La Rdc achève la 5ème revue et empoche 152,3 millions de DTS (environ 202,1 millions de dollars)

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Le Conseil d’administration du FMI a achevé la cinquième revue de l’accord de facilité élargie de crédit avec la République démocratique du Congo. La décision permet un décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur des réserves internationales, afin de poursuivre la constitution des réserves internationales. Malgré la situation socio-politique et sécuritaire difficile, les autorités restent engagées à préserver les objectifs du programme, notamment en limitant les dérapages macroéconomiques et en continuant de mettre en œuvre le programme de réformes économiques. Bien que la croissance demeure résiliente, les pressions budgétaires, de dépréciation et inflationnistes sont élevées. Ce contexte macroéconomique difficile appelle à des politiques budgétaires prudentes, notamment la limitation les dépenses non essentielles et l’amélioration de l’efficacité des dépenses, de la gouvernance et de la transparence. Des efforts pour renforcer la mise en œuvre de la politique monétaire sont également nécessaires.

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé le cinquième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC), approuvé le 15 juillet 2021 (voir CP 21/217). L’achèvement de la cinquième revue permet un décaissement immédiat équivalent à 152,3 millions de DTS (environ 202,1 millions de dollars) afin de soutenir les besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 913,8 millions de DTS (environ 1219,1 millions de dollars).

La situation socio-politique et sécuritaire est de plus en plus complexe, reflétant les prochaines élections générales du 20 décembre, 2023 et le conflit en cours dans l’est de la RDC. Malgré ce contexte, l’économie demeure résiliente, avec une croissance du PIB réel projetée à 6,2 % en 2023, soutenue par un secteur extractif toujours dynamique malgré les chocs négatifs des termes de l’échange. La forte dépréciation du franc congolais a eu un impact sur l’inflation, qui a atteint 23,3 % en glissement annuel en juillet 2023, avant de diminuer modérément à la suite des mesures prises par la Banque centrale du Congo (BCC). Le déficit du compte courant reste élevé, en raison de la détérioration des termes de l’échange et de l’augmentation plus importante que prévue des importations. L’accumulation de réserves internationales a ralenti en raison d’un manque à gagner de recettes minières libellées en dollars et des interventions effectuées par la BCC pour parer les pressions à la dépréciation du taux de change. Étant donné un espace budgétaire limité en raison de la sous-performance des recettes, les dépenses ont été réorientées vers la sécurité et les élections au détriment du règlement des arriérés, et le déficit fiscal intérieur de 2023 est projeté à 0,8 % du PIB. La politique budgétaire se concentrera sur la mobilisation des recettes et sera soutenue par des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements.

Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n’a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d’ajustements insuffisants des dépenses. Le CR continu sur l’introduction de nouvelles pratiques de change multiples n’a pas non plus été respecté. Tous les objectifs indicatifs (OI) à fin juin 2023 ont été atteints, sauf deux : celui lié au plancher des dépenses sociales et celui lié au plancher des recettes du gouvernement central. Les réformes structurelles avancent, bien qu’à un rythme plus lent : sur les neuf repères structurels, six ont été atteints, deux ont été mis en œuvre avec des retards, et le dernier concernant la recapitalisation de la banque centrale a été partiellement atteint et reporté.

À la conclusion de la discussion du Conseil d’administration, M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« La croissance de la République démocratique du Congo reste résiliente malgré les chocs négatifs des termes de l’échange et la crise sécuritaire et humanitaire liée au conflit armé dans l’est. Malgré les efforts de la Banque centrale du Congo (BCC) pour freiner l’inflation, la dépréciation et les pressions inflationnistes persistent. Malgré ces difficultés, la performance au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) reste globalement satisfaisante. Même si les perspectives de croissance restent favorables pour 2023 et 2024, les risques sont fortement orientés à la baisse, en raison de la poursuite des combats dans l’est du pays, des mécontentements potentiels par rapport au processus électoral et des chocs défavorables des termes de l’échange. »

« Le déficit budgétaire intérieur de 2023, bien que plus étroit qu’en 2022, devrait se creuser par rapport à la quatrième revue en raison de recettes inférieures aux prévisions et d’un ajustement insuffisant des dépenses, qui ont été réorientées vers la sécurité et les élections. La mobilisation continue des recettes, la maîtrise des dépenses – notamment grâce à la suppression progressive des subventions aux carburants – et l’amélioration de l’efficacité de la chaîne des dépenses sont essentielles pour créer un espace pour les dépenses sociales, les investissements prioritaires et l’apurement des arriérés. Les réformes qui renforcent la gouvernance et la transparence budgétaires, améliorent la crédibilité budgétaire et limitent le recours aux procédures d’urgence et les dérapages dans la gestion de la trésorerie devraient se poursuivre afin de renforcer les cadres de gestion des finances publiques et des investissements publics. »

« Au-delà de la volonté de la banque centrale de resserrer sa politique monétaire, le renforcement du cadre de mise en œuvre de la politique monétaire est essentiel pour parvenir à la stabilité des prix et renforcer l’attractivité du franc congolais. La poursuite des efforts visant à accumuler des réserves tout en préservant le rôle d’amortisseur du taux de change est primordiale pour renforcer la résilience extérieure. Les efforts visant à renforcer la gouvernance et les sauvegardes de la BCC et à garantir sa capitalisation adéquate doivent se poursuivre ».

« Faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption et de LBC/FT et améliorer le climat des affaires sont essentiels pour soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. »

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