L’Eglise Catholique, complice de la coalition M23- AFC- RDF ?

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Les nombreuses prises de position de l’Eglise catholique de la République démocratique du Congo au sujet de la gouvernance du pays lui a toujours valu des critiques acerbes dans l’opinion publique en générale et du régime au pouvoir en particulier. De feu cardinal Albert Malula au cardinal Fridolin Ambongo en passant par feu les cardinaux Frédéric Etsou et Laurent Monsengwo, tous auront été accusés par les différents pouvoirs qui se sont succédé au pays de rouler pour l’opposition politique.

Dans ses différentes déclarations, la Conférence épiscopale nationale congolaise n’hésite pas de tirer à boulets rouges sur ce qui, selon elle, ne contribue pas au bien être de la population et ne favorise pas l’unité et la cohésion nationale. De son côté, l’Eglise catholique a toujours réfuté ces accusations et déclare qu’elle reste et demeure fidèle à sa mission prophétique, celle d’être neutre et au milieu du village et aux côtés du peuple. Malheureusement, les accusateurs de l’église catholique ont toujours maintenu leurs positions.

L’adresse de Corneille Nangaa aux paroissiens de Saint Aloïs à Rutshuru

Les dernières images diffusées dans les réseaux sociaux dans lesquelles Corneille Nangaa, leader de l’Alliance Fleuve Congo, une branche politique de la rébellion de M23 était aperçu le dimanche dernier à la messe à la paroisse Saint Aloïs à Rutshuru au Nord-Kivu viennent de conforter cette thèse. En effet, au cours de cette messe dominicale, Corneille Nangaa avait pris la parole en remerciant les paroissiens pour l’accueil lui réservé. Et du coup, les commentaires sont allés dans tous les sens pour non seulement fustiger l’attitude de l’Eglise catholique d’accorder la parole à ce rebelle, mais aussi confirmer que l’Eglise catholique est de mèche avec les agresseurs du pays.

Et la réaction de la Cconférence épiscopale nationale du Congo ne s’est pas faite attendre face à ces images devenues virales dans les réseaux sociaux. Dans un communiqué signé par son Secrétaire général, Monseigneur Donatien Nshole, l’épiscopat congolais a qualifié la présence de l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante à cet office religieux « d’incident inattendu ». Cependant, l’épiscopat congolais a rassuré qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un soutien de l’Église catholique à la rébellion, comme certains l’ont insinué.

Le communiqué précise que cette intervention a pris le prêtre officiant complètement par surprise, rappelant le contexte difficile dans lequel l’incident s’est produit. « Loin d’être l’expression d’un soutien de l’Eglise catholique à la rébellion comme certaines personnes de mauvaise fois le pensent, il s’agit plutôt d’un incident survenu à la grande surprise du prêtre officiant dans le contexte que nous pouvons tous imaginer », peut-on lire dans ce communiqué.

En réponse aux spéculations malveillantes, l’épiscopat congolais a réaffirmé que son décret du 10 décembre 2010, renouvelé le 23 novembre 2018, est toujours en vigueur. La mesure interdit aux ecclésiastiques de donner la parole à des acteurs politiques pendant les messes, afin de préserver la cohésion sociale conformément au Canon 287 du Code de droit canonique de l’Église catholique romaine. Les clercs favoriseront toujours ce qui peut conserver la paix et la concorde, fondées sur la justice, entre les hommes.

Ils ne doivent pas prendre une part active dans les partis politiques et dans la direction des associations syndicales, sauf si, à la lumière de l’enseignement de l’Église, la protection des droits de l’Église ou la promotion du bien commun l’exige, stipule la disposition canonique. En ces temps de troubles sécuritaires pour le pays, la CENCO rappelle l’importance de renforcer la cohésion nationale. Elle insiste sur la nécessité d’organiser des concertations entre les représentants des forces vives transcendant les clivages politiques, afin de créer une dynamique nationale forte capable de faire face à l’ennemi commun.

L’Eglise catholique récidiviste ?

Plusieurs fois, l’Eglise catholique a été prise à partie par ses prise de position en ce qui concerne la gestion de la crise sécuritaire dans la partie Est du pays. L’homélie du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa à la veillée pascale en est une preuve éloquente. » La vérité est que le Congo n’a aucune force pour défendre son intégrité territoriale. La vérité est que le Congo n’a pas d’armée et c’est très grave pour notre pays”, avait lâché l’archevêque de Kinshasa en pleine homélie.

Et lors d’une interview qu’il avait accordée à Fides, une agence italienne d’information, le cardinal Fridolin Ambongo avait enfoncé le clou en accusant les autorités congolaises d’armer les forces négatives telles que la rébellion rwandaise, les forces démocratiques pour la libération du Rwanda, Fdlr, qui se trouvent dans l’Est du pays. Ce qui lui a valu l’ouverture d’une information judiciaire au Parquet général près la Cour d’Appel de Matete sur instruction de Procureur près la Cour de Cassation.

A l’instar de Koffi Olomide, il était reproché au locataire de centre Lindonge de prêter le flanc aux agresseurs du pays et de démobiliser les troupes qui sont au front. Comme d’habitude, la Cenco et d’autres structures de l’église catholique telles que l’Assemblée de clergé de Kinshasa et le conseil de l’apostolat des laïcs catholiques congolais étaient venus à la rescousse de « Tata cardinal «  en qualifiant l’instruction du PGR de pire acharnement.

RSK

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