M.Nicolas Kazadi, ministre des Finances, a été à la tribune de l’Assemblée nationale où il a évoqué la situation de la MIBA, dont le premier constat, ce que l’Argentier national n’a jamais reçu en tant que ministre des Finances une quelconque requête formelle de financement d’un plan de relance de la Miba, qu’il vienne du ministère du Portefeuille qui a la tutelle administrative ou du ministère des Mines qui a la tutelle du secteur. « Nous n’en avons jamais reçu ou encore même du ministère du Budget qui engage les dépenses. Par contre, nous avons eu à discuter de plusieurs idées, de plusieurs plans de relance qui ont été à l’étude dont le plus important est celui fait par le COPIREP, qui aboutissait à un montant de 450 millions de dollars. 450 millions de dollars vous êtes d’accord que ça n’a jamais été prévu avec un quelconque budget de notre pays pour la MIBA », a-t-il dit devant la représentation nationale.
La proposition la plus aboutie, la plus ambitieuse, ajoute-t-il, c’est celle du COPIREP. En dehors de celle-là, il y a eu des propositions informelles ou plus ou moins informelles de 40 millions, 45 millions, etc., que nous avons discuté avec la direction de la Miba, mais qui n’avaient pas fait l’objet d’une demande formelle justement parce que les discussions révélées qu’il y avait beaucoup d’éléments qui manquaient pour aller de l’avant.
Quels sont ces éléments qui manquaient ?
A ce sujet, le ministre cite quelques-uns : Une proposition qui a été faite de 45 millions de dollars à financer d’ailleurs grâce à l’implication d’une banque, en attendant que l’État mobilise la trésorerie. « Cette banque dont je ne citerai pas son nom, ne cherchait qu’une seule chose, la garantie des remboursements du trésor et elle donnait l’argent à disposition. Elle n’avait aucune préoccupation sur la solidité du projet lui-même », indique-t-il.
Et de poursuivre que lorsque nous avons discuté avec la direction de la Miba de l’époque, quelques questions simples étaient ressorties : à combien produisez-vous le carat ? En moyenne, on me dit 20 dollars. A combien vendez-vous le carat? 15 dollars. Alors comment allons-nous produire un carat à 20 dollars et le vendre à 15 dollars, donc le vendre à perte et aller prendre un financement que ce soit d’une banque ou de l’État? Je pense en âme et conscience que si je le faisais, j’aurais failli et vous auriez pu me sanctionner gravement.
Par contre, ça ce n’est qu’un exemple. L’autre proposition, celle de 450 millions. Vous êtes d’accord avec nous que nous n’avions pas les moyens au niveau du budget de l’État pour nous engager à hauteur de 450 millions. Et qu’est-ce que nous avons fait ? Face à ce constat pour nous conformer à l’instruction du chef de l’État d’accélérer la reprise de la Miba, nous avons dit, vu le montant important nécessaire pour relancer la Miba, il faut que nous puissions faire venir des investissements qui ont les moyens comme on le fait pour les autres Mines à travers le pays. Mais pour le faire, il faut que nous ayons une connaissance de la valeur de gisement des actifs de manière à mieux attirer, parce que nous avons constaté que depuis 2019 où nous sommes arrivés aux affaires, nous avons vu défiler beaucoup de gens, beaucoup de grandes entreprises qui ont manifesté un intérêt de principe pour la Miba, mais au fur et à mesure des discussions, elles se rendaient compte qu’il y avait pas d’éléments suffisamment probants pour aller plus loin.
Et donc, nous avons en tant que ministre des Finances activement poussé notre collègue de Mines à accélérer le travail de certification en nous disant que là au moins on se rapproche d’éléments probants qui nous permettront de mobiliser des vrais investisseurs solides et d’avoir un vrai plan de relance. « Nous avons dit, étant donné que la Miba a également des dettes importantes vis-à-vis des tiers pour ne pas l’empêcher de contracter des nouveaux partenariats, nous en tant que trésor, nous sommes prêts à reprendre cette dette à la loger à l’OGDEP de manière à dégager l’entreprise. Et cette décision est déjà prise sur les principes. Nous n’attendons qu’une discussion avec des partenaires ou avec des financiers pour la rendre effective et alléger la Miba de ce passif et permettre une relance de l’entreprise. Voilà la situation de la Miba », explique Nicolas Kazadi.
Un autre écueil, la direction de la Miba
Un autre élément qui a retardé ou encore ralenti la relance de la MIBA, à en croire le ministre des Finances, c’est aussi sa direction. Il y avait une direction intérimaire. « Vous êtes d’accord avec moi que n’importe quel financier préfère savoir avec qui il va travailler dans la durée. Le fait d’avoir une direction intérimaire ne facilitait pas les choses. Aujourd’hui, nous avons une direction qui est nommée et je me réjouis de ce que j’ai appris aujourd’hui qu’ils vont enfin faire leur remise et reprise demain. Mais avant qu’il ne fasse leur remise et reprise depuis plusieurs semaines, nous discutons régulièrement avec la nouvelle direction de la Miba et nous avons pris comme acte, en attendant d’aller plus loin dans la grande relance minière, nous allons partir sur les actifs énergétiques de la Miba parce qu’elle est propriétaire de trois barrages qui sont en difficulté et nous avons évalué la possibilité de relancer ces trois barrages », note-t-il.
Nicolas Kazadi poursuit qu’au moment où nous parlons, avec la direction intérimaire, nous avons pris un engagement de financer en concurrence 3 millions de dollars, nous avons déjà payé 1 millions et demi de dollars pour relancer une des trois barrages et le contrat est en cours. La nouvelle direction a eu des réunions avec cette entreprise, elle va poursuivre, elle va modifier un peu le contrat, mais elle va poursuivre et nous allons aller plus loin. L’objectif, c’est de relancer ces trois barrages dont le total de production avec quelques aménagements pourrait aller au-delà de 30 mégawatts. Et si on arrive à 30 mégawatts pour la Miba, aujourd’hui on ne règle pas seulement un problème pour la future production minière, mais aussi pour la population pour l’économie de la province.
M.Nicolas Kazadi, ministre des Finances, a rassuré qu’il a déjà pris l’engagement vis-à-vis de la direction de la MIBA sur le premier projet le 3 millions qui est en train d’être payé. Sur le reste des centrales, nous sommes prêts à mobiliser jusqu’à 40, 50 millions de dollars à valoir sur la dette que la Miba détient sur le trésor pour accélérer le rétablissement de ces trois centrales et nous y travaillons activement.
Parallèlement à tout cela, compte tenu de toutes les difficultés qui ont précédées, nous avons mis en place un transfert minimum d’environ 1 millions de dollars chaque mois, et cela depuis plus d’une année pour permettre à la MIBA de maintenir la paie de ses agents actifs comme retraités, et c’était le minimum que l’on pouvait faire en attendant d’accélérer un véritable plan de réforme.