Au cours d’une même période, 17 Chinois ont été arrêtés, parce qu’impliqués dans l’exploitation illégale des minerais, dans le groupement Rhubimbi, dans la province du Sud-Kivu, pour une situation dont les autorités congolaises sont responsables et devaient s’assumer. Et le meurtre qui vient d’avoir lieu à Mwene-Ditu, province de la Lomami, en est de trop, pour des Chinois qui ne sont là que pour apporter leur expertise dans la modernisation de cette route essentielle pour la population. C’est regrettable pour un partenaire qui n’a fait que montrer sa bonne foi dans la consolidation de sa relation privilégiée avec la Rdc.
Deux sujets chinois en poste à Mwene-Ditu dans la province de la Lomami pour la construction de la R1 ont perdu la vie ce mercredi. Un incident causé par un policier qui a tiré sur eux à bout portant. Une situation qui fruste les relations bilatérales et qui a exigé la tenue d’une réunion de crise.
Présidée ce jour par la vice-ministre aux Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, Gracia Yamba Kazadi, elle a réuni plusieurs responsables de sécurité dont ceux de la Vice-Primature en charge de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières qui ont pu cerner tous les contours de ce drame.
Il a également été question au cours d’une audience qui a suivi cette rencontre, de rassurer l’ambassadeur chinois en RDC, Zhao Bin sur les mesures idoines prises par les autorités nationales. Une batterie de mesures a été prise pour apaiser et encadrer la communauté chinoise sur place et partenaire dans les grands travaux de la Route nationale.
Des sanctions sont prévues pour l’auteur de ce crime qui court encore. Le Ministère des Affaires étrangères a présenté ses condoléances à l’ambassadeur de la Chine en RDC, en le rassurant de rester ce partenaire franc et protecteur des droits de ses ressortissants venus travailler en terre congolaise.
Tuer des Chinois uniquement pour les vivres !
« Nous sommes venus, sur instruction de son excellence, Monsieur le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, pour échanger avec Mme la vice-ministre sur l’incident qui est arrivé hier à 10h dans la ville de Mwene-Ditu, où deux sujets chinois ont été assassinés, tués, par un policier qui réclamait les vivres de fin de l’année. Donc il s’agit de la société qui a reçu le marché pour construire la route nationale numéro 1, qui passe par Mwene-Ditu et qui va vers le Katanga », a expliqué à la presse le Directeur de cabinet du VPM en charge de l’Intérieur.
Et d’ajouter que c’est un policier, brigadier de surcroît, qui réclamait les vivres pour fin de l’année. Mais comme il ne faisait pas partie des effectifs des policiers, plutôt des agents de la société, les Chinois lui ont demandé de ne pas réclamer, parce que ce n’était pas son droit en tant qu’agent, de pouvoir réclamer la nourriture destinée aux agents. Et il a ouvert le feu, il a trouvé cette demande, cette restriction comme étant une insulte à sa personne. Et il a ouvert le feu sur les deux Chinois qui sont morts sur le champ. Et il a ouvert une troisième fois le feu sur un autre Chinois qui lui est blessé et a été pris en charge à l’hôpital Christ-Roi de Mwene-Ditu, avant d’être transféré hier à minuit ici à Kinshasa des soins appropriés.
Pour lui, cet incident malheureux qui a affecté la vie de nos deux partenaires chinois a été l’objet de notre entretien ce matin avec son Excellence Mme la vice-ministre. Je crois que toutes les dispositions au moment où nous parlons, le conseil de sécurité provincial est en train de siéger sur la question pour que des sanctions exemplaires soient prises à l’endroit de ces policiers qui ont vraiment versé le sang des personnes innocentes venues pour accompagner notre pays dans sa reconstruction.
Et ce sont les mêmes regrets que son Excellence Monsieur le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur présente. Les mêmes regrets ont été aussi relayés par son Excellence Mme la vice-ministre. Parce que c’est vraiment dommage que les vies humaines puissent vraiment être arrachées à cause de nourriture qu’on peut se distribuer à la fin de l’année. L’assassin avait l’arme, il tirait en l’air au moment des faits et personne n’a pu mettre la main sur lui parce que tous ceux qui pouvaient bien le faire avaient peur qu’il puisse braquer l’arme sur eux. Mais toutes les dispositions sont prises par la police pour le retrouver.
Même si ce policier doit être arrêté et jugé au regard du crime commis, des mesures devraient être prises pour mettre les hommes en uniformes dans les meilleures conditions. C’est le moment pour nous d’insister sur un salaire adéquat qui doit être payé non seulement au policier, mais aussi à tout fonctionnaire de l’Etat pour lui permettre de nouer les deux bouts du mois. Ne dit-on pas que ventre affamé n’a pas d’oreille !