Alors qu’il voulait rendre son dernier soupire, voyant un groupe de femmes se lamenter devant sa croix, sur Golgotha, Jésus-Christ, le Fils de l’Homme, leur dit : « femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi mais pleurez sur vous et sur vos enfants ».
Ce passage biblique, tiré de l’Evangile de Luc, chapitre 23 : 28, illustre bien la situation qui prévaut actuellement en République Démocratique du Congo. Où, insouciante pour l’avenir de leurs progénitures, de leurs propres enfants composés essentiellement de jeunes, la classe congolaise prend plaisir à le diriger vers l’abime ; vers les incertitudes, vers un trou béat.
Mal outillée pour vivre pleinement son évolution morale, physique et intellectuelle, la jeunesse congolaise représente, néanmoins, plus de 55% de la population congolaise, selon les statistiques publiées récemment par certains organismes internationaux, notamment l’USAID, International Yong Foundation, pour ne citer que ceux-là. Malheureusement, elle fait face à certaines contraintes orchestrées par certains dirigeants du pays, qui sont en fait leurs propres parents.
Avec un système actuel d’enseignement et de formation qui laisse à désirer, par rapport aux années 80, la République Démocratique du Congo caracole au panthéon des pays dont le chômage des jeunes est criant, conséquence d’une politique à tâtons, à reculons et truffée de détournements de deniers publics. L’emploi des jeunes est au bout du doigt, dominé par le tribalisme et le régionalisme, reléguant ainsi la compétence.
De son côté, la santé des jeunes, leur participation civique, politique et dans les structures décisionnelles, l’incitation à l’entreprenariat, autant de défis que les actuels dirigeants n’en ont que faire ! Si ce n’est que s’adonner aux bombances financières en recourant aux caisses de l’Etat, se produire en public pour des futilités politiques, oubliant superbement qu’ils ont ce rôle de créer des conditions pour voir la jeunesse d’aujourd’hui faire de la RDC un grand pays développé, prospère et compté au cœur du Continent africain, un Etat de droit fondé sur une véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle.
Il y a donc nécessité que les politiques actuels, tous parents, rectifient leurs tirs en promouvant les valeurs républicaines, la compétence et la bonne gouvernance afin d’entrainer la jeunesse, leurs enfants, vers un leadership intégré, visionnaire, proactif pour le Congo de demain.
Le contraire serait fatal. Illusoire pour la jeunesse congolaise qui se perd en conjectures chaque jour qui passe avec un seul refrain. Un refrain qui sonne comme la parole d’Evangile des femmes de lamentations : « quel pays vont nous léguer nos actuels parents ? »
Willy Kilapi