Excellence,
Les circonstances m’ont amené à consacrer ma chronique à deux livraisons respectivement intitulées “A LA DIFFÉRENCE DE LA GÉCAMINES : Miba n’est pas à 100 % congolaise pour des nominations sans l’aval de la Sibeka ” et ” Miba : nominations et révélations vraiment gênantes ” publiées les 7 et 8 septembre 2023.
De la première, il a été essentiellement question des nominations par ordonnances présentées sur le plateau de la Rtnc le 8 juillet dernier, nominations visant notamment la Miba.
Pour rappel, sont concernées pour celle-ci :
– le député national Jean-Charles Okoto au poste de Président du Conseil d’administration ;
– le Docteur en médecine André Kananda Kana au poste de Directeur général et
– l’ingénieur en mines Kazadi Mabika au poste de Directeur général adjoint.
Depuis, ils ne sont pas encore entrés en fonction.
Ceci comme premier sujet.
Second sujet : l’absence d’une concertation entre l’actionnaire majoritaire, en l’occurrence l’Etat congolais (80 ℅), avec l’actionnaire minoritaire Sibeka (20 ℅) dans ces nominations étant donné que Miba, à la différence par exemple de Gecamines, n’est pas une entreprise à 100 ℅ congolaise.
Excellence,
Des réactions suscitées par cette livraison ont révélé que Sibeka s’est déjà retirée de la Miba en vendant ses actions à un compatriote, ce qui n’enlève nullement à la partie minoritaire d’exercer ses droits quand il y a nominations.
Il y a toutefois mieux : dix ans avant de se retirer, Sibeka avait investi dans la recherche dans des universités asiatiques (Japon), américaines (États-Unis et Canada) et européennes (Belgique).
Pressentant l’extinction des gisements de diamant et voulant se mettre à l’abri des pressions politiques affectant le bon fonctionnement de l’entreprise, Sibeka avait misé sur le diamant artificiel (synthétique) faisant l’objet d’études scientifiques vielles de plusieurs siècles.
Dès qu’elle a réalisé son rêve, elle a fait ses adieux à la Miba.
À ce jour, sur le marché international, le diamant synthétique coûte trois moins que le diamant naturel pendant que leurs performances sont à quelques exceptions près les mêmes.
Dans tous les cas, l’avenir est plus à l’artificiel qu’au naturel…
Excellence,
Ce qui est arrivé à la Minière de Bakwanga n’est pas sans rappeler ce qui était arrivé à l’Onptz et à la Cadeza sous le maréchal Mobutu.
L’Onptz n’avait pas vu venir la téléphonie cellulaire (Télécel), ni la distribution du courriel et des colis.
La Cadeza n’avait pas vu venir les messageries financières, encore moins la carte bancaire.
Conséquence : avec le diamant synthétique qu’elle ne produit pas, Miba est confrontée à des nouveaux défis.
Après tout, autant sous Joseph Kabila que sous Félix Tshisekedi, la Miba a bénéficié du Trésor public quelques interventions financières sans cependant la remettre debout.
D’où nécessité du forum sur cette entreprise.
Monsieur le Président,
La décision d’initier ce Forum vous revient.
Il ne sert à rien, pour le tenir, de l’alourdir avec ministres, députés, fonctionnaires, diamantaires, creuseurs, chefs coutumiers, etc.
Une concertation réunissant managers et techniciens ayant œuvré au sein de l’entreprise suffit pour lever des options. Parmi celles-ci, bien entendu, l’exploitation d’autres ressources minières de l’Espace Kasaï : or, manganèse, chrome, nickel, argile, cobalt, platine, cuivre, fer, coltan, mercure, cuivre, quartz, etc., outre le calcaire et l’argile.
Le Kasaï n’est pas que le diamant. Ni industriel, ni de joaillerie.
Excellence,
Un tel forum n’exige ni gros moyens, ni beaucoup de temps.
Ces managers et techniciens qui firent les beaux temps de la Miba rappellent quelques actions d’éclat ayant marqué leur époque, en dehors de la production et de la commercialisation. La Miba, c’était aussi la distribution gratuite de l’électricité, l’acquisition du signal Internet gratuit via satellite, l’acquisition des ordinateurs et imprimantes de la dernière génération, la formation continue des ingénieurs et des informaticiens et l’acquisition des aéronefs dont un Boeing 727, des Falcon et des hélicoptères, flotte plus importante même que celle de la Gecamines.
Si ces compatriotes ont pu faire ce qu’ils ont fait, c’est la preuve qu’ils ne peuvent pas ne pas refaire les mêmes exploits pour peu que les Pouvoirs publics leur refassent confiance.
C’est ce qu’ils attendent de la voix et de la voie autorisées : les vôtres, Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans vos différentes casquettes.
Merci et Très Haute Considération.
Omer Nsongo die Lema