Retrait de la Monusco : « Il ne s’agit pas d’abandonner en plein vol de milliers des civils » (Jean-Pierre Lacroix)

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Est-ce que la Monusco ne se sent pas en partie responsable de son départ ? Il était aussi prévu que vous puissiez rencontrer le gens de la Majorité tout comme de l’Opposition. Et à 6 mois des élections présidentielles, le climat politique est tendu. Y a-t-il des préoccupations particulières de la part des Nations Unies parce que vous êtes maintenant un habitué du Congo ? Quel est le mandat de chaque force et comment conciliez-vous à ce que ces trois Forces ont un seul mandat ?

En ce qui concerne la première question, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux Operations de paix, Jean-Pierre Lacroix souligne qu’il y a une réalité, c’est qu’effectivement, la MONUSCO est présente depuis longtemps bien sûr. Mais aujourd’hui, ce qui est important, c’est de considérer que les capacités, ce n’est pas nous qui le disons d’ailleurs, je crois, qui est discuté avec lucidité et transparence, les capacités de l’Etat congolais notamment en défense et sécurité, Forces armées, Forces de police ne sont pas en mesure de répondre aux impératifs de protection des civils notamment, puisqu’on a parlé de l’Ituri dans la région et vous avez parlé de Djugu, je crois, dans les provinces de l’Est du pays.

Alors, à qui attribuer la responsabilité de cette situation dans un contexte où la MONUSCO est présente avec pas mal de moyens depuis 20 ans. Je pense que c’est un débat qui n’est pas forcément légitime. Mais ce qui est important, c’est de regarder vers l’avenir.

Responsable de notre départ ? Non. Je pense que ce qui est important de dire, c’est qu’une Mission de maintien de la paix a pour vocation de contribuer à ce que l’Etat du pays hôte retrouve la pleine capacité de garantir la sécurité des citoyens et d’assurer toutes ses responsabilités. C‘est ça l’objectif.

Alors, quels auraient été les obstacles qui ont empêché que ce processus se réalise de renforcement de capacité de l’Etat durant ces deux dernières décades, ces deux dernières décennies où la MONUSCO était présente ? Moi, je ne veux pas rentrer dans ce débat parce que ce qui est important, c’est de regarder l‘avenir, de considérer qu’aujourd’hui, nous avons les intentions qui sont exprimées, des efforts qui sont en cours c’est-à-dire de renforcement de ses capacités. Ça prendra peut-être du temps, je n’en sais rien. Nous sommes d’accord pour dire que cette transition doit être graduelle, responsable.

Encore une fois, il ne s’agit pas d’abandonner en plein vol des situations où des centaines ou de milliers des civils, je l’ai dit, sont protégés directement aujourd’hui par la MONUSCO. Mais il s’agit aussi de faire en sorte d’abord, d’aller plus loin, je l’ai dit, la situation actuelle n’est pas satisfaisante parce que les populations doivent pouvoir rentrer chez elles dans la sécurité. Il s’agit d’accompagner ce processus et d’examiner dans quelles conditions, avec les moyens de la MONUSCO, nous pourrions faire davantage justement pour appuyer ce retour de l’Etat, ce processus de DDR et la prise en charge graduelle par les autorités de la protection des civils.

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