Les états généraux du portefeuille recommandent un concours de recrutement des mandataires des entreprises publiques de l’État

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Le recrutement des mandataires au sein des entreprises publiques ne devrait plus se faire sur base d’appartenance politique comme c’est souvent le cas. Ils devraient plutôt être recrutés sur base de leurs compétences. C’est l’une des principales recommandations sorties des états généraux du portefeuille qui se sont achevés ce samedi 14 décembre 2024, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Selon l’ACP qui donne cette information, ces assises qui ont débuté le 9 décembre dernier ont été clôturées ce jour par la Première Ministre Judith Suminwa, au Centre Financier de Kinshasa, dans la commune de la Gombe, au Nord de la capitale congolaise.

C’est une semaine intense qui vient de s’achever pour les participants aux états généraux des entreprises du portefeuille de l’Etat. Ils ont longuement réfléchi sur les maux qui empêchent la bonne marche de ces entreprises publiques.

Pour bien mener cette réflexion, les travaux étaient éclatés en six ateliers. Dans chaque groupe de travail, un thème particulier lié à la vie des entreprises publiques a été passé au peigne fin. Les participants ont entre autres réfléchi sur le cadre juridique et institutionnel, la gouvernance et le contrôle de ces entreprises publiques.

Le constat est sans appel, ces entreprises sont malades, il faut une thérapie de choc pour les relever.

« Plusieurs recommandations ont été faites à savoir : prescrire que la désignation des mandataires publics ne devra se faire sur base des appartenances politiques et exiger de la part des organes spécialisés un profil type tenant compte des compétences et ou des qualifications nécessaires. Revisiter les conventions collectives du personnel, pour les adapter aux capacités financières des entreprises du portefeuille de l’État. Pour plus d’efficacité et d’indépendance, exclure toutes relations directes entre le commissaire au compte et les entreprises contrôlées», indique Henry Likamba, Rapporteur Général des travaux.

Pour Jean-Lucien Bussa, ministre du Portefeuille, toutes les recommandations issues de ces travaux ne devraient pas rester lettre morte. Il en appelle à leur application par tous les acteurs impliqués dans ce secteur pour le redressement de ces entreprises.

«Après des débats constructifs et des échanges riches, des actes issus de nos travaux, qui refléteront les recommandations formulées, devront être exécutés impérativement. Ces actes ne sont pas simplement des conclusions, mais bien plus, un engagement commun pour assurer l’avenir de nos entreprises du portefeuille de l’Etat à travers des réformes nécessaires en vue de leur redressement, croissance et diversification. Ils portent sur les axes stratégiques fondamentaux qui ont été identifiés tout en répondant aux défis présents et tenant des enjeux économiques auxquels le pays fait face», pense-t-il.

Compétence et intégrité

La compétence et l’intégrité doivent être de mise dans le choix des mandataires des entreprises publiques. La Première ministre Judith Suminwa a insisté là-dessus dans son mot de clôture de ces assises. La manière de diriger ces entreprises ainsi que leur cadre juridique doivent être revus pour que ces entreprises soient un levier de l’économie congolaise.

«Les discussions que nous avons eu ont permis de dresser un bilan des défis, à relever, de définir des solutions concrètes pour les surmonter. Ces jours de réflexion ont révélé l’engagement collectif de tous les acteurs et toutes les actrices à transformer nos entreprises publiques en leviers stratégiques pour le développement de notre Nation. Pour que nos entreprises publiques contribuent pleinement à la transformation économique du pays, il est essentiel de revoir leur cadre juridique, repenser leur gouvernance, moderniser leur gestion et réduire leur dépendance à l’État. Elles doivent être dirigées par des leaders compétents et intègres, choisis sur la base de leurs mérites. C’est impératif que l’Etat reste un actionnaire stratégique mais doit aussi veiller à ce que chaque entreprise soit autonome», a expliqué Judith Suminwa, Première ministre.

Pour sa part, Thierry Monsenepwo, président du conseil d’administration de l’entreprise pétrolière Cobil, appuie les recommandations issues de ces états généraux auquel il a participé.

«Les travaux ont permis à ce qu’ on puisse dégager non seulement les difficultés que connaissent aujourd’hui ces entreprises publiques, mais aussi de donner des remèdes qui sont partagés entre d’une part les entreprises elles-mêmes via les mandataires, mais aussi le gouvernement qui a le devoir notamment de recapitaliser ces entreprises. Les entreprises publiques doivent être dirigées et tenues par des personnalités de probité morale avérée qui ont une capacité de management et qui ont un cursus académique réel et qui puisse permettre à ce que dans les domaines des compétences où ils ont eu à être formés et avoir une expertise de pouvoir répondre aux défis de ces entreprises-là. Maintenant, qu’ils viennent des milieux religieux, politiques ou je ne sais où encore, cela est un problème de choix. Mais le problème principal c’est les compétences, la moralité des personnes qui doivent diriger ces entreprises-là», note-t-il.

Les états généraux des entreprises du portefeuille se sont bien passés avec des très bonnes résolutions. Reste que toutes ces recommandations soient réellement appliquées pour la relance des entreprises publiques pour l’épanouissement de l’économie congolaise.

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