Le Secrétaire général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), a été l’invité spécial de la rédaction sur la radio Okapi ce lundi 28 octobre 2024. Quelques questions sur l’actualité ont été posées au prélat catholique, notamment sur la brûlante nouvelle qui sépare jusque-là les politiques de la RDC, celle du changement de l’actuelle Constitution. Au cours de cette interview, le secrétaire général de la Cenco, Monseigneur Donatien Nshole n’a pas caché ses inquiétudes face à ce projet qui est porté par la majorité au pouvoir qu’il qualifie d’une démarche dangereuse qui pourra coûter cher à la République.
La Cenco qui se permet de faire un tour dans le passé, a fait allusion aux émeutes que le pays a vécu en 2016 causées par la prétendue intention du régime à l’époque, de changer la Constitution. Pour lui, il est fort et probable que la même histoire se répète et plonge le pays dans une autre crise au delà de celle qui existe déjà.
« Ceux qui soutiennent ce changement n’hésitent pas à évoquer des raisons qui énervent les articles verrouillés. Ce projet de changement de Constitution qui a fait des morts, ne passera pas sans un bras de fer social. Si cette question n’est pas bien traitée ça va déstabiliser le pays », s’indigne le secrétaire général de la de la Cenco.
Répondant aux questions de la presse, Monseigneur Donatien N’shole n’a pas caché son souhait, d’appeler tous les congolais de tous bords, de ne pas pousser ce débat trop loin, qu’il qualifie d’une démarche suicidaire.
Pour sa part, le temps n’est pas favorable pour céder à une quelconque idée de changer la constitution.
« C’est quelque chose à décourager dans le contexte actuel quelle que soit la pertinence de l’un ou l’autre point levé pour justifier cette démarche qui est dangereuse sur plusieurs plans, sur le plan social, sécuritaire et même sur le plan politique. Pour les mêmes raisons que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui ont refusé que le président honoraire touche à la constitution, la situation comme telle n’a pas évolué en ces temps-là. Déjà l’actuel président disait que le problème n’est pas la constitution mais c’est le social du congolais », a rappelé ce prince de l’église.
Préoccupé par cette démarche qui est actuellement aussi soutenue par le président de la République, le porte-parole de la Cenco a profité de l’occasion pour inviter le président Félix Tshisekedi
de prêter une oreille attentive aux avertissements que lancent les princes de l’église.
« Je vais le supplier d’écouter les évêques qui ne peuvent que vouloir le bien de ce pays. Qu’il n’écoute pas ses collaborateurs qui ne voient pas plus loin que leurs ventres, leurs familles. C’est lui qui assumera la responsabilité de ce qui arrivera », a conclu Monseigneur Donatien N’shole.
Lors de son récent voyage à Kisangani dans la province de la Tshopo, et pendant son discours devant la population Boyomaise, le président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait publiquement dit son intention de changer la constitution de la République. Un discours qui continue à soulever une forte polémique au sein de la société congolaise et une colère du côté de l’opposition.
Osée Kalombo