Sébastien Desabre : “‘Il est impératif d’être impliqué à 150 % dans ce métier” 

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Lors de son échange avec Cafonline, Sébastien Desabre, demi-finaliste de la récente Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies avec la République Démocratique du Congo, a évoqué divers sujets en amont du Symposium Technique des Entraîneurs de la CAF, qui se tiendra ce jeudi à Abidjan. La Côte d’Ivoire, théâtre des exploits des Léopards lors de la CAN, et première terre d’accueil du tacticien français sur le sol africain. Oscillant entre souvenirs et ambitions, celui que le peuple congolais désigne avec affection sous le nom de “Maseba Wetu” (qui se traduit par “Cher Oncle”) partage ses pensées en exclusivité.

Cafonline.com : Cela fait maintenant deux ans que vous êtes à la tête des Léopards. Comment vous sentez-vous dans votre rôle de sélectionneur ?

Sébastien Desabre : J’éprouve un immense plaisir à travailler avec la République Démocratique du Congo. Nous avons réussi à créer un cadre de travail favorable aux performances, en insufflant un nouvel élan en termes de management et en établissant de nouvelles interactions avec les joueurs et la fédération. Avec l’appui du ministère, nous avons la possibilité d’agir de manière transparente et de toujours connaître les règles qui régissent notre activité. À chaque fin de stage, un rapport est produit dans lequel je partage mes réflexions et examine les axes d’amélioration. Nous cherchons à progresser d’un stage à l’autre afin de perfectionner et corriger les éléments qui ont été mal gérés.

Vous êtes actuellement sur une série de six matches sans défaites lors des phases qualificatives en Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies. Quels sont les ingrédients de ce succès ?

En sélection, tout va très vite. On est sur cette série mais on se projette déjà sur les prochaines échéances avec le match contre la Tanzanie. Ces statistiques indiquent que nous sommes dans une bonne dynamique. Cependant, les données sont principalement bénéfiques pour les journalistes et les supporters. Nous maintenons notre attention sur nos objectifs. Quand un match est terminé, nous pensons déjà au prochain et à l’idée de le gagner, avant de tirer des conclusions à la fin de notre parcours. Cela indique que nous n’avons jamais gagné un match avec un score de cinq zéro. Il y a donc encore des domaines à améliorer, mais nous avons également la capacité de triompher dans nos rencontres.

Vous avez débuté votre parcours en tant que coach en 2006. Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cette voie ? Quels changements majeurs avez-vous observés depuis ce temps ?

Je dirai la mentalité des joueurs avec tout ce qui va avec comme les réseaux sociaux.

Ce n’est pas le même mode de management. Il faut rester dans le coup. Sur le plan strictement footballistique, le jeu a connu une évolution majeure. Aujourd’hui, ma perception du football est très différente de celle que j’avais au début de ma carrière. Au commencement, j’ai commis des erreurs qui m’ont permis d’apprendre et de grandir. C’est grâce à ces erreurs que j’ai atteint aujourd’hui ce niveau d’expérience en Afrique. Ayant passé plus de temps sur le continent que la plupart de mes joueurs, je considère cela comme un atout essentiel pour réaliser nos objectifs avec la République Démocratique du Congo.

Vous avez commencé votre carrière de tacticien sur le sol africain avec l’Asec Mimosa. Vous revoilà de nouveau en Côte d’Ivoire en prélude de ce Symposium Technique des Entraîneurs de la CAF…

C’est un clin d’œil du destin. Il est vrai que j’ai vécu ici à l’époque avec ma famille, mes fils étaient très jeunes à l’époque, ils ont bien grandi depuis. Cela me rappelle de bons souvenirs. On a passé de très belles années ici avec un peuple très accueillant. On a gardé beaucoup d’amis. Et puis après, une petite cerise sur le gâteau, c’est qu’effectivement maintenant, à chaque fois que je vais revenir, ici. Je vais me rappeler que c’était sur ces terres qu’avec la RDC nous avons accompli de belles choses.

Ce qu’on a vécu et partagé à la CAN, c’est un lien fort qui nous unit. Et nous avons envie de revivre ces beaux moments. On travaille pour ça ! Cela a été un moment magique dans la carrière d’un joueur et d’un entraîneur et de partager tout cela avec le peuple congolais, ça n’a pas de prix.

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre profession ?

Personnellement, ce que je préfère, ce sont les matchs ainsi que la préparation tactique et technique lors des séances d’entraînement. Il est important de mettre en œuvre des stratégies et de travailler à leur application. Ensuite, nous pouvons évaluer leur efficacité sur le terrain. Si, durant le match, certains éléments ne fonctionnent pas, il est essentiel de pouvoir apporter des ajustements, c’est une part de notre responsabilité.

Se dire qu’on prépare le plus professionnellement possible, on pense à mettre en place quelque chose, et quand ça réussit c’est une satisfaction.

De nos jours, le sélectionneur est souvent décrit comme le deuxième personnage le plus important d’un pays, après le président de la République. Ce rôle peut-il être perçu comme un fardeau difficile à porter ?

Être en première ligne implique d’accepter certaines pressions. Lorsque celles-ci sont négatives, cela ne signifie pas qu’il faut changer de voie, bien au contraire. Certes, tout ne fonctionne pas toujours comme on le souhaite, mais l’important est de se rappeler que dans des rôles aussi exposés et importants, il est impératif d’être impliqué à 150 % dans ce métier afin de ne pas regretter les moments où les choses tournent mal. Le football n’est pas une discipline exacte. Il est donc primordial de tout donner, pour que, en vous observant dans le miroir, vous puissiez affirmer avoir réalisé tout ce qui était possible.

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