A l’occasion de la campagne annuelle internationale «16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles», Me Priscille Ngoie Kabedi de l’Alliance internationale des femmes avocates (AIFA), a préconisé ce 06 décembre 2023 Kinshasa, au cours de l’émission « Maloba na base » de la Rtga, l’autonomisation de la femme comme solution à la faible représentation de la femme aux échéances électorales de décembre prochain. Le thème de l’émission était : « Le faible taux de représentativité des femmes aux élections de décembre 2023, qui n’est que d’environ 17% ; est-ce due à la discrimination ? Aux violences faites à la femme ? Ou c’est la volonté de la femme elle-même ? »
La campagne annuelle internationale «16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles» qui démarre le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et prend fin le 10 décembre, qui marque la Journée des droits humains offre aux personnes et aux organisations du monde entier une stratégie de mobilisation appelant à la prévention et à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. En soutien à cette initiative de la société civile, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé en 2018 la campagne «Tous Unis, d’ici à 2030, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes», qui se déroule parallèlement à la campagne «16 Jours d’activisme».
Profitant de cette campagne, Me Priscille Ngoie Kabedi qui s’occupe du volet social dans l’Alliance internationale des femmes avocates, est passé sur les antennes de la radio RTGA, au cours de l’Emission Maloba na base pour passer son message. Alors que cette campagne, pour 2023, coïncide avec la campagne électorale et « bien que le taux de participation des femmes à l’enrôlement soit de 50,57% le pourcentage des femmes candidates n’est que de 17% », déplore l’avocate.
En conclusion de l’émission, Me Kabedi a tranché que les responsabilités sont partagées. « Il y a de la discrimination du fait des pesanteurs culturelles qui fait que la femme se décourage et malgré la de mesures de régulation des lois dans la constitution en faveur de la femme. Mais tant que la femme dépendra de l’homme. Sans être autonome, attendant les financements des présidents des partis et autres leaders des plateformes politiques qui sont en général des hommes, le situation n’évoluera pas. Il faut donc fixer le cap sur l’autonomisation de la femme », conclu la défenseuse des droits des femmes et des personnes vulnérables, Priscille Ngoie.
Cette approche de Me Ngoie est dans la droite ligne de pensée du thème 2023 de la campagne qui se consacre à un thème spécifique « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles pour l’année 2023 c’est investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ».
« Les corps des femmes ne sont pas le terrain de bataille électorale », Mme Lusenge
La campagne annuelle internationale «16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles», édition 2023, dont le thème est « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles pour l’année 2023 c’est investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles » coïncide avec la période de campagne électorale en RDC et les coups de gueules ne manquent pas entre candidats.
Lors d’un meeting électoral au terrain municipal de Masina ce mercredi 6 décembre 2023, alors que Me Priscille Ngoie passait sur les antennes de la RTGA, le Vice Premier Ministre en charge de la Défense nationale et anciens combattants, Jean-Pierre Bemba Gombo, critiquant les ambitions présidentielles de Mukwege, l’invitait à ne pas « confondre la RDC avec une salle d’opération ».
Estimant que le chairman du Mouvement de libération du Congo (MLC) s’est attaqué au travail de prise en charge des femmes victimes de viol dans l’Est du pays, Julienne Lusenge, l’activiste de renommée internationale qui œuvre pour la défense des femmes et des droits, s’est autorisé de recadre les politiciens après les propos de ce leader politique.
Le Président du Mouvement de Libération du Congo (MLC), avait déclaré : « une personne qui a été honorée par divers titres et récompenses occidentales en tant que réparateur des femmes, pense désormais qu’il peut être candidat à la présidence de la République. En exerçant son travail de réparation des femmes dans les salles d’opération, il semble maintenant considérer que la République Démocratique du Congo est devenue une salle d’opération ».
Pour Mme Lusenge, cela a été considéré comme un péché contre les souffrances de ces dames de l’est, un péché de lèse dame.
« Les corps des femmes ne sont pas le terrain de bataille électorale, les corps des Femmes congolaises ont été détruits par manque de sécurité, battez-vous par les programmes pour convaincre les congolais », a déploré Mme Lusenge, lauréate des multiples prix mais également directrice du Fonds pour les Femmes Congolaises.
Ainsi donc, pour être « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles pour l’année 2023 »comme le dit le thème de la campagne de 16 jours d’activisme contre la VGB, il faut autonomiser la femme comme le dit Me Priscille Ngoie et savoir que « Les corps des femmes ne sont pas le terrain de bataille électorale », comme le dit Mme Lusenge.
Willy Makumi Motosia