Rdc, 7 millions de déplacés internes 

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Selon l’Organisation intergouvernementale du système des Nations Unies dont l’objectif est la promotion d’une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, l’Organisation internationale de migration (OIM), on dénombre actuellement 6.900.000 déplacés internes en Rdc. Un chiffre jamais atteint par un pays dans le monde depuis la création, en 1951, de cette organisation composée de 175 États membres et présente dans plus de 100 pays. La République démocratique du Congo bat ainsi le record du pays comptant le plus grand nombre des déplacés internes au monde. La majorité de ces déplacés se trouvent dans les Kivu, l’Ituri et le Tanganyika.

 

La principale raison de ce déplacement est la violence occasionnée par les affrontements entre le M23, les Forces armées de la RDC et environ 200 autres groupes armés qui infestent cette région, actuellement sous état de siège, qui baigne dans un perpétuel cycle de violence depuis plus de trois décennies maintenant. Cette insécurité endémique, déclenchée à partir d’un problème de gestion des réfugiés venus du Rwanda en 1994 après le génocide rwandais consécutive aux atrocités à la suite des tiraillements entre compatriotes Rwandais

Le Rwanda soutiendra les révoltés Banyamulenge (dont des réfugiés venus du Rwanda) qui vont déclencher la bataille de Lemera, qui occasionnera le massacre de Lemera, le 6 octobre 1996 au Zaïre. C’est l’événement qui marque le début de la première guerre du Congo, qui opposera l’Alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL) au régime de Mobutu Sese Seko. La gestion des réfugiés et des déplacés internes aura été l’élément déclencheur de tous ces malheurs dont les répercussions se font sentir jusqu’à ces jours à travers le M23.

 

Comment stopper l’hémorragie des déplacés internes ?

 

Le record historique personnes déplacées dans le monde étaient atteint en 2016, avec plus de 65,6 millions des déplacés dont 40,3 millions des déplacés internes (contre 22,5 millions de réfugiés et 2,8 millions de demandeurs d’asile).Même s’il s’agit de déplacements justifiés par des contraintes, le déplacement des personnes à l’intérieur de leur pays implique aussi une analyse rationnelle des caractéristiques des territoires de départ et des destinations potentielles, ainsi que les représentations qu’en ont les intéressés.

Selon la théorie du processus d’attraction-répulsion, élaborée par R.D. Mackenzie dans les années 1920 et appuyée entre autres par D. Bogue en 1961, chaque pays, ville ou région est dotée d’une charge attractive ou répulsive qui conditionne les flux migratoires d’entrée ou de sortie. Cette charge dépendrait des perceptions et des valeurs culturelles construites socialement et partagées au sein de groupes sociaux, de cultures nationales ou de civilisations5.

L’OIM conseille plusieurs gouvernements ainsi que des partenaires non gouvernementaux sur des questions concernant les migrants, les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les réfugiés.

Elle aide également les États membres à élaborer des « réponses à la gestion des migrations ». Bien que la majorité de ces déplacés ait besoin de l’aide humanitaire, mais une solution définitive est l’idéal pour eux. L’agression rwandaise par le M23 interposé étant la principale cause de ces déplacements internes, la fin du militarisme de Kagame, bien qu’étant un sujet complexe et délicat, est la principale voie de sortie de crise. Il n’y a pas de solution unique pour y mettre fin et Kinshasa y va par Dialogue et négociation, par approche militaire, intervention militaire et par la diplomatie.

Il est important de noter que ces voies de sortie de crise ne sont pas exhaustives et qu’il existe d’autres moyens de mettre fin à l’aventure terroriste du M23. Cependant, il est crucial que le Rwanda joue franc-jeu pour qu’on arrive finalement, si pas à éradiquer mais au moins, à réduire les déplacements internes.

Willy Makumi Motosia

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