Liberté de la presse en RDC: JED présente son rapport annuel 2024

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La tradition a été respectée cette année par l’Ong de défense des droits des journalistes, Journaliste en Danger, qui a publié le week-end dernier, son rapport annuel 2024 sur l’exercice de la liberté de la presse en République démocratique du Congo, intitulé : « Nouvelle loi sur la presse : abus contre les journalistes, les nouveaux visages de la censure en RDC ». C’était à l’occasion de la journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes.

Devant les professionnels des médias et autres invités, le secrétaire général de Journaliste en Danger, Tshivis Tshivuadi, a d’emblée a fait un constat selon lequel les vieilles méthodes de musèlement de la presse se conjuguent désormais au passé en RDC. Les bourreaux de la presse ont changé des tactiques. Il s’agit de la censure.

Cette méthode consiste à empêcher les journalistes et les médias à traiter certains sujets. Ainsi, contrairement aux années antérieures, JED est allé au-delà des simples statistiques pour parler de l’environnement global du travail des journalistes caractérisé, cette année, par des faits politiques et sécuritaires.

Selon cette Ong, la guerre dans l’Est du pays aura été accompagnée d’une recrudescence des attaques contre la presse.

Des médias ont été pris pour cibles, de violentes attaques dans certaines provinces de l’Est, où les combats opposent des milices de la rébellion aux forces gouvernementales.

Ces affrontements ont largement exposé les journalistes, pris entre les feux de l’armée et des rebelles, poussant plusieurs d’entre eux à arrêter leurs émissions et à abandonner leurs localités pour se réfugier dans des lieux plus sûrs.

 

Museler la presse

C’est ainsi qu’en dépit de la promulgation de l’ordonnance-Loi n° 23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités d’exercice de la liberté de la presse, de la liberté d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication, en RD Congo, JED constate que la situation générale après les États généraux de la presse, tenus en 2022, se caractérise par des tentatives répétées de museler la presse ou d’imposer une ligne de conduite aux organes de presse, et de réduire au silence les voix discordantes.

Pour preuve, JED cite les graves décisions prises en février 2024, par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC).

JED et les nouveaux visages de la censure en RDC

Dans son rapport 2024, JED relève aussi plusieurs tentatives de contrôle politique sur les médias ou d’assujettissement de l’information ainsi que les visages des responsables de ceux qu’il qualifie de « nouveaux prédateurs » qui incarnent désormais la censure et la volonté de museler la presse au Congo.

On les retrouve à Kinshasa et en provinces, dans les institutions ou dans les services de sécurité, dans les zones sous occupation des rebelles à l’Est ou sous contrôle du gouvernement.

Il s’agit par exemple de Bobo Boloko Bolumbu, Gouverneur de la Province de l’Equateur ; Rita Bola, Gouverneure de Mai-Ndombe ; Firmin Nvonde, Procureur général près la Cour de Cassation ; Christian Bosembe, Président du CSAC ; Sylvie Elenge, DG de la RTNC ; Corneille Nangaa, Président de AFC ; Laurence Kanyaka, Porte-parole politique du M23, Willy Ngoma, Porte-parole militaire du M23 ; FARDC ; l’ANR, etc…

Cependant, le secrétaire général de JED a reconnu qu’en dépit de nouveaux visages de la censure, la nouvelle loi sur la presse comporte des avancées vers la dépénalisation de délits presse tel que souhaité par toute la corporation des journalistes.

Pour conclure son rapport, JED considère que la situationsécuritaire fragile du pays, ne doit pas servir de prétexte aux autorités pour entraver le travail normal de la presse et imposer un régime de censure sur les médias.

 

Recommandations

Parmi les recommandations faites au Gouvernement, JED lui demande notamment : De lever toutes les mesures et décisions visant à restreindre la couverture médiatique du conflit armé à l’Est du pays ; De respecter ses engagements nationaux et internationaux en matière de droits de l’homme et au respect des fondamentaux d’un État de droit ; La poursuite devant la justice de tous ceux qui se livrent à des agressions, menaces et détentions arbitraires de journalistes ; De retirer des lois toutes les sanctions pénales liées à des délits de presse ; Que la critique contre le Gouvernement ou les méthodes de gestion ne soit plus vue comme démobilisatrice ou contraire aux intérêts du pays.

RSK

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