Les manifestations survenues au centre ville de Kinshasa devant quelques représentations diplomatiques en signe de protestation contre leur implication dans la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC a poussé l’ancien ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi d’instruire les autorités de la Police nationale congolaise d’interdire aux motocyclistes d’accéder dans la commune de la Gombe, siège de plusieurs institutions du pays.
Au cours de cette réunion avec les autorités de la Police Nationale Congolaise, il a été démontré que ce sont les « Wewa » qui ont envahi ces missions diplomatiques violant ainsi le caractère inviolable de ces dernières. En effet, pour l’exécution et le suivi de cette mesure parue impopulaire dans l’opinion publique, les éléments de la police ont été déployés dans tous les coins du centre ville de Kinshasa pour interpeller les récalcitrants.
Ainsi, les premières semaines qui ont suivi cette mesure ont été riches quant à la moisson. Plus de 300 motocyclistes et leurs engins ont été interpellés au camp Lufungula. Et voire, les passagers ont été aussi interpellés et sommés de payer des amendes avant d’être relaxés. Et du coup, les motos se sont faits rares au centre ville de Kinshasa et pourtant avec ces moyens de transport, la population circulait aisément, sans difficulté et arrivait même dans les lieux où les taxis et bus n’accédaient pas.
Face à la résistance de certains motocyclistes, la police a mis à contribution d’autres motocyclistes comme eux pour les dénoncer afin qu’ils soient arrêtés. Cependant trois mois après cette mesure, les choses sont rentrées à la case départ. Que des motos ont envahi le centre ville comme si aucune interdiction n’a été faite dans ce sens. Bien plus, le nombre des motos qui exploitent le centre-ville a doublé.
Interrogés sur leurs présences au centre ville malgré l’interdiction des autorités de la police, un motocycliste a déclaré : « l’exploitation de la ligne de centre ville nous rapporte une bonne recette, car une course varie entre 2000 Fc et 4000 FC. A la fin de la journée je rentre avec pas moins de 200 000FC à la maison. Ce qui me permet de couvrir les besoins de ma famille ».
Un autre motocycliste explique : « Nous n’avons pas peur des policiers qui sont déployés pour nous traquer. Une fois interpellé, je préfère régler le problème avec eux sur terrain. Car si on m’amène au bureau, je serai contraint de payer des fortes amendes et peut être ma moto sera confisquée. Et c’est comme ça que nous collaborons avec eux pour circuler aisément au centre ville ».
C’est ainsi que les motos deviennent de plus en plus nombreuses à la Gombe et circulent « sous l’encadrement des éléments de la police « moyennant paiement d’une somme. Une fois interpellé, certains motards appellent carrément leurs « protecteurs policiers » qui viennent à leur secours. Une chose est de prendre des mesures, une autre est d’en faire le suivi de manière permanente pour son application. C’est ce que les autorités de la Police nationale congolaise devraient faire en ce qui concerne l’interdiction aux « Wewa » d’accès dans la commune de la Gombe.
RSK