
La guerre totale planifiée de longue date
La stratégie de la guerre totale est illustrée par l’exécution d’une agression tous azimuts sur le territoire de la République Démocratique du Congo depuis 1994, particulièrement avec l’avènement de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo), à la faveur d’une certaine naïveté, des trahisons et complicités de divers ordres de la part des zaïrois.
Les congolais subissent honteusement, de manière systématique et planifiée :
-l’activité militaire intense des pays voisins avec ses corollaires en termes de viols, de pillages des ressources naturelles, de massacres ;
-le contrôle de l’Etat congolais par l’injection des étrangers dans toutes les institutions et à tous les niveaux ;
-la construction d’une ethnologie alimentaire au profit des revendications de la nationalité congolaise ;
-l’occupation forcée ou achat des terres coutumières transformées en nouvelles circonscriptions conquises.
Une guerre planifiée depuis des lustres par une conjonction de facteurs, notamment :
-l’exploitation économique du Congo désigné, depuis 1885, marché international pour le commerce libre et réservoir mondial des matières premières pour les multinationales et certains pays occidentaux ;
-le rêve d’édification du paradis occidental à l’Est du Congo ;
-la destruction des royaumes africains, la dissémination de tribus entre divers circonscriptions administratives et pays et l’alimentation des conflits tribaux ;
-la peur entretenue et inspirée par la puissance et la supériorité de l’Occident, qui tétanise les congolais et crée un complexe d’infériorité ;
-les velléités expansionnistes du Rwanda au-delà des frontières coloniales dans un schéma antagoniste des groupes ethniques, permettant l’exportation des conflits internes dans les sous-régions d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale. Une communauté tribale rwandophone est née par génération spontanée et cherche une place privilégiée sur la liste des tribus congolaises, au point de vouloir en faire une langue nationale congolaise.
Une expérience de la logique naziste de la guerre pour la guerre, celle qui ne se soucie pas du nombre de vies humaines qui tombent, des femmes violées, des enfants pilés au mortier ou coupés en petits morceaux, de la destruction de la nature, des populations déplacées. L’agression suit un schéma de terreur pour provoquer ces dégâts en violant systématiquement et de manière programmée le droit international. Le respect des droits fondamentaux de l’Homme est vu selon les prismes façonnés des intérêts des grandes puissances.
Ainsi, des populations autochtones fuient leurs terres et d’autres les remplacent en deviennent congolaises. Comment peut-on poursuivre une guerre qui comptabilise déjà 12 millions de morts, sans penser à un cynisme diabolique obéissant à la philosophie du chaos pour dominer ?! La dimension spirituelle de cette guerre prend alors un sens ; les congolais l’ont compris, peut-être mal, en faisant de la religion leur opium en espérant trouver un monde bon et meilleur par la seule prière.
Les militaires rwandais avec leurs supplétifs du groupe terroriste M23 peuvent se retirer du territoire national par multiples négociations, mais la guerre reste totale
Les multinationales fournisseuses de la logistique militaire et des finances font des affaires juteuses avec les matières premières (minerais, café, cacao, bois, chanvre…). C’est aussi leur guerre. Sous-traitants, les pays voisins de la RDC intervenants sont sous la couverture de plusieurs bras musclés. Le fameux contrat entre le Rwanda et l’Union européenne sur les minerais stratégiques en dit long ; il remet en cause-mieux confirme l’immoralité d’une société-le principe d’une Europe morale et moraliste.
Les grandes puissances désireuses d’avoir un Congo et une Afrique faibles, à genou, pour les besoins de leur hégémonie, ont des plans à long terme. La guerre en RDC fait partie de leur géostratégie. Ce qui explique des restrictions décidées par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour que le Congo agressé n’acheta pas les armes, alors que les pays impliqués dans les agressions furent totalement libres de s’armer à souhait et même avec l’argent gagné avec la mafia organisée sur les minerais du Congo. La levée, sans doute hypocrite et forcée de ces restrictions, décidée à la suite d’une diplomatie offensive de la RDC, est venue après nombreux dégâts irréparables. Qui paie ? Personne. La responsabilité internationale des pays membres du Conseil de sécurité internationale qui ont entravé la défense légitime de la RDC face à des terroristes qui tuent et pillent n’est pas engagée ?! Leur responsabilité dans le recel des minerais volés par le Rwanda en RDC et les conséquences engendrées par un contrat immoral, remettant en question les valeurs de la civilisation occidentale et les bases du droit international, est éludée.
La stratégie de diviser pour bien régner fonctionne en Afrique par faiblesse de vision commune pour l’Afrique par les Africains
Une guerre totale que les congolais subissent sans une véritable planification de résistance et d’anticipation, en l’absence d’une vision commune, organisée et exprimée de puissance et de grandeur de la nation congolaise. Cloitrée dans la légitime défense, ni l’Ouganda ni le Rwanda n’ont ressenti sur leur sol les effets de l’amertume des congolais. Même les mai-mai, se fonctionnarisant dans une résistance d’usure, n’ont pas su franchir de manière décisive et programmée le rubicond de la frontière congolaise.
Burundais, rwandais et congolais ont une histoire commune à travers une seule et même administration coloniale belge, ce qui a facilité la création et le fonctionnement harmonieux de la CPGL (Communauté des Pays des Grands Lacs). Ces pays appartiennent au continent africain en quête de l’union politique et économique. Au-delà de la catégorisation artificielle et trompeuse des africains en nilotiques, soudanais, pygmées, bantu et blancs, le peuple africain a un seul et unique destin lié à une terre commune, l’Afrique, dont les populations ont connu des migrations, des mixages et des organisations politiques complexes. Terre et histoire au coeur d’une guerre totale devenue un déni de l’union africaine.
La classification colonialiste de la race noire en groupes anthropologiques a donné naissance à des antagonismes ne servant que la cause de la domination par la division : les twa ou pygmées méprisés et marginalisés, les nilotiques et bantus en perpétuelle rivalité. Des coalitions informelles et spirituelles se forment pour que les bantus se sentent menacés par les nilotiques et vis-versa.
Comment les rwandais peuvent être en paix et vivre heureux chez eux en sachant que la politique de leurs dirigeants cause chez le voisin, en RDC, des massacres de leurs soeurs et frères congolais et des hutus rwandais depuis 1996, ces derniers constituant la majeure partie de la population rwandaise ?! Leurs consciences doivent être quelque part tourmentées. Ils doivent avoir aussi peur d’une vengeance qui pourrait arriver un jour. Ils doivent craindre la fin du semblant de bonheur que leur apportent les pillages des richesses du Congo.
La planification de la paix totale
Les congolais, sans magnifier la guerre, auront leur grandeur dans l’attachement à la paix et à tous les moyens susceptibles de l’instaurer pour les congolais et pour les populations des pays agresseurs. Le plan de paix pour le peuple congolais devra absolument intégrer les actions à entreprendre au plan régional, particulièrement dans les pays voisins. Le destin de la RDCongo est d’être le moteur du développement de l’Afrique, une vocation de grandeur dans la paix et la dignité.
La guerre de la société civile congolaise est d’une autre nature, ses armes étant déployées sur les plans spirituel, moral, politique, intellectuel et socio-économique.
Si les congolais manifestent leur soutien à l’armée et au Gouvernement pour engager des actions musclées contre l’armée rwandaise, aucune marche de soutien des populations rwandaises à cette dernière n’est signalée.
L’histoire commune des peuples rwandais, burundais et congolais gène le soutien populaire à l’activité militaire du régime Kagame en République Démocratique du Congo. On n’oubliera pas l’exploit des militaires congolais pour libérer le Rwanda-Urundi de l’Allemagne durant la première guerre mondiale ; une même administration coloniale belge, le territoire congolais servant de refuge aux rwandais, ugandais et burundais fuyant leurs pays tourmentés par les effets effroyables des conflits ethniques. Une fraternité est née en plus de l’appartenance à l’Afrique mère. Le Président Félix Tshisekedi y crut pour se résoudre à appeler en toute sincérité son homologue rwandais « mon frère ».
En contrepartie d’une guerre totale à l’intérieur de leurs frontières, les congolais, dans une sorte d’ensorcellement collectif, sont restés longtemps dans la recherche de paix auprès de l’ONU, qui s’est finalement résolu à lui créer les conditions d’une paix imaginaire. A la tentative de paix organisée par les nations unies à travers la MONUSCO se sont ajoutées les forces militaires européennes (ARTEMIS, EUFOR RDC, SADC, EAC…) et des organisations ou concertations bilatérales et sous régionales, comprenant curieusement et parfois les militaires des pays présumés agresseurs.
Des formules compliquées ont été inventées pour la paix des congolais : dialogue inter-congolais, brassage et mixage des armées, réinsertion… La paix n’est pas venue. Lorsque les armes ne tirent et les machettes ne coupent pas, le pillage économique se fait en douce et en concertation avec des politiciens intéressés, insouciants et inconscients congolais.
Une mission de paix chez l’agresseur
Une autre tournure est donnée à la guerre, lorsque le Président Félix-Antoine Tshisekedi laisse bruiter sa vision : « soit guerre totale, soit paix totale ». Pourtant, la réalité force d’accepter la situation de légitime défense dans laquelle la RDC se trouve sur son territoire contre une guerre totale déjà engagée et dont l’action terroriste du M23 est une suite logique.
Le « soit » n’est pas une possibilité : « guerre totale et paix totale ». L’option fondamentale pour la paix devra être l’autre face d’une guerre totale au-delà des frontières nationales sur le territoire de l’agresseur, sans négliger la diplomatie. La différence dans la philosophie de la guerre totale est la recherche de la paix par tous les moyens, y compris par la guerre. C’est donc une mission de paix qui devra être organisée par les congolais au-delà des frontières nationales, qui commence par une prise de conscience totale de la grandeur dans l’esprit du congolais et de sa capacité à influencer la marche du monde.
En annonçant la fraternité éternelle entre les peuples congolais et rwandais, le Président Félix Tshisekedi a aussi annoncé ce que Mobutu Sese Seko, au temps fort de son règne, pouvait faire sans le dire en allant extirper le Rwanda d’un régime politique au pouvoir s’exerçant contre l’humanité.
Sur le territoire congolais, les forces congolaises de sécurité sont uniquement dans un exercice ordinaire d’affirmation de la souveraineté de l’Etat, de défense du territoire et de sécurisation de la population et de leurs biens. Trente après, cette situation doit pouvoir changer. Dans son discours du 30 juin 2022, le Président congolais lance un appel aux jeunes de rejoindre les forces de sécurité (Armée et Police), laissant présumer la détermination de réaliser la promesse de Mzee Laurent Kabila, celle de retourner l’envahisseur d’où il est venu. Exhortation renouvelée en 2025 de manière accrue lorsque Goma et Bukavu ont été envahies par les forces ennemies. La poursuite de l’agresseur dans son pays pour mieux le contenir et prévenir une autre action d’agression est un droit de suite que la RDC pourrait exercer légitimement à l’occasion d’une contre-attaque, sans se soucier de passer par une déclaration de guerre.
Mais, qu’en sera-t-il des agresseurs venus tant de loin comme de nulle part ?
Les multinationales et organisation non gouvernementales, qui commencent à avoir une nationalité indéfinissable sont des organisations complexes, dont les unités de combat sont des institutions financières auprès desquelles la population congolaise va chercher des crédits, des financements pour le développement communautaire, l’assistance technique, le secours humanitaire…. Ce sont des banques, des sociétés congolaises totalement contrôlées par des étrangers, des syndicats, des mouvements citoyens, des ONG. Comment leur faire la guerre sans s’asphyxier ou se tordre le cou ?!
Il faut donc de l’intelligence et sortir des spectacles émotionnels auxquels nous assistons pour venter notre puissance potentielle non maitrisable mais contrôlée par ces structures internationales avec l’aide de quelques Etats puissants. La guerre économique que subit le Congo a besoin de définir les intérêts irréductibles à défendre et faire valoir, d’abord par l’organisation d’une économie nationale viable tenant compte de l’environnement international.
Le retour de la guerre à l’expéditeur a besoin d’intégrer la rupture du système de prédation en cours depuis 1885, auquel cette guerre appartient, en vue de le remplacer par un autre système de pouvoir spirituel, politique, culturel et économique.
La paix totale et le développement de la Rdc
L’enrôlement de qualité dans l’Armée et la Police Nationale a besoin des jeunes diplômés des études supérieures pour restructurer et perfectionner leurs secteurs de médecine, d’ingénierie, de justice, de médias, de psychologie, d’industrie militaire, d’agriculture….Malgré un tel enrôlement les services de sécurité et de renseignements devront garder une relation intime avec les universités et instituts supérieurs en restant dans la logique de « guerre totale et paix totale ».
Le fond de la guerre étant l’intérêt économique, il se présente une opportunité de développement économique du Congo, d’autant plus que le terrain des opérations militaires est réellement contenu sur une petite portion du territoire national, dans les Provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri et du Sud-Kivu.
L’option fondamentale est le développement de la recherche scientifique et de l’industrie lourde pour fabriquer les armes et fournir aux forces de sécurité et de renseignements la logistique dont elles ont besoin. Rien ne manque au Congo pour une grande ambition de puissance industrielle et technologique, y compris l’argent.
S’il peut y avoir des entraves au transfert de technologie existante, les connaissances scientifiques sont déjà à la portée des universités congolaises avec nombreux scientifiques de haut niveau dans tous les domaines.
En ce moment, le gouvernement devra confier des missions particulières aux universités et aux ministères en charge de la recherche scientifique et de l’industrie pour engager l’intelligentsia congolaise dans la mission de paix totale. Aucun domaine de recherche scientifique n’est exclu pour réagir efficacement contre une guerre totale déjà engagée et pour instaurer une paix totale sur son territoire et au-delà.
La logique de la guerre totale devra être agressive, par exemple la suspension de la participation du Congo aux activités de la Francophonie, qui n’est en réalité de grande utilité aux congolais. Envisager quitter aussi cette organisation paternaliste de tendance colonialiste.
Une diplomatie de développement pour offrir les minerais en échange des industries de transformation au Congo. « Sécurité contre minerais » en cours de développement avec les USA de Donald Trump, à l’initiative du Président Félix Tshisekedi, ne tiendra que par une réorganisation interne pour asseoir un véritable Etat congolais et son autorité sur l’ensemble du territoire national.
La paix totale par la justice et la création du mémorial du génocide congolais
Comment parler de 12 millions de morts en RDC sans une exploitation judiciaire du rapport du projet Mapping de l’ONU et d’autres enquêtes qui établissent un véritable génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ?! Certains présumés auteurs de ces crimes sont dans les institutions publiques congolaises. Une bonne manière de les en déloger est d’activer la justice. La recherche de la paix a besoin d’une justice qui permettra de mettre l’agresseur et les auteurs des crimes graves, dont les « infiltrés », devant les conséquences de leurs activités nocives.
Il nous faut une loi instituant le mémorial du génocide congolais en vue de lister les victimes et les auteurs des crimes, de réunir les preuves du préjudice, de conserver les faits marquants de la guerre, de construire des monuments du souvenir et de rassembler la littérature et l’art développés autour de la situation de l’Est et des conflits armés en RDC. Un musée à cet effet permettra de garder la mémoire nationale vive pour préparer l’avenir.
Des missions pour la société civile congolaise dans leur participation active à la mission de paix
Quelles missions pour la société civile congolaise au-delà des marches de soutien aux FARDC, de la mobilisation financière, des critiques sur la politique du Gouvernement et des déclarations publiques d’indignation contre le régime au pouvoir ? Une spiritualité d’espoir et de juste combat, un sursaut « muzanlendo »-« mai-mai » d’organisation de l’intelligence, une participation citoyenne aux programmes de développement et de lutte contre la corruption, un souci d’être le modèle des valeurs dans son milieu…
Quelques missions spécifiques à accomplir par la société civile organisée en familles, sociétés savantes, églises, centres de recherches, fidèles des églises, associations, mouvements citoyens… :
1) La réorganisation du pouvoir spirituel à travers toutes les confessions religieuses et toutes formes de spiritualité et philosophie, pour :
– désarmer et nettoyer les cœurs des congolais des tares exploitées par les agresseurs et les forces occultes ;
– extirper la haine tribale, l’égoïsme du tout pour moi et rien pour les autres, l’orgueil du seul valable, l’esprit de vol et cupidité, la propension à la rébellion au respect du bien d’autrui, la fraude et l’immoralité du hors-la-loi notoire ;
– renouveler l’intelligence de la classe dirigeante, qui est très apte au détournement compétitif, à la distraction dans la concupiscence du plaisir et de la richesse personnelle, à la trahison de la patrie, à la corruption endémique, à la discrimination tribale.
2) L’armement spirituel des congolais en amour de la patrie et de l’Afrique à travers l’engagement de la foi en Dieu. Mise au service de la patrie et de la fructification des dons de la nature et de l’immensité du pays faits aux congolais, notre foi devra nous permettre de construire une Afrique puissante. Un effort d’être le bon gérant des grâces spirituelles et matérielles dont les congolais sont bénéficiaires est un besoin vital. Sinon, par la balkanisation et des guerres, les congolais s’exposent à les perdre.
3) Une vaste campagne de réconciliation et cohésion nationales, qui engage tous ceux qui sont dans des conflits de nature à menacer l’unité des congolais et l’intégrité du territoire et empêcher la naissance d’une vision commune de notre avenir.
4) L’exhortation des jeunes instruits et bien éduqués authentiquement congolais à intégrer les forces de sécurité et de renseignements, afin de diluer et neutraliser les infiltrés et leurs collabos congolais. Un devoir patriotique pour chaque famille congolaise d’offrir un bon élément à la nation.
5) L’investissement réfléchi dans la recherche scientifique et l’exploitation des inventions congolaises, particulièrement des produits nécessaires pour les activités des forces de sécurité, pour le développement économique et pour le progrès social.
6) L’organisation de la réflexion dans les institutio