Manifestations anti-Algérie : La tension entre le Mali et l’Algérie monte d’un cran

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Une crise diplomatique entre le Mali et l’Algérie est en train de s’intensifier alors que les manifestations anti-Algérie se multiplient au Mali. La population malienne s’exprime vivement avec des slogans tels que « À bas l’Algérie ».
Depuis que Bamako a accusé Alger d’ingérence dans sa politique intérieure en accueillant des rebelles terroristes, les tensions n’ont pas faibli. La dernière escalade en date a conduit au rappel des ambassadeurs respectifs et maintenant, c’est la société civile malienne qui prend le relais.
Les événements se succèdent rapidement entre le Mali et l’Algérie. Il y a seulement 24 heures, le Mali a rappelé son ambassadeur en Algérie après l’avoir accusé d’ingérence dans ses affaires intérieures en rencontrant des chefs rebelles. Cette décision a été annoncée par des responsables, accentuant ainsi les tensions diplomatiques entre les deux pays voisins concernant les efforts visant à mettre fin à la rébellion armée dans le nord du Mali.
La pouvoir malien a affirmé que l’ambassadeur Mahamane Amadou Maiga serait rappelé d’Algérie « pour consultation avec effet immédiat », comme l’indique une lettre de l’ambassade du Mali adressée au ministère algérien des Affaires étrangères.
Lors de la crise qui avait secoué le Mali, l’Algérie a été le médiateur principal dans les efforts de paix entre Bamako et les rebelles touaregs locaux, dont la campagne séparatiste dans le nord du pays a plongé la région dans un conflit violent depuis plus de dix ans. En 2012, ces rebelles ont chassé l’armée malienne de la ville, déclenchant ainsi une série d’événements qui ont déstabilisé tout le pays.
L’Algérie a joué un rôle dans la signature de l’accord de paix de 2015 entre le Mali et les rebelles, accord qui a finalement échoué lorsque les deux parties se sont mutuellement accusées de ne pas le respecter.
Cette semaine, le Mali a convoqué l’ambassadeur algérien à Bamako « pour exprimer de vives protestations suite aux récents actes hostiles des autorités algériennes sous couvert du processus de paix au Mali », a déclaré le gouvernement, se référant aux réunions entre l’ambassadeur et les chefs rebelles.
Le Bureau malien de l’information et de la presse a déclaré : « Ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali » et a appelé l’Algérie « à donner la priorité au dialogue avec les autorités maliennes ».
En réponse, l’Algérie se sentant humiliée a convoqué jeudi son ambassadeur et a encouragé le pays « à se joindre aux efforts actuellement entrepris par l’Algérie pour donner un nouvel élan à (l’accord) », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien.
L’Algérie a défendu les rencontres avec les chefs rebelles, affirmant qu’elles étaient parfaitement en accord avec les efforts du pays pour faire respecter l’accord et contribuer à l’établissement de la paix au Mali.
Les analystes préviennent que ces événements pourraient entraîner une recrudescence de la violence dans une région déjà menacée par des combattants liés à Al-Qaida, d’autant plus que les forces françaises et les soldats de maintien de la paix des Nations Unies ont été priés de quitter le pays.
Dans un contexte de tensions diplomatiques, l’Algérie est accusée par les Mali de servir de refuge aux terroristes et séparatistes sévissant dans le nord du Mali.
L’armée malienne vient d’éliminer Hassane Fagaga lors d’une frappe de drone Akinci, hier, à proximité de la frontière algérienne, non loin de Tinzawaten.
Depuis longtemps, plusieurs observateurs maliens et internationaux ont suspecté Tinzawaten d’être la base de repli des séparatistes et des terroristes maliens et algériens actifs dans le nord du Mali, en particulier le chef du groupe terroriste JNIM, Iyad Ag Ghali, qui est originaire de Tinzawaten.

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