Génocide. Définition selon l’article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide : “Dans la présente Convention, le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : Meurtre de membres du groupe ; Atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.
Agression au sens de la Charte des Nations Unies. « “Agression’ signifie l’emploi par un État, un groupe d’États, une organisation d’États ou toute entité étrangère ou extérieure, de la force armée ou de tout autre acte hostile, incompatible avec la Charte des Nations unies contre la souveraineté, l’indépendance politique d’in Etat.
Question à un sou : peut-on affirmer que le génocide et l’agression que vivent les Congolais dans leur chair ne sont nullement, en droit international, des crimes réels, dans l’entendement de la Charte des Nations Unies ?
Si c’est oui – et puisque ça ne sera que oui – par quoi s’explique alors le refus de la partie occidentale du Conseil de sécurité de l’Onu, en l’occurrence les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, de reconnaître ouvertement le génocide et l’agression dont la République Démocratique du Congo, pays membre des Nations Unies et avec lequel ils ont des relations diplomatiques normales, subit dans sa partie orientale ?
Voilà, la question que les tenants du Pouvoir se doivent de soulever, à la place de réduire l’enjeu électoral à la comptabilisation du nombre de fois que des candidats à la présidentielle auront dénoncé l’agression rwandaise.
Effectivement, au regard des définitions données par le droit international aux crimes nommés “génocide” et “agression”, rien ne justifie la “non éligibilité” du Congo aux critères de ces deux actes si ce n’est la discrimination à l’état pur.
S’agissant du génocide interprété comme ” intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux”, la RDC ne fait pas exception. Ce sont des groupes nationaux, des groupes ethniques qui sont tués par le biais de tous moyens identifiés : ” meurtre de membres de ces groupes “, ” atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres de ces groupes”, “soumission intentionnelle de ces groupes à des conditions d’existence devant entraîner leur destruction physique totale ou partielle”, ” mesures visant à entraver les naissances au sein des groupes (notamment au travers des déplacements forcés incessants) et ” transfert forcé d’enfants de ces groupes à d’autres groupes”.
Quand bien même les statistiques approximatives sont difficiles à établir, on pense qu’il y a plus de 5 millions de morts et pas moins du double de déplacés internes.
S’agissant de l’agression, dans toutes leurs déclarations officielles, les Nations Unies et les pays occidentaux reconnaissent les uns ouvertement, les autres subtilement la présence des troupes rwandaises sur le territoire congolais. Ils exhortent le Rwanda à cesser tout soutien au M23 qu’ils enjoignent d’ailleurs à se retirer jusqu’au point de départ, le mont Sabinyo, cela conformément au processus de Luanda.
Cependant, le constat est qu’aucune sanction réelle n’est prise à l’endroit de Kigali, encore moins du ” leadership ” du M23.
D’ailleurs, aux dernières nouvelles, cette organisation insurrectionnelle se serait rapprochée de Goma, en violation de toutes les prises de position affichées !
Et comme à Gaza, nos amis Occidentaux se préoccupent plus de la situation humanitaire que de la situation sécuritaire, faisant exprès de nous convaincre que la seconde est la conséquence logique de la première alors que c’est l’inverse !
Dommage – et ça, on ne le dira jamais assez – que la RDC n’ait pas su s’inspirer de l’exemple israélien. Dès l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Netanyahu a dissous le gouvernement en place pour le remplacer aussitôt par un gouvernement d’union nationale, embarquant de ce fait toutes les composantes politiques de son pays dans la guerre en cours…
C’est vrai qu’il s’agit d’une culture qui nous fait jusque-là défaut, chaque régime en place ayant tendance à se croire capable de résoudre seul un problème aussi grave que celui de la guerre.
Dès lors que nous allons vers les élections et que chacun des présidentiables a son plan pour en finir avec l’agression et le génocide, l’idéal serait pour les candidats d’entreprendre en commun une interpellation de la Communauté internationale pour une solution finale idoine.
En effet, l’expérience le prouve amplement : depuis 1960, le Pouvoir installé à Kinshasa pratique une sorte d’égoïsme doublé d’égocentrisme quand il faut faire face à une guerre. A défaut de recourir à une force internationale (Onic, Monuc, Monusco) ou à une force régionale (Sadc, Eac) sinon à des pays étrangers (États-Unis, France, Belgique, Maroc, Tchad), on se rabat sur des mercenaires (Schram, Denard, Serbes, Ukrainiens…).
Ceux des gouvernants qui ont osé en appeler à une action concertée avec l’opposition ont vu leur initiative contestée, tournée en dérision par celle-ci !
Au résultat, la guerre qu’on croit gagner revient au galop, à l’instar du naturel que l’on croit chasser.
Au final, en 63 ans et demi d’indépendance, la RDC n’a vécu jamais une stabilité d’une vingtaine d’années d’affilée : agression, rébellion, mutinerie, génocide etc. viennent à la que leu leu…
” MOI, PRESIDENT ” ? ” NOUS, PRESIDENT ” ferions du Netanyahu ! Car la ” non- éligibilité ” de la RDC comme pays ayant subi le génocide et l’agression doit cacher un agenda. Tant que cet agenda n’est pas dévoilé, la suite va rester la même :
– Mobutu avait vécu ce que Kasa-Vubu vécut.
– L-D. Kabila avait connu ce que Mobutu avait connu.
– Joseph Kabila avait éprouvé ce que L-D. Kabila avait éprouvé.
– Félix Tshisekedi vit ce que Joseph Kabila a vécu.
– et le successeur de Félix Tshisekedi – peu importe l’échéance électorale – n’échappera pas à la règle. Jusqu’au jour où la RDC sera déclarée ” éligible ” au génocide et à l’agression qu’elle vit et subit…
Omer Nsongo die Lema