La Présidente nationale de la Société congolaise de la pratique « Sages-femmes » (SCOSAF) appelle le gouvernement congolais à investir dans cette catégorie des femmes afin de réduire la mortalité maternelle en République démocratique du Congo, où malheureusement 547 femmes meurent pour 100.000 naissances vivantes de causes liées à la grossesse. Ce pressant appel a été lancé à l’issue de sa réunion trimestrielle tenue avec la presse, organisée avec l’appui de l’Ong internationale ENDA Santé.
« Nous avons tenu cette réunion avec la presse pour l’informer sur le rôle important de la sage femme et aussi solliciter son implication dans le plaidoyer que nous allons amener. Etant donné que ce sont les hommes et les femmes des médias et que la bonne information passe par eux, nous avons ciblé quelques médias les plus suivis dans la communauté afin qu’ils puissent parler du rôle de la sage femme, des droits de la femme et de ce que la sage femme est appelée à faire», a indiqué la présidente de SCOSAF, Mme Annie Tshiamala.
L’implication des médias dans ce plaidoyer est fortement attendue afin que la situation puisse réellement changer et que la SCOSAF soit présente dans toutes les structures de santé offrant la gratuité de maternité à Kinshasa comme dans l’arrière du pays.
« Nous sommes en train de militer pour qu’il y ait vraiment le déploiement des sages femmes dans l’arrière du pays (…) Même si l’Etat congolais ne déploie pas et n’affecte pas, il est impérieux pour la catégorie de la sage femme que l’Etat s’implique pour son déploiement dans les structures, surtout dans les 366 structures qui offrent la gratuité de maternité. Dans la ville province de Kinshasa, il n’y a pas l’effectivité des sages femmes. Et je vous informe que les sages femmes terminent chaque année. Il y a des institutions qui mettent sur le marché d’emploi les sages femmes mais elles ne sont pas utilisées. Elles restent à la femme à la maison pendant que ces structures et les femmes qui vont accoucher ont besoin d’elles. Je vous dis sans investir dans la sage femme, on ne verra pas la réduction de la mortalité maternelle. La sage femme est la personne attitrée pour prendre en charge les femmes sur le plan reproductif et sexuel », a plaidé le numéro 1 de la SCOSAF.
SCOSAF et son projet APES
Pour le moment, cette Ong nationale, qui travaille avec des moyens encore limités, est en train de militer pour implémenter son projet « APES » à travers le pays. C’est ce qu’a affirmé sa présidente. Elle l’a dit en ces termes : « La SCOSAF est en train d’implémenter un projet sur le plan national. Il est dénommé APES/ RDC et Enda Santé. Ce projet s’articule sur le plaidoyer. Et donc en ce qui nous concerne, nous sommes en train de faire le plaidoyer pour le déploiement des sages femmes dans toutes les étendues du pays, parce qu’on s’est rendu compte que les femmes ne sont pas représentées dans toutes les structures nationales. Alors comme c’est implémenté au niveau de Kinshasa, nous avons réalisé un état de lieu dans les structures offrant la gratuité de maternité pour nous rendre compte de l’effectivité des sages femmes. A côté de l’effectivité, nous avons aussi voulu savoir par rapport à cet état de lieu, est ce que les sages femmes qui sont dans ces structures sont réellement dans leur champs de pratique ou sont affectées ailleurs ? ».
« Je pense que nous sommes mieux placés pour porter ce message combien capital. C’est une question de vie ou de mort. Et donc, je suis vraiment content d’avoir pris part à cette activité qui m’interpelle et m’oblige à m’impliquer. Et donc, entant que journaliste professionnel et engagé, je vais bien relayer ce message tout en espérant que les autorités du pays mais aussi ses partenaires seront touchés pour que les sages femmes, elles qui sauvent des vies, soient réellement prises en compte, valorisées et déployées à travers le pays », a fait savoir, Cyril Milandu, journaliste à la radio Top Congo, participant à cette réunion, qui avait réuni une dizaine de professionnels de médias, parmi lesquels de la radio Okapi, de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC).
Prince Yassa