La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) cesse ses opérations aujourd’hui dans la province du Sud-Kivu. A la demande du Gouvernement congolais, le Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) a décidé du retrait de la force de la MONUSCO du Sud-Kivu avant la fin du mois d’avril 2024 dans sa résolution 2717 (décembre 2023). Ce qui limite la mise en œuvre du mandat de la Mission aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri à partir du 1er mai 2024.
La MONUSCO a commencé à réduire ses opérations au Sud-Kivu en janvier 2024 et, à partir du 1er mai 2024, le mandat de la Mission, y compris sa responsabilité de protéger les civils, prend fin dans cette province. Seul le personnel en uniforme nécessaire pour assurer la sécurité du personnel, des installations, des convois et du matériel de l’ONU y sera maintenu jusqu’à la fin des activités de retrait.
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, a déclaré que la responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils incombe désormais aux Forces de défense et de sécurité de la RDC, qui continueront à assumer cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les autorités locales. Selon le plan de désengagement, parallèlement au retrait des troupes de l’ONU, le gouvernement renforce sa présence dans les zones que la Mission quitte.
Dans ce contexte, la Mission soutient la volonté du gouvernement, annoncée lors du Conseil des Ministres du 22 mars, de déployer des Conseils locaux pour la sécurité de proximité (CLSP) pour favoriser « les actions de prévention et de recherche de solutions durables aux causes de l’insécurité ».
Dans le cadre de son désengagement, la MONUSCO a transféré deux bases militaires aux autorités nationales. Sur les sept autres bases militaires restantes, cinq (Mikenge, Minembwe, Rutemba, Uvira et Kavumu) seront transférées aux FARDC entre mai et juin 2024 tandis que deux (Baraka et Sange) seront fermées en mai.
En plus, 15 installations seront également transférées ou fermées d’ici le 30 juin 2024. Malgré un glissement dans le chronogramme de fermeture/transfert des bases, tout le personnel en uniforme sera rapatrié d’ici le 30 juin 2024 et, il ne restera qu’une équipe résiduelle de personnels civils chargée de travailler sur la transition.
Les premiers Casques bleus ont été déployés en 2003 sous les auspices de la MONUC, nom initial de la mission. Depuis lors, plus de 100 000 Casques bleus ont servi dans la province à travers de nombreuses rotations.
“Je remercie tous les pays contributeurs de troupes et de police qui ont envoyé des femmes et des hommes dans la province au service de la protection de la population congolaise. Leur engagement, leur expertise et leurs ressources ont apporté une contribution inestimable à la consolidation de la paix et de la sécurité dans le Sud-Kivu”, a déclaré Mme Keita. “Par ailleurs, nous ne devons jamais oublier le courage et le sacrifice de ceux qui ont versé leur sang et sont morts sur le sol congolais. Ils resteront toujours dans nos cœurs et nos mémoires”.
Au fil des ans, grâce à ses bases, ses opérations militaires et ses patrouilles aériennes et terrestres de jour comme de nuit, la force de la MONUSCO a fourni une protection physique directe à près de trois millions de personnes. Toutefois, la situation sécuritaire dans la province reste préoccupante en raison d’un contexte général de remobilisation des acteurs armés et de fortes tensions régionales.
Par ailleurs, le retrait de la MONUSCO de la province du Sud-Kivu n’est pas synonyme du départ des Nations Unies de la RDC. C’est une reconfiguration de la présence des Nations Unies, en soutien au peuple et au gouvernement de la RDC. Après le départ de la MONUSCO, les agences, fonds et programmes des Nations Unies continueront à fournir un soutien en relation avec leurs mandats respectifs.