Pour éradiquer les détournements et la trahison : Peine de mort, une nécessité ?

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Le moratoire ou suspension temporaire  de lapplication  de la peine de mort, avait été adopté en 2003 par souci du caractère sacré de la vie. Depuis, la peine de mort na plus été appliquée en RDC bien que  les tribunaux congolais continuent  toujours de prononcer la condamnation à mort. De ce fait, la peine capitale est  actuellement commuée automatiquement en peine de prison à vie. Toutefois, il  y a trois semaines, lors dune récente réunion à Kinshasa le 05 février 2024, le Conseil Supérieur de la Défense de la République démocratique du Congo avait  préconisé   la levée du moratoire sur la peine capitale contre les traîtres pour lutter contre linsécurité dans lest.

 

Réfléchissant  sur cette dactualité, Me Bamuangayi Kalukuimbi Ghislain a soulevé, dans une réflexion,  la question de savoir sil faut  nécessairement  réactiver « la peine de mort pour sanctionner le détournements et la trahison ? ».

 Le Nous sommes fatigués des voleurs du pasteur Roland Dalo lors de linvestiture de Président réélu Félix Antoine Tshisekedi qui rejoignait ainsi  au panthéon du patriotisme Ne jamais trahir le Congo de Mzee Laurent Désiré Kabila, en partant de là, Me Bamuangayi Kalukuimbi Ghislain a tenté de répondre à la question soulevée lui.

Dans  ses analyses, lavocat estime que « nous sommes au milieu de nos contradictions ». En effet, aux prises dun paradoxe déconcertant, la société congolaise vit dans les tourbillons de ses nombreuses contradictions, à lexemple patent dadorer à la fois Dieu et largent.

Une conscience collective en éveil sur la lutte contre le mal social cohabite avec un appétit collectif et glouton de la prédation. On ne veut pas des dirigeants voleurs, mais il y a un engouement massif et frénétique vers les postes juteux dEtat.

On ne veut pas des infiltrés, mais on les berce et les laisse développer la délation qui nous porte allégrement vers lauto flagellation et le mépris de nous-mêmes.

« Les faux congolais, devenus vrais pour une cohabitation tolérable, et les espions tentent de nous convaincre quils sont plus puissants et meilleurs à lintérieur de notre propre Etat. Cest donc aux congolais vrais de dégager, et on les y force par un génocide et des assassinats en règles. Finalement, à la faveur de recensement scientifique jusquà la quatrième génération, une psychose arrive de ne pas bien savoir qui est ou nest pas congolais dorigine », affirme le juriste. Et déclairer la lanterne en ces termes « On ne veut pas négocier avec les terroristes et pilleurs de nos ressources et on espère négocier ».

Une sanction sévère par souci du dessouchement du détournement

 

La lutte pour des sanctions sévères contre les détournements rappelle lordonnance loi n° 68/198 du 3 mai 1968 modifiant l’article 145 du code pénal, par laquelle le Président Mobutu avait en son temps introduit la peine de mort pour punir les auteurs de détournement dune certaine somme dargent. Mais par une loi du 5 janvier 1973 à la suite des poursuites contre Mario Cardoso, la peine de mort fut supprimée.

« Batwanyele Losembe, alias Mario Cardoso, né dun parent portugais, fut ministre des affaires étrangères et démis de ses fonctions le 21 février 1972. Se disant en insécurité, il quitta le Zaïre pour le Rwanda, d’où il se rendit à Genève. Le Zaïre demanda son  extradition à la suite des poursuites lancées peu après contre lui pour détournement des fonds destinés au gouvernement révolutionnaire angolais en exil. Le Président Mobutu, dans un meeting, considéra cela comme une trahison en complicité avec le Portugal pour saboter ses efforts de libération du peuple angolais sous le joug colonial portugais », rappelle Me Bamuangayi.

En vue dobtenir absolument cette extradition, cherchant à sadapter à la loi helvétique en la matière et à rassurer le Gouvernement suisse, la peine de mort fut extirpée de la loi. Malgré cela, lextradition fut refusée en considérant linculpé comme opposant politique.

Néanmoins, larticle 202 du Code pénal militaire punit de peine de mort le vol, le détournement et la destruction méchante des armes, munitions, véhicules, effets ou autres objets destinés à des opérations militaires en temps de guerre ou pendant les circonstances exceptionnelles. Ce dont souffrent cruellement les opérations militaires contre lagression. Comme on la remarqué dans ce dossier de Cardoso, la politique et la diplomatie ont eu un ascendant sur la justice et lapplication de la peine de mort butte sur le respect des droits de lHomme.

 

Pas de peine de mort sans une garantie de bonne et meilleure justice

 

Comme évoqué ci-haut, excédé par la trahison au sein des forces de défense et de sécurité, dont la corruption des vrais congolais est le mode opératoire, le Conseil Supérieur de la Défense, présidé par le Chef de lEtat avait  demandé la levée du moratoire sur la peine capitale. A la faveur dune certaine tolérance de lespionnage dont bénéficie des étrangers devenus congolais « par génération spontanée, linfiltration par lennemi est normalisée, socialisée et tolérée depuis 25 ans », à en croire Bamuangayi.

Etant donné quune base juridique existe dans la Constitution, suite à des accords de brassage, de mixage et de réinsertion de « ceux qui ont tué  et commis le génocide, pillant les richesses pour des intérêts des étrangers, pilant au mortier des bébés,  enterrant vivants des chefs coutumiers, en coupant la tête des jeunes gens, en violant des femmes et filles etc »

« Quest-ce que la trahison pour celui qui est en mission despionnage et dinfiltration par devoir de loyauté envers son pays doù il vient ou quil sert par patriotisme en étant en République Démocratique du Congo ?! Comment lEtat se trouve en situation de si grande faiblesse pour ne pas pouvoir sanctionner des criminels de haut rang, leur donnant, par contre, des honneurs par des positions de prestige dans les institutions publiques ? », se demande lavocat impuissant face à cette montée en puissance des soi-disant congolais aux patriotisme hybride. Face à cet imbroglio juridique, la justice noffre pas suffisamment de garantie dans la condamnation à mort, lorsque la corruption et le trafic dinfluence ont un règne quasi-absolu sur lappareil judiciaire. Avec une justice fortement exposée à la prédation, il devient hasardeux de laisser la vie humaine à larbitraire des individus.

Dans ce cas, il devient nécessaire de mener une lutte structure et globale contre le détournement et la trahison.

En conclusion, pour une bonne lutte contre les fléaux qui paupérisent la population et entretiennent la guerre et toutes sortes dinsécurité économique et juridique, Me Ghislain Bamuangayi préconise de :

Formater lintelligence de la classe politique congolaise, reformer en profondeur le pouvoir judiciaire, opérer une remise en question de lautorité religieuse (traditionnelle ou coutumière et ecclésiastique) et en fin construire une prison de haute sécurité dans chaque ville de la RDC sous la forme de centre fermé de rééducation et réintégration sociale.

Ce qui nécessite de penser lEtat et  fixer une manière propre de gouverner et de gérer les ressources naturelles du pays. Lélan de la Conférence Nationale Souveraine mérite dêtre redynamisé pour lexploitation de ses actes et les nouvelles perspectives de lEtat de droit.

 

Willy Makumi Motosia

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