Le gel du financement américain risque de paralyser la lutte contre la tuberculose en RDC (Alerte LNAC)

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Le gel du financement de l’Agence américaine pour le développement (USAID) risque de paralyser la lutte contre la tuberculose en République démocratique du Congo, alerte la Ligue nationale Antituberculeuses et Antilépreuse du Congo (LNAC).

Selon sa Directrice nationale, qui s’exprimait en marge de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre cette maladie, le 24 mars prochain, le gel de financement de l’USAID et de Pepfar est une question qui préoccupe beaucoup et touche au point de tout anéantir si le Gouvernement congolais ne se ressaisit pas.

Le projet Tb TB LON arrêté. 199 personnes touchées par la mesure ou forcées au chômage

A Kinshasa comme dans l’arrière du pays, la LNAC se dit fortement touchée par l’arrêt brutal de ce noble projet mis en œuvre dans la province du Kasai oriental depuis 2020 et tendait à s’enraciner dans les communautés à la grande satisfaction des bénéficiaires, mais aussi des bailleurs de Fonds.

« Nous sommes vraiment affectés puisque nous avions depuis près de cinq ans un projet avec l’Usaid via Sanru, appelé TB LON. Avec plusieurs acteurs, ce projet que nous étions en train de mettre en œuvre, couvrait toutes les 19 zones de santé de la province du Kasai oriental. Nous avons là-bas un grand bureau avec une équipe de près de 6 personnes au total dont 4 personnes clés et 2 gardiens ainsi que des acteurs de terrain pour la collecte des données, la recherche et le suivi des cas dans la communauté, l’orientation des présumés vers les structures des soins, la recherche des enfants de moins de 5 ans présentant des signes pour une prise en charge préventive…et les autres activités du projet. Le projet avait prévu 10 acteurs communautaires par zone de santé dans les 19 zones de santé. Au total, 190 acteurs de terrain, recevaient ne fut-ce-qu’ une petite motivation mensuelle à travers ce projet sans compter les 6 personnes du bureau de Mbuji Mayi et 3 du niveau central de Kinshasa . Tout est fini », a déclaré Madame Ghislaine Mabeluanga Diakiese visiblement abattue.

Le malheur ne vient jamais seul. Dit-on. « En dehors de ça, nous avions gagné un projet avec le Pepfar dans les 3 provinces. A savoir Kinshasa, le Haut Katanga et le Lualaba. Nous avions aussi aménagé nos bureaux pour ce projet et mis en place des équipes. Malheureusement, 61personnes sont touchées par l’arrêt et ne reçoivent plus rien de ce projet financé par le Pepfar. Pourtant, il y avait des personnes clés et aussi des acteurs de terrain, notamment des superviseurs, des collecteurs des données ; des Datas, des experts d’universités pour la qualité des données … Et si je prends en compte aussi les acteurs de terrain dans le cadre du Projet TB LON, nous sommes au-delà de 260 personnes qui n’auront plus rien à la fin du mois à travers ces deux projets financés d’un côté par l’Usaid dans le cadre de la Tuberculose b et du Pepfar pour le VIH. C’est une catastrophe parce que nous ne recevons aucune subvention du Gouvernement congolais. 260 personnes se retrouvent en congé technique ou au chômage, c’est énorme », s’est exclamée la Directrice nationale de la LNAC, parce que ces projets soulageaient beaucoup de Congolais, engagés dans la lutte contre la tuberculose et le VIH à travers la LNAC .

 

Ce gel de financement a été brutal

 

C’est le constat qui est fait. Beaucoup de pays et de gouvernements à travers le monde surtout africains malheureusement à la main tendue, se sont vus surpris par cette décision. Ce qui n’est pas le cas pour les pays prévoyants.

Ainsi, s’exprimant à cet effet, la Directrice nationale de la LNAC reconnait que ce gel fait qu’aujourd’hui il n’y a plus de financement, parce que, dit-elle; « Ca été brutal (…) en trainant des conséquences graves pour les patients atteints de la TB et les organisations de la société civile qui soutiennent la lutte».

Alors que c’est depuis 2008 que la LNAC menait des actions de plaidoyer faisant comprendre aux décideurs et aux parlementaires congolais de penser à l’après appui des partenaires. « Nous étions très outillés, engagés dans le plaidoyer auprès de gouverneurs des provinces comme ici auprès des députés nationaux avec le Caucus TB/Vih au niveau du Parlement. Nous leur avions toujours dit qu’un jour les partenaires vont se retirer. Hélas, ils ont toujours pris nos propos à la légère », a déploré la Directrice nationale de la LNAC, qui estime qu’en « principe on ne devrait même pas être surpris parce que nous avons suffisamment eu le temps de nous préparer et nous en avons les moyens (…) ».

 

Les promesses non tenues risquent de couter plusieurs vies

 

Ce rappel vaut la peine d’être fait. Car, un geste, si petit soit-il, peut sauver de nombreuses vies. C’est ce dont ces nombreux patients TB congolais alités, refoulés des Centres de prise en charge, ont besoin parce que pour le moment il n’y a plus des médicaments anti TB pour se faire soigner, et les listes d’attente voient leur nombre augmenter dans plusieurs province exemple à Kinshasa, la capitale, 1470 patients sont sur la file d’attente.

En effet, a expliqué la Directrice nationale, le Ministre de la Santé avait annoncé en septembre 2023 au nom du chef de l’Etat lors de l’ AG de l’ONU sur la Tuberculose qu’il prenait un engagement pour que le pays puisse verser un million de dollars dans les 26 provinces durant 7ans afin de soutenir la lutte contre la tuberculose. Deux ans après, la concrétisation de cette la promesse se fait toujours attendre alors que plusieurs vies sont en danger et que la contamination risque d’anéantir tous les efforts de sensibilisation dans la communauté par manque des médicaments.

« Jusque-là, nous sommes en train d’attendre. Je ne sais pas si nos voix ne portent pas suffisamment ? Ou est ce un problème de priorité ?. En dehors de ça, plusieurs autres engagements ont été pris même par des autorités des provinces mais qui se sont arrêtés en cours de route », a regretté le numéro 1 de la LNAC.

Créée à l’initiative des médecins belges et congolais, la LNAC existe depuis 1963. Elle est parmi les premières institutions d’utilité publique de la société civile en RDC, et a été à la base de la création du Programme de lutte contre la tuberculose (PNLT). Elle vit grâce aux ressources mobilisées à l’extérieur. Ce qui lui permet de mener ses actions communautaires.

La LNAC continue à mener sa lutte contre la TB et le VIH ainsi que toutes autres maladies endémiques pour pouvoir contribuer à la CSU et s’appuie sur 3 stratégies de communication qui sont le Plaidoyer auprès de décideurs, la communication sociale pour le changement de comportement et la Mobilisation sociale à travers son réseau d’ organisations à assisse communautaires formées dans 16 provinces du Pays.

Prince Yassa

 

Près de 100.000 personnes déplacées par des violences en Ituri

Alors que la poursuite des combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise contraignent des milliers de civils à fuir leur foyer dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, dans la province voisine de l’Ituri, des violences armées ont également déplacé des dizaines de milliers de personnes depuis le début de l’année, signale ONU Info.

Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, l’OCHA, environ 100.000 personnes ont dû fuir des violences armées dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, en Ituri.

 

Au cours du mois de février, des sources locales et humanitaires rapportent une intensification de ces violences contre les populations civiles.

Série d’attaques des Forces démocratiques alliées

Des affrontements entre groupes armés et des attaques contre la population ont causé la mort de 205 civils dans les territoires de Djugu, d’Irumu et de Mambasa durant les deux premiers mois de l’année, dont la moitié en février, y compris des femmes et des enfants, précise l’OCHA dans son dernier rapport de situation.

Au cours du mois de février, au moins 45 civils auraient été tués dans le territoire d’Irumu à la suite d’une série d’attaques perpétrées par des combattants des Forces démocratiques alliées (en anglais Allied Democratic Forces, ou ADF) dans plusieurs villages sur l’axe Komanda – Luna.

En raison de la détérioration persistante de la situation sécuritaire, plusieurs écoles ont dû suspendre leurs activités. Entre janvier et février, 78 établissements scolaires ont fermé leurs portes dans les zones de santé de Fataki et Drodro, affectant l’éducation de près de 30.000 enfants.

Plus de 40.000 enfants privés d’éducation dans les sites de déplacés

Depuis le 27 février 2025, une trentaine d’écoles ont été fermées dans des localités du littoral du lac Albert, en raison d’affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé dans la localité de Nyamamba.

Dans le territoire de Mahagi, les violences ont affecté les activités scolaires de plus de 3.000 enfants. A Fataki et Drodro, des zones fortement affectées par les violences armées, plusieurs activités ont été suspendues.

Par ailleurs, l’insécurité persistante perturbe la livraison des services humanitaires à près de 92.000 personnes dans les sites de déplacement et au sein des communautés hôtes dans la zone de santé de Drodro.

Ces derniers développements au nord-est de la RDC interviennent alors que l’Est du pays est également confronté à une nouvelle escalade de violences.

Une des crises humanitaires « les plus complexes au monde »

Depuis le début de l’année, les rebelles du M23 mènent une offensive militaire dans l’est de la RDC, avec le soutien de l’armée rwandaise, et ont pris le contrôle de pans entiers des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Ces vagues de violences font que ce pays riche en minerais de la région des Grands Lacs traverse l’une des crises humanitaires les plus complexes au monde, alors que plus de 21 millions de personnes en RDC ont besoin d’aide.

Les affrontements violents ont provoqué le déplacement forcé de centaines de milliers de personnes et ont eu un impact sur la fourniture de services de base, aggravant les risques de propagation des maladies liées à l’eau, comme le choléra.

Entre janvier et début mars 2025, la ville de Goma est devenue le nouvel épicentre de la flambée du choléra, avec 68 % des 1.846 cas enregistrés sur la période dans toute la province du Nord-Kivu. Déjà endémique dans plusieurs provinces du pays, la propagation rapide est favorisée par les conditions précaires des communautés vulnérables, confrontées à la violence et à l’extrême pauvreté.

Prince Yassa

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