Dans le cadre de son mandat, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) en République Démocratique du Congo assure un suivi étroit de la situation des droits de l’homme et procède à des analyses des tendances y relatives dans le pays. Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées.
Au cours du 1er semestre 2024, la Section de la protection de l’enfant de la MONUSCO a documenté et vérifié 2,196 violations graves affectant des enfants dans le cadre du conflit armé en République Démocratique du Congo, ce qui représente une augmentation de 197% par rapport au semestre précédent (238). L’augmentation du nombre de violations graves vérifiées au mois de juin est en partie due à une mission d’engagement menée en Ituri, qui a abouti à la libération volontaire de plus de 300 enfants des groupes armés non étatiques.
De janvier à juin 2024, le BCNUDH a poursuivi son appui technique aux autorités judiciaires nationales ainsi que le renforcement de leurs capacités. Deux missions d’équipes conjointes d’enquête ont été conduites dans la province du Sud-Kivu et cinq audiences foraines organisées dont deux dans la province du Sud Kivu, une au Nord-Kivu, une au Lualaba et une dans la province du Kasaï. Des mesures de protection judiciaire ont également été mises en place pour 194 victimes et témoins, dont 97 femmes et une fille pour les JIT et pour au moins 174 victimes et témoins dont quatre filles et deux garçons pour les audiences foraines.
Durant le premier semestre de 2024, 238 personnes (234 hommes, deux femmes, un garçon et une personne dont l’âge n’est pas connu) sont décédées en détention soit une augmentation de 22% en comparaison avec l’année précédente (195). La province du Nord-Kivu a enregistré la majorité des décès en détention (88), suivi du Kwilu (62), du Tanganyika (40), du Kasaï-Central (13), de l’Ituri (10), du Haut-Katanga et du Kongo-Central (sept chacune), du Sud-Kivu (six), de Kinshasa (deux), du Haut-Lomami, du Lomami et du Kasaï (une chacune). La surpopulation carcérale et les mauvaises conditions de détention sont les principales causes de ces décès. Les mauvaises conditions de détention affectent la santé des détenus qui développent des maladies hydriques et respiratoires comme la tuberculose, la diarrhée et l’hépatite. A cela s’ajoutent l’insuffisance alimentaire et l’accès inadéquat aux soins de santé. Pour des raisons de sécurité, le BCNUDH a suspendu le monitoring physique au Centre pénitentiaire et de rééducation de Makala à Kinshasa.
12.La situation des droits de l’homme en lien avec l’espace civique est restée préoccupante au cours de la période en revue. Au cours de cette période, le BCNUDH a documenté au moins 84 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme en lien avec l’espace civique. Ce qui constitue une diminution de 4% par rapport à la même période en 2023 (88 cas) et de 25% par rapport au semestre précédent (104 cas). Cette diminution s’explique entre autres par la fin du processus électoral qui avait conduit au rétrécissement de l’espace civique.
Pendant ce semestre, le BCNUDH a continué à soutenir les autorités nationales dans le cadre des activités visant à améliorer la situation des droits de l’homme. Au moins 123 activités ont été organisées sur l’étendue du territoire national avec la participation d’au moins 4.769 personnes (3.445 hommes et 1.324 femmes).
Mboshi