Le 2e Vice-Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Didi Manara, représentant le Président de la Centrale électorale, Denis Kadima, est revenu sur les aspects contenus dans le rapport final d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo/Église du Christ au Congo (CENCO/ECC).
Au cours de la rencontre organisée à l’immeuble Reine de la paix avec la Commission épiscopale Justice et Paix (CEPJ), un organe de la CENCO ayant pour mission l’observation du processus électoral, Didi Manara a fait part, sans détours, de l’évaluation de ce rapport.
“Lors de notre dernière rencontre à l’occasion de la publication de votre rapport final d’observation électorale, la CENI avait porté à votre connaissance qu’il reflétait uniquement une approche orientée vers les défis et difficultés rencontrées, tout en occultant délibérément les efforts et les avancées significatives de la CENI. Au lieu de reconnaître les progrès accomplis, il s’efforçait de minimiser nos réalisations et innovations donnant l’image tronquée du processus électoral, prétendant que rien n’a marché”, a indiqué le 2e Vice-Président de la CENI.
Notant que “cette interprétation de la CEPJ/CENCO induit une perception inexacte, susceptible d’égarer les partenaires nationaux et internationaux dans leur appréciation du déroulement du processus électoral dans notre pays. Or, notre institution a déployé des efforts considérables, malgré les nombreuses contraintes auxquelles elle a dû faire face.”
Reprécisant les faits, il a relevé que “la CENI a organisé, le 20 décembre 2023, des élections dans un contexte extrêmement compliqué marqué par des défis sécuritaires à l’Est et des contraintes logistiques et climatiques. En dépit de cela, nous avons tenu les délais constitutionnels et permis à chaque Congolais enrôlé de voter dans la paix leurs représentants à tous les niveaux y compris les conseillers communaux, une première depuis 37 ans. A cela s’ajoutent des avancées historiques réalisées comme la participation des Congolais de la diaspora et la mise en place d’innovations technologiques majeures”.
Énumérant l’application “Prerap” qui a facilité le pré-enregistrement des électeurs lors des opérations d’identification et d’enrôlement, contribuant à réduire les longues files d’attente devant les centres d’inscription. En plus du Centre électoral Bosolo garantissant une transparence sans précédent grâce à la publication en temps réel des résultats de vote, la diffusion en direct de la compilation des résultats notamment à la Présidentielle permettant à chaque citoyen de vérifier les données bureau de vote par bureau de vote.
Didi Manara a martelé sur le caractère partial de ce rapport qui a attribué, par endroits, à la CENI des compétences qui ne sont pas les siennes comme la sécurisation du processus électoral qui relève du gouvernement.
Il a mis en avant le professionnalisme de la Centrale électorale qui a fait valoir la rigueur.
” Lorsque des tentatives de fraude ont été détectées, la CENI a pris des mesures fermes en sanctionnant plus de 80 candidats, sans considération de leur rang ou affiliation politique, affirmant ainsi son indépendance et son engagement pour des élections libres et crédibles. Face aux irrégularités constatées, la CENI n’a pas hésité à annuler les élections dans deux circonscriptions électorales de Masi-Manimba et de Yakoma et à reprogrammer les scrutins pour le 15 décembre 2024 dont les résultats ont été publiés le mercredi 18 décembre grâce à la transparence du Centre électoral Bosolo”, a-t-il soutenu.
Avant de renchérir :”Les nombreuses innovations introduites dans ce cycle électoral ont porté leurs fruits. Grâce à des systèmes de cybersécurité avancés, la CENI a déjoué des millions de tentatives d’attaques visant à compromettre l’intégrité des données électorales. Ces succès technologiques témoignent de l’importance accordée à la protection des votes et la préservation de la souveraineté électorale.”
Il a réaffirmé que la CENI demeure ouverte aux critiques constructives pour s’améliorer avant de conclure :”Ce processus électoral en cours, bien qu’imparfait, représente un saut qualitatif indéniable. Nous avons posé les bases pour des élections encore meilleures en 2028″.
De son côté, Cyrille Ebotoko chargé du Programme Éducation civique et Élections au sein de la CEPJ a loué le partenariat existant entre la CENI et l’instance qu’il représente appelant à se consolider dans l’intérêt supérieur de la nation.
Dans la partie interactive qui s’en est suivie, le 2e Vice-Président de la CENI a apporté des réponses à des questions posées par un certain nombre des participants à cette rencontre venus des quatre coins du pays.