Les lignes bougent au sein de l’Opposition politique en République Démocratique du Congo. Depuis le déclenchement du débat sur la réforme constitutionnelle lancée par Félix Tshisekedi, en fin de l’année 2024 et relayé par les sociétaires de l’Union Sacrée de la Nation, l’Opposition politique, jadis dispersée au lendemain de scrutin de 20 décembre 2023 qui a porté Félix Tshisekedi à la tête du pays pour un second mandat, cherche à racoler les morceaux déchirés et à resserrer ses rangs pour faire bloc contre le régime de Félix Tshisekedi. Un objectif que les ténors de l’Opposition tiennent coûte que coûte à atteindre, au regard des enjeux politiques de l’heure et surtout que c’est le même adversaire à qui elle fait face.
C’est dans ce cadre que l’ancien président de la République et sénateur à vie, Joseph Kabila a entrepris des contacts avec certains leaders de l’opposition à partir d’Addis Abeba où il séjourne depuis un certain temps.
C’est le cas de Moïse Katumbi, président d’Ensemble pour la République et Claudel Lubaya, député honoraire qui ont rencontré, de manière séparée le sénateur à vie, Joseph Kabila avec qui ils ont fait le tour d’horizon sur la gouvernance du pays sous le règne de Félix Tshisekedi ; laquelle gouvernance a été qualifié de chaotique. D’où des stratégies ont été mises en place pour étudier comment proposer au peuple une alternative crédible afin de faire face aux problèmes auxquels le régime Tshisekedi est confronté.
Après les deux acteurs de l’opposition, l’agenda de Joseph Kabila prévoit des rencontres avec d’autres opposants, question de fédérer l’Opposition et la mettre en ordre de bataille pour une cause commune, à savoir, faite échec à l’initiative de la réforme constitutionnelle de Félix Tshisekedi qui, selon elle veut s’offrir, un troisième mandat à la tête du pays, et ce, contre la volonté de la Constitution et du peuple congolais. Du côté de l’Union Sacrée de la Nation, l’on ne l’a pas hésité de qualifier ces rencontres à l’étranger de « complot » contre la République.
L’appel à l’unité de Martin Fayulu
De son côté, le leader de la coalition Lamuka, Martin Fayulu s’est engagé dans une démarche de barrer la route à toute initiative visant à changer la Constitution telle que préconisée par le Camp Félix Tshisekedi. Pour ce faire, Martin Fayulu se dit favorable à dialoguer avec quiconque s’inscrirait dans cette voie, y compris Félix Tshisekedi s’il renonçait à cette démarche ; question de sauver l’intégrité du pays.
Pour le leader de l’ECiDé, le changement de la Constitution favoriserait la balkanisation du pays. Dans une vidéo devenue virale dans les réseaux sociaux, le porte-parole de la coalition Lamuka et président de ADD Congo, Prince Epenge, lance, au nom de Martin Fayulu, un appel à la mobilisation générale tant au Peuple qu’à tous les leaders politiques pour faire échec au « plan diabolique de la balkanisation du pays ».
Et si Kabila et Fayulu coalisaient ?
C’est dans ces entrefaites que des rumeurs folles circulaient sur un probable rapprochement entre Joseph Kabila et Martin Fayulu, au regard de combat que chacun d’eux mène pour s’opposer à un quelconque changement de la Constitution. Un rapprochement qui pourrait intervenir après la rencontre entre Kabila, Katumbi et Lubaya à Addis Abeba. Quoiqu’il s’agisse d’une rumeur, l’information n’a pas été démentie par les proches de Marti Fayulu.
De même du côté de la « Kabilie », on ne voit aucun inconvénient si les deux leaders se rencontraient. Des dates et des lieux ont été même annoncés pour cette rencontre historique si jamais elle se réalisait. Car, depuis les élections de 2018, Martin Fayulu ne cesse de crier au hold-up électoral, tout en se déclarant toujours « Le Président élu ». Pretoria en Afrique du Sud ou Addis-Abeba, en Ethiopie, voire aux Etats-Unis étaient annoncés comme lieu de cette rencontre. Quant à la date, c’est le dimanche 13 janvier 2024 qui a été aussi annoncée. D’autres sources précisent que cette rencontre aura lieu en février prochain mais le lieu exact n’est pas encore connu.
Les observateurs avertis estiment que le coalition Kabila-Fayulu apportera un nouveau souffle à l’Opposition, dont les actions semblent éparpiller face à un adversaire commun qui est le régime
Tshisekedi.
RSK