Daniel Bumba va surement s’arracher ses beaux cheveux acquis quelques mois après son arrivée à la tête du Gouvernorat de la ville-province de Kinshasa. Tant, Dame la pluie l’a défié en cette journée du mardi 10 décembre, dès les premières heures de la matinée. Une dame qui s’est bien moqué de sa gestion environnementale qu’il a hérité, de l’actif au passif, après le départ du trop controversé Gentiny Ngobila dont les rapaces politiques ont dit de lui n’avoir rien fait pour la ville. Faux, ont argumenté ses fanatiques. Là n’est pas notre problème !
Nous voici au mois où le ciel est censé arroser la capitale et ses environs de pluies diluviennes. Si, du moins, l’on en croit les prévisions de la Mettelsat. L’Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite de la République démocratique du Congo.
Les averses ponctuelles n’ont pas attendu la météo pour combler de leurs eaux généreuses les milliers – si pas les millions – d’ornières qui labourent les principales artères de la ville de Kinshasa. Pas étonnant qu’après la pluie, vienne le sale temps.
La semaine dernière, à quelques jours du mois d’avril, une pluie inattendue a surpris piétons et transporteurs. Trempés par la douche céleste, ceux qui ne pouvaient s’abriter se sont butés à des tas de lacs artificiels qu’ils ne pouvaient traverser à la nage.
Les nids-de-poule d’avant la pluie se sont carrément mués en cuvettes d’eaux. Pour avancer sur les grandes artères, les motos à deux roues, les tricycles et les véhicules ne pouvaient se mouvoir qu’en slalomant entre les crevasses, de peur de s’engouffrer dans les lacs occasionnels.
A défaut des trottoirs commodes, nombre de piétons n’ont eu d’autres choix que d’avancer les pieds dans l’eau. Les plus audacieux se sont mués en acrobates, sautillant d’une pierre à une autre. Les plus prudents ont dû s’abriter longtemps, en attendant que les eaux de pluie s’infiltrent…
En amorçant ce mois pluvieux, les dégâts s’annoncent pires, si l’on n’y prend garde. L’affluence de précipitations présage des débordements des cours d’eau. Voire, des inondations qui risquent de dégrader davantage l’état défectueux de nos routes.
Il est donc temps de curer nos caniveaux. D’évacuer ces immondices qui s’amoncellent depuis des semaines le long des rigoles curées. Et qui risquent de retourner dans ces caniveaux sous l’impulsion des torrents d’eaux.
C’est aussi le temps de boucher nos ornières, en n’attendant pas que des fonds faramineux soient débloqués pour, enfin, commencer à se mettre à l’œuvre. Sinon, ce serait un poisson d’avril que de croire que tout va s’arranger en un coup de baguette magique.
Willy K.