Le chantier prioritaire de Constant Mutamba est de traquer les auteurs des injures, des menaces verbales et physiques, du mensonge…

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“La justice élève une nation, Mais le péché est la honte des peuples”, disent les Écritures Saintes en Proverbes 14:34. Il n’est cependant pas nécessairement besoin d’être chrétiens pour en admettre les effets dans la société humaine. Pour le commun des mortels, le péché, c’est le non-respect des règles établies, c’est l’infraction à la loi que nul n’est censé ignorer, décrète la Constitution de la RDC à l’article 62…

Eco Umberto et réseaux sociaux

Première question : au nombre de combien sont-elles, les infractions regroupées en contraventions, en délits et en crimes ? Dans les 2.000 (deux mille), révèle un policier !

Parmi les plus courantes, on s’en doute, l’injure, violences verbales et physiques, le mensonge, l’escroquerie, le vol, le détournement des deniers publics, la destruction de l’environnement etc.

Ces infractions s’ancrent tellement dans le quotidien des Congolais – Kinois en particulier – au point de devenir à la fois un fait cultuel et un fait culturel.

On pensait, jusque-là, que c’était normal dans la partie sociétale moins cultivée. Mais, on se rend de plus en plus compte, grâce aux réseaux sociaux, que même la partie sociétale cultivée s’y prête facilement, donnant raison à Eco Umberto, auteur de la sentence : _”Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui, ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel_”.

Nivellement par le bas

Les exemples les plus récents dans la partie cultivée sont la communication organisée autour de l’Accord de Goma, de l’ affaire Nicolas Kazadi et de la mésaventure vécue par la journaliste Paulette Kimuntu à l’aéroport international de Ndjili, en route pour Kindu !

Est-ce que dans une société civilisée (comme l’est celle chérissée de l’Occident), peut-on proférer des menaces verbales et physiques comme celles entendues puis rentrer calmement chez soi, dormir profondément dans son lit et disposer librement d’une nouvelle journée le lendemain sans être inquiété par l’Autorité établie ? Peut-on mentir de façon éhontée sur l’Accord de Goma sur un plateau de télévision et s’admirer dans son fauteuil, sans se faire interpellé ?

Mais pourquoi, oui, pourquoi ce “double standard”, quand il s’agit de la RDC !

A Kinshasa, bon nombre de personnes jalouses de leur crédibilité ne prennent même plus le volant pour circuler entre 5h00 et 23h00. Motif : l’injure facile que leur balance des conducteurs des taxis, des taxis-bus et receveurs, mais surtout des motocycles Wewa mal éduqués. Ces derniers, par exemple, sont si solidaires que si l’on cogne l’un d’eux et encore par sa propre faute, une expédition punitive spontanée s’organise, et un lynchage garanti, cela parfois devant des policiers, des militaires, voire des magistrats craignant d’intervenir pour sécuriser leur propre vie.

La RDC vit un nivellement par le bas que certains commencent à y trouver l’ enfer annoncé dans la Bible, le paradis commençant par chacun des 9 pays voisins.

C’est pour cette raison que tout le monde court après le passeport, le visage et le billet d’avion !

La société congolaise est en désintégration

Comment en est-on arrivé là ? La tentative de réponse nous ramène à septembre 1991. Les premiers pillages viennent d’avoir lieu et justifient les pourparlers qui déboucheront sur les Accords du Palais de Marbre 1. Nous recueillons du Pr Félix Vunduawe, directeur de cabinet du maréchal Mobutu, une interview pour le compte du journal L’ÉVÉNEMENT. Voici, repris de mémoire, ce qu’il nous dit : le problème n’est pas toutes ces mauvaises choses qu’on déverse sur Mobutu. Le problème – vous vous en rendrez compte plus tard – c’est la *désacralisation de l’Autorité !

Témoins des évènements, nous assistons impuissants à levée de la fièvre de la libéralisation politique s’accompagnant des gestes politiques indignes : brûler le drapeau national, déchirer les signes monétaires, tenir au collet le soldat ou le policier jusqu’à lui cracher sur le visage ou lui arracher son arme, violer des femmes professeurs d’université, injurier les parents, les conjoints et même la progéniture des responsables ciblés (toyebi ndaku), s’attaquer aux chefs des confessions religieuses et aux chefs coutumiers…

Trente quatre ans après, le fruit de la contestation de l’Autorité est bien mûr. Pire, il est en dégénérescence avancée. Notamment avec le tribalisme et le séparatiste qui sont aussi des infractions.

La société congolaise est en désintégration.

Distraction

Devant une telle évidence, six ministères du Gouvernement Judith Swaminua Tuluka – en réalité Félix Tshisekedi – sont à mobiliser pour ramener la société congolaise à la normalité. A savoir

1. Justice et Garde des Sceaux (en tant que coordinateur) ;

2. Culture et Arts

3.Enseignement primaire ; secondaire et technique ;

4.Enseignement supérieur et universitaire;

5. Droits humains ;

6.Jeunesse et Éveil Patriotique.

Il faut en plus admettre que le nivellement par le bas est aussi consécutif à l’absence d’une culture qui soit réellement *congolaise*, à ne pas confondre avec les Arts.

Le meeting pot escompté de l’unitarisme s’est révélé plutôt *destructif* pour plusieurs ethnies et tribus. Pour certaines, le vol est une honte, l’adultère une calamité, le mensonge un drame, l’injure une bavure. Pour les autres, c’est juste le contraire.

Le tronc commun permettant à tous de se retrouver est la loi.

Aussi, le chantier véritable du mandat de Constant Mutamba doit viser les causes et non les effets.

Dès lors qu’il est établi que les mêmes causes produisent les mêmes effets, s’attaquer à ceux-ci au lieu de celles-là, comme s’y prend le ministre d’État Constant, se révèle une distraction* !

PROCHAINEMENT : _”Trop de manipulations abjectes autour de l’Accord de Goma de 2009_”

Omer Nsongo die Lema

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