensuite par la bonne conservation dans les silos, en vue de protéger le cultivateur initial des pertes inutiles.

Ainsi se rejoignent les activités menées, dans les villes pour la réduction des prix de denrées de première nécessité, et dans l’arrière-pays la protection de tous les produits bruts provenant directement ou achetés auprès des planteurs.

Dès lors, il s’avère utile que soit institué une Cellule de redressement productif, dont la charge ne devra pas s’arrêter aux initiatives nouvelles, mais également s’étendre aux secteurs qui ont été abandonnés depuis les années de notre fraîche indépendance.

C’est donc une itinérance bien outillée et bien huilée qui a permis au Patron de l’Economie congolaise de comprendre de lui-même, les réalités de l’arrière-pays et transmettre ce message au Chef de l’Etat qui transmettre au gouvernement pour des dispositions utiles.

Vivement donc la création de cette cellule de redressement productif.

Willy kalapi

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