La dynamique des mouvements citoyens de la République Démocratique du Congo, composée des structures telles Lucha, Filimbi, Congolais Debout, Mouvement justice en action, MCCP, Les indignés, Ekoki, Patriotisme oblige, Dynamique des jeunes érudits congolais, Synergie bilenge, On a que le Congo est vivement préoccupée par la conduite du processus électoral actuel censé conduire aux élections générales de 2023 et 2024.
De la mise en place controversée du bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), de la promulgation d’une loi électorale taillée sur mesure, au débat sur la loi de répartition des sièges en passant par l’audit du fichier électoral ; la CENI et le pouvoir en place mènent le processus électoral sans la prise en compte des revendications et des avis de toutes les parties prenantes, à l’instar de l’opposition politique et de la société civile.
La preuve la plus récente de la conduite cavalière et forcée de ce processus est l’examen par l’Assemblée Nationale du projet de loi sur la répartition des sièges alors que le fichier électoral qui le sous-tend est contesté avec raison par l’opposition politique et la société civile. Ces acteurs au processus fustigent le fait que l’audit du fichier électoral a été mené par la CENI elle-même à travers le montage d’un groupe d’auditeurs dont la crédibilité et l’indépendance posent clairement problème.
Par ailleurs, la dynamique des mouvements citoyens de la République Démocratique du Congo est fortement préoccupée par la restriction croissante de l’espace civique à l’approche des élections générales prévues en décembre 2023. Dans la foulée de la répression violente de la manifestation pacifique de l’opposition le 20 mai dernier, plusieurs atteintes aux droits et libertés publiques ont été enregistrées. Les auteurs ont été publiquement remerciés par le président Félix Tshisekedi.
Il s’agit notamment de l’obstruction du sit-in de l’opposition politique devant le bureau de la CENI à Kinshasa le 25 mai 2023, du refus du déplacement à l’intérieur même du territoire des opposants Moise Katumbi et Matata Ponyo, de l’arrestation musclée de l’opposant Salomon Kalonda à l’aéroport international de Ndjili ce 30 mai 2023 ainsi que de la tolérance des rhétoriques tribalistes portées par des cadres, militants et soutiens du parti au pouvoir.
« Nous sommes particulièrement inquiet.e.s de la mise en place d’une milice urbaine à Kinshasa regroupant certains membres de l’UDPS (Force du Progrès) qui s’en prennent aux manifestants d’opposition à l’aide d’armes blanches en toute complicité avec certains éléments de la police », indique la dynamique, qui pense qu’il est urgent que les autorités congolaises et la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) se ressaisissent pour éviter au pays une nouvelle crise politique alors que la situation sécuritaire, économique et sociale est déjà extrêmement intenable pour des millions de Congolais.es. À cet effet, nous appelons vivement les institutions congolaises (le Parlement, le Gouvernement, le Président de la République et la CENI) chacun en ce qui les concerne à :
• Suspendre l’examen du projet de loi sur la répartition des sièges afin de construire au préalable le consensus autour du fichier électoral spécifiquement et de tout le processus globalement.
Cela pour s’assurer que les élections de décembre 2023 soient transparentes, crédibles, apaisées, démocratiques et inclusives, en recommandant à la CENI de procéder à une contre-expertise de l’audit externe du fichier électoral déjà effectué ou procéder carrément à un