Reflexion du weekend: Les élections de decembre 2023 sont-elles utiles pour la Rd-Congo? N’est-il pas plus que temps de changer la constitution?

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En décembre prochain, la Rd-Congo, pays dont le citoyen vit avec moins d’un petit dollar par jour, va se taper le luxe d’organiser des élections à l’issu d’un processus au coût prohibitif et au finish quasi improductif. Quelle valeur ajoutée à l’évolution du pays ce gâchis diabolique apportera-t-il ? Poser cette question suggère tout de suite d’y répondre par un doute. Les élections qui n’auront changé l’homme politique congolais sont-elles une priorité à l’état actuelle de la situation du pays ? Retenez le pour dit qu’assurément les générations futures nous tiendront rigueur d’avoir permis par des élections budgétivores et inutiles de laisser prospérer une situation de pourrissement à la merci d’une infime minorité d’apparatchiks sans foi, ni loi. Ceux-ci auront encore tous les moyens de perpétuer leur emprise sur les différents leviers de l’Etat, tant qu’ils puiseront en permanence à la source du trésor public.

Pour autant que de un, tous les esprits éveillés soucieux de l’avenir de notre nation constatent et déplorent l’échec du régionalisme constitutionnel que les politiciens nous ont chanté avec euphorie à la conférence nationale souveraine. Institué dans la constitution du 18 février 2006, cette politique mal conçue dans sa mise en pratique n’a fait qu’engendrer l’instabilité et retarder ainsi le développement de l’arrière-pays. La territoriale des originaires et la gouvernance privatisée par les partis politiques dans les provinces sont un désastre notoire qui enchantent les politiciens en dépit du recul grave qu’il consacre. De deux, l’administration publique, déjà en déliquescence totale, écrasée par les cabinets politiciens et l’affairisme maffieux à tous les niveaux, est un cancer qui ruine tout l’appareil de l’Etat. Seule la RDC, pays de toutes les démesures peut se permettre de faire perdurer ce fléau inacceptable en se privant d’engager des réformes audacieuses qui ont vocation véritablement à faire bouger les lignes.

De trois, et pire, les partis politiques, ces sangsues regroupées dans des conglomérats d’anarchoprofitositutonnistes, constituent le véritable désastre du siècle qui va continuer à plomber le développement de notre pays pendant des longues années encore, si aucune remise en question n’est amorcée. Qui ne constate pas que les partis politiques en RD-Congo sont des tonneaux vides idéologiques, sans vision républicaine et sevrés d’engagement patriotique ? Je mets quiconque au défi de me démontrer qu’en RD-Congo, les partis politiques, ces gangs parasitaires des biens de l’Etat pour ceux qui sont du bon côté de la mangeoire et les autres qui se battent avec des slogans creux pour s’y mettre à la place, sont des centres de réflexion prospective et éducative au service des matrices de développement du pays*. Ailleurs, lorsqu’un système politique a échoué, on y marque un arrêt en tablant sur les grandes réformes correctives. En RDC au contraire, les politiciens adorent le pourrissement pour davantage se remplir les poches. Un récurent problème d’homme datant de l’époque de la deuxième république.
Pourquoi ne pas s’arrêter et réfléchir à une autre stratégie de management politique qui ferait que le développement du pays trouve réellement ses appuis du sommet à la base et de la base au sommet, comme dans d’autres pays où les politiciens se comportent en homme d’Etat ? Organiser les élections est une bonne chose. Encore faut-il que les résultats ne soient pas issus des laboratoires obscurs visant à créer un chao post-électoral. Mais, pour quelle finalité jeter plus de 500 millions de dollars US par la fenêtre, dès lors que le système va reprendre les mêmes assoiffés de pouvoir pour le pouvoir qui, à la faveur de l’idéologie de prédation ancrée dans les mentalités politiques, vont recommencer à entretenir les mêmes antivaleurs pendant cinq bonnes années encore, a l’effet de pérenniser la misère du peuple, les détournement des deniers public, la corruption institutionnalisée, le clientélisme, le népotisme au détriment de la communauté ? La rupture que le peuple attend de ses vœux doit procéder d’une vraie révolution des mentalités moulées dans une dynamique de retour aux valeurs cardinales de la république, à savoir, la primauté de l’intérêt public et la promotion de la solidarité nationale, le tout gravé dans une nouvelle constitution.

Daniel Makila,
Nationaliste de Gauche.

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