La guerre imposée à la République démocratique du Congo dans sa partie Est par le Rwanda n’a pas encore fini à faire des révélations accablantes sur l’implication et la complicité de certains compatriotes qui se trouvent aux côtés des agresseurs. Aux côtés du Mouvement de 23 Mars de Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga ainsi que de l’Alliance Fleuve Congo de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante qui opèrent à visage découvert et qui promettent de marcher sur Kinshasa pour renverser le pouvoir en place, figurent plusieurs filles et fis du pays recrutés qui se trouvent au pays et à l’extérieur.
Ceux-ci ont aussi la mission de déstabiliser le pays à partir des endroits où ils se trouvent. Et c’est grâce à la vigilance des services de sécurité particulièrement de renseignements militaires que ce plan est déjoué avec les arrestations de ces différentes personnes qui jouent le jeu de l’ennemi. Après la présentation à Kinshasa par le renseignement militaire d’un groupe de 6 personnes arrêtées à partir de la province de Nord-Kivu dont deux députés provinciaux de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et les révélations du député national et secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya sur l’implication de l’ancien président de la République Joseph Kabila sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays, les services d’intelligence ont encore mis la main sur une des pièces maîtresses de mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo de Corneille dont il est le conseiller politique et stratégique. Il s’appelle Éric Nkuba Shabandu alias Malembe.
Au terme de son audition, il est passé aux avoeux sur non seulement son appartenance à ce mouvement rebelle, mais aussi sur le rôle qu’il joue en son sein. Toujours au cours de son interrogatoire, le bras droit de Corneille Nangaa a cité certaines personnalités civiles avec qui ils sont en contact parmi lesquelles Patient Sayiba, ancien Directeur général de l’Office de gestion et de fret multimodal (Ogefrem), André Claudel Lubaya, député honoraire et président de l’Union Démocratique Africaine Originelle (UDA), Joseph Olengha Nkoy, ancien président de Conseil National de Suivi de l’Accord du 31 décembre et du processus électoral, une des institutions d’appui à la démocratie et le professeur Bon Kabamba, enseignant à l’université de Liège en Belgique.
L’homme ne s’est pas arrêté là. Du côté des personnalités militaires, le sieur Éric Nkuba a dédouané son chef d’avoir des contacts directs avec les officiers et les subalternes militaires à Kinshasa pour rejoindre leur mouvement. Toutefois, il a révélé deux noms non de moindre de personnalités qui ont la charge de prendre des contacts avec les hommes en treillis. L’ancien Président de la République et sénateur à vie, Joseph Kabila que Augustin Kabuya avait cité quelques jours avant et le général John Numbi Tambo, ancien commissaire général de la Police Nationale Congolaise qui est en cavale depuis belle lurette.
Des rejets en bloc des allégations de sieur Éric Nkuba
Les révélations faites par le bras droit de chef de l’Alliance Fleuve Congo de Corneille Nangaa n’ont pas laissé indifférente les personnes citées. Comme on pouvait s’y attendre, toutes les ont rejetées en bloc en les attribuant aux dirigeants du régime Tshisekedi qui veulent justifier leur incapacité à trouver la solution au problème sécuritaire dans l’Est du pays.
Au Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (Pprd), on dénonce ce qu’elle qualifie d’une campagne de diabolisation de son président national et président honoraire. « Sans la moindre preuve et dans un montage grossier, on cite le Président Joseph Kabila pour une affaire qu’il ne connait pas et qui ne peut pas l’intéresser pour avoir dirigé la RDC avec patriotisme, abnégation, conviction et vision », peut-on lire dans un communiqué du PPRD parvenu et signé par son Secrétaire permanent, Emmanuel Ramazani Shadari. Ainsi, cet ancien parti au pouvoir met en garde le régime en place et lui demande de cesser de se saisir de Joseph Kabila et de sa famille politique pour créer des comédies aux fins de nuire à son image.
L’Union Démocratique Africaine Originelle (UDA) de André Claudel Lubaya rejette ces allégations qui portent atteinte à l’honneur de son président national, déclare être attachée à la constitution de la République et réaffirme sa légitime ambition de conquérir le pouvoir par des moyens pacifiques et démocratiques. Même son de cloche pour le professeur Bob Kabamba qui précise qu’en tant que scientifique et chercheur, il s’intéresse à la problématique des différents groupes armés parmi lesquels AFC de Corneille Nangaa.
Et dans sa réaction, l’ancien Directeur général de l’Ogefrem dit ceci: « Il est évident que je ne connais ni d’Adam ni d’Eve sieur Éric Nkuba. Ses propos sur ma personne n’engagent que lui et ceux qui lui ont mis dans la bouche les noms et les paroles à prononcer au cours de cette vaste farce. Pareil montage ne peut se concevoir que dans une dictature ; celle que je dénonce chaque jour. Et si l’objectif de cette mascarade est de me salir, ils ont complètement raté leur coup. Si c’est pour m’intimider plus qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici, là aussi c’est une peine perdue. Et Joseph Olengha Nkoy n’a trouvé d’autres mots pour déclarer : « Je comprends que nous sommes à l’ère où le solide succès des THÉORIES DU COMPLOT permet de désorienter le peuple sur les ratés ou les vraies question sociétales. J’attends qu’on me dise que c’est un poisson d’avril que quelques petits farceurs ont eu l’idée d’offrir à Jean 1er. »
Vivement un procès public
Ces déclarations qui accusent certaines personnalités civiles et militaires pour leur implication à la déstabilisation du pays à partir de sa partie orientale en coalisant avec l’ennemi et qui ont suscité plusieurs réactions dans l’opinion publique méritent d’être élucidées et tirées au claire. Ceci à travers un procès public et équitable pour que les accusations formulées contre les uns et les autres soient confirmées ou infirmées. Sinon, ceux dont les noms sont cités continueront toujours à crier à l’acharnement et à la chasse à la sorcière.
Richard Shako Kanyengele