“Khat Chahid“ou “Voie du Martyre”, mouvement né au sein du polisario, est une faction issue d’une scission de l’organisation séparatiste. Khat Chahid soutient l’autonomie et reconnaît la résolution de l’ONU. Fondée en juillet 2004, le mouvement est basé à Tindouf, en Algérie et a aussi des partisans et des membres dans la diaspora sahraouie dans divers pays européens notamment en Espagne ainsi qu’au Maroc et en Mauritanie.
Ce groupe a vu le jour au sein de l’organisation séparatiste du polisario, après avoir été convaincu de l’inefficacité de la sécession et du référendum, ainsi que de l’influence croissante des autorités algériennes dans leur projet visant à diviser le Royaume. Khat Chahid a exprimé sa grande satisfaction à l’égard du contenu de la résolution n° 2703 du Conseil de sécurité, qui reconnaît l’initiative d’autonomie du Maroc et appelle à une solution politique négociée, réaliste et sérieuse.
Ce mouvement avait exprimé également son opposition à la récente conférence du Polisario, qui a de nouveau conduit à l’élection d’Ibrahim Ghali à la tête du pays. Mahjoub Salek, un ancien membre fondateur du mouvement séparatiste « polisario », tout en dénonçant l’autoritarisme et la corruption de ses dirigeants a également appelé la communauté internationale à soutenir le plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine, considérant que c’est la seule solution capable de mettre un terme à ce différend.
Mahjoub Salek, aujourd’hui coordinateur général du groupe d’opposition Khat Chahid, a également déclaré que son mouvement avait montré du courage en acceptant la proposition d’autonomie marocaine datant de 2007. Salek a expliqué à Hespress que son mouvement avait envisagé de discuter de cette proposition il y a plusieurs années, principalement en raison de la position persistante de l’Algérie et des problèmes de corruption et d’inefficacité au sein du leadership du polisario.
Selon Salek, la situation actuelle oblige à choisir entre deux solutions : soit rester indéfiniment à Tindouf, soit opter pour l’autonomie marocaine. Il a justifié cette décision en affirmant que la récente résolution du Conseil de sécurité avait renforcé la position de Khat Chahid, mettant l’Algérie et le Polisario dans une position pour le moins inconfortable.
Il a également accusé l’Algérie et le Polisario d’entraver la résolution du conflit, affirmant que ces deux acteurs étaient les principaux obstacles pour les habitants des camps de Tindouf. Il a estimé que la récente résolution du Conseil de sécurité avait provoqué un coup sévère à ces deux parties.
Salek a également eu cette remarque à savoir que l’ONU, les grandes puissances et les acteurs régionaux avaient intérêt à maintenir le statu quo pour des raisons géopolitiques, au détriment des civils vivants dans les camps de Tindouf. Il a déclaré que la prolongation du conflit ne servait pas l’intérêt des populations locales, mais plutôt les intérêts des acteurs internationaux.
En ce qui concerne le rôle de Staffan de Mistura en tant qu’envoyé spécial, Salek a déclaré qu’il avait insisté sur l’aspect humanitaire du conflit, allusion, on ne peut plus claire, aux familles séparées depuis des décennies entre les camps des séquestrés de Tindouf et les provinces du sud du Maroc. Cependant, il a exprimé des doutes quant à la capacité de Mistura à résoudre ce problème et a suggéré que sa démission pourrait être imminente, en attendant le soutien des hauts responsables du Conseil de sécurité pour des négociations sérieuses.
Enfin, Mahjoub Salek a prédit que Ghali continuerait de diriger le Polisario, car il reste le favori du régime algérien, bien que des tensions internes existent entre les factions du polisario. Il a également souligné que le polisario semblait avoir peu de marge de manœuvre pour lancer des attaques militaires, et que les slogans et les victoires imaginaires n’avaient plus la confiance des habitants des camps.