Réagissant à la déclaration du département des Etats-Unis d’Amérique datant du 17 février 2024, le ministère rwandais des Affaires étrangères, a publié un communiqué dès le lendemain, pour accuser le pays de l’oncle Sam de prise de position médiatique qui « offre une vision profondément biaisée de la réalité, en contradiction flagrante avec l’esprit du processus de renforcement de la confiance initié par la Directrice du Renseignement National américain en novembre 2023, créant un cadre constructif pour une désescalade de la situation ». Ce qui donne ainsi lieu à l’émergence, réelle ou relevant de la diversion, des tensions entre le Rwanda et les États-Unis concernant le conflit dans l’Est de la RDC. Finalement, le président rwandais, Paul Kagame, demande à Washington, accusé d’être avec la Grande-Bretagne, la France et la Belgique comme étant son parrain dans la prédation et le pillage des richesses naturelles de la République démocratique du Congo, de clarifier sa position et de Choisir entre “le Rwanda ou La RDC”. Il s’observe donc, que dans sa réaction Kagame se perd en jérémiades et accusations mensongères.
Dans la déclaration du gouvernement rwandais datée du 18 février2024, le ministère rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta a donné un ton martial de son gouvernement en ces termes : «le Rwanda se réserve le droit de prendre toutes les mesures légitimes pour défendre son pays, tant que cette menace existe ». Et dans ce communiqué ‘va en guerre, Biruta accuse la RDC de «lancer des opérations de combat massives au Nord-Kivu, en violation des décisions des mécanismes régionaux qui visent clairement à expulser le M23 et les civils Tutsi congolais vers les pays voisins, travaillant de concert avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), une milice d’origine rwandaise directement liée au génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 ».
Cela, par pure diversion ubwenge (art du mensonge et la ruse considéré comme intelligence par les tutsi), pour détourner l’attention des observateurs sur la subite détérioration de la situation sécuritaire à Saké et dans tout le Nord Kivu, où plusieurs milliers de personnes ont déjà pris le chemin de l’exil sous le crépitement des armes et des missiles sol-air lancés depuis le Rwanda par l’armée régulière rwandaise. Ce qui a poussé le gouvernement américain, dans un communiqué du département d’Etat américain, a dénoncé « les actions du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda et sanctionné par les Etats-Unis et l’ONU, y compris ses incursions dans la ville de Saké ». Ainsi, Vincent Biruta, chef de la diplomatie rwandaise, a exprimé la volonté du Rwanda d’avoir des éclaircissements du gouvernement américain si la position des USA marque un tournant dans sa politique ou résulte simplement « d’un manque de coordination interne ».
Manque de coordination interne ?
Depuis le temps où il a soutenu Laurent-Désiré Kabila dans sa marche sur Kinshasa, balançant le pouvoir du président Mobutu Sese Seko, Paul Kagamé est parvenu à contrôler l’armée congolaise à travers son James Kabarebe nommé chef d’Etat-major de la Rdc sous le régime de Laurent-Désiré Kabila, et perpétue son contrôle sur l’appareil sécuritaire congolais grâce à une infiltration des institutions et des FARDC. Il a ainsi bénéficié d’une certaine ‘coordination interne’ pour piller les richesses naturelles de la RDC au profit des multinationales.
Maintenant que le charme semble ne plus opérer, les puissances mondiales semblent ne plus se contenter des mise en garde contre le gouvernement rwandais. Alors que même la RDC agressée ne pouvait hausser le ton il y a quelques années, ne mâche plus les mots et les manifestations anti occident ces derniers jours ne pouvaient que pousser Kagame à se demander s’il n’y a pas eu réajustement qui aurait causé un « Manque de coordination interne ». Etant donné que la déclaration du département d’État américain stipulait : « Il est essentiel que tous les États respectent la souveraineté et l’intégrité territoriale de chacun et que tous les acteurs soient tenus responsables des violations des droits de la personne commises dans le cadre du conflit qui sévit dans l’est de la RDC », le fait que Kagame s’interroge sur la « coordination interne » soulève des questionnements.
Willy Makumi Motosia