Lequotidien
C’est depuis le 6 juin dernier que le Président de la République Félix Tshisekedi a signé l’ordonnance portant investiture de quelques gouverneurs de province dont celui de la ville province de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki et son adjoint, Eddy Iyeli Molangi après leur élection le 29 avril dernier. Plus d’un mois après, l’actuel locataire de l’hôtel de ville n’est toujours pas investi par l’Assemblée provinciale alors que le gouverneur a déjà été aussi notifié par le VPM Jacquemain Shabani.
L’on se rappellera qu’au lendemain de la publication de son équipe gouvernementale, le gouverneur de Kinshasa s’était présenté à l’Assemblée provinciale pour l’investiture. Mais, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières Jacquemain Shabani s’y était opposé pour violation des dispositions légales en ce qui concerne le nombre de ses ministres provinciaux. En lieu et place de 10 ministres comme l’exige la loi portant principes fondamentaux de la libre administration des provinces et la constitution qui limitent ce nombre à 10, Daniel Bumba a nommé outre les ministres, 10 commissaires généraux à qui il leur a confié des portefeuilles ministériels.
Il en est de même pour son collègue de Haut Katanga, Jacques Kyabula qui avait fait de même. Ce qui était à la base de leur rappel à Kinshasa par Jacquemain Shabani qui les a appelés au respect des consignes. Au retour de Kinshasa, Jacques Kyabula s’est ressaisi en retirant son Arrêté nommant les commissaires généraux et a sollicité de l’Assemblée provinciale l’investiture de son gouvernement au cours de la session extraordinaire car les députés provinciaux sont en vacances parlementaires. Ce qui fut fait et le 9 juillet dernier et aujourd’hui Kyabula qui est à son deuxième mandat à la tête de Haut Katanga s’est déjà mis au travail avec toute son équipe. Malheureusement à Kinshasa, c’est le statut quo.
Non seulement il n’y a pas encore d’investiture, mais aussi Daniel Bumba n’a pas encore retiré son Arrêté nommant les commissaires généraux. Entre-temps, on le voit accorder des audiences et tenir des réunions de travail. Qu’est ce qui se passe ? S’interrogent les Kinois et pourtant Kinshasa a des défis énormes qui l’attendent notamment les défis sécuritaire, de mobilité et de l’assainissement pour ne citer que ceux là. Depuis le départ de Ngobila, Kinshasa n’est pas gouvernée, a déclaré un Kinois désespéré face à l’insécurité qui gagne du terrain dans la capitale ces derniers jours.
Six mois de frais d’installation pour les députés provinciaux ?
Selon certaines indiscrétions, l’une des raisons qui retardent l’investiture du Gouvernement Daniel Bumba serait la réclamation par des députés provinciaux de six mois de leurs indemnités d’entrée ou des frais d’installation. En effet, les députés provinciaux auraient mal vu que les députés nationaux et les sénateurs aient reçu ces avantages avant de commencer le travail, alors que rien n’est fait pour eux. Voilà pourquoi ils auraient conditionné cela avant l’investiture de Daniel Bumba sans compter les frais de la session extraordinaire, car ils sont déjà en vacances depuis le 30 juin dernier. Aussi, on reprocherait à l’Exécutif provincial de s’installer lui et ses collaborateurs dans les hôtels huppés de la capitale. Certaines réunions s’y tiennent alors que l’hôtel de ville dispose des salles de réunion. Kinshasa qui a déjà hérité des dettes contractées par Gentiny Ngobila est encore exposée au même syndrome des dettes que pourrait contracter Daniel Bumba en cherchant à occuper des bureaux et autres salles de réunion en dehors de l’hôtel de ville. Il est temps que le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba et son équipe se mettent au plus vite au travail au regard de nombreux défis qui se présentent. Plus d’un mois perdu déjà, c’est trop.
RSK
