Le Nord-Kivu est demeuré la province ayant enregistré le plus grand nombre de violations et atteintes (49%, soit 206 violations et atteintes), suivi par les provinces de l’Ituri (24%, soit 103 violations et atteintes), du Tanganyika (14%, soit 57 violations et atteintes) et du Sud-Kivu (13% soit 54 violations et atteintes).
Dans la même dynamique que le mois précédent, les groupes armés sont demeurés les principaux responsables des atteintes documentées dans les provinces affectées par les conflits, avec 334 atteintes, soit 80%, notamment 82 atteintes au droit à la vie avec 353 victimes (226 hommes, 95 femmes et 32 enfants) d’exécution sommaire, une augmentation par rapport au mois précédent (276 victimes). Les agents de l’Etat ont été, quant à eux, responsables de 86 violations des droits de l’homme, notamment 17 atteintes au droit à la vie avec cinq victimes (deux hommes et trois femmes) d’exécution extrajudiciaire.
Par ailleurs, durant le mois de mars 2023, 39 cas d’enlèvements ont été enregistrés dans les provinces affectées par les conflits, ce qui constitue une légère baisse par rapport aux cas documentés en février (37 cas) avec 223 personnes (147 hommes, 36 femmes et 40 enfants) victimes d’enlèvement par des membres de groupes armés. La province du Nord-Kivu demeure la plus touchée avec 15 cas (38%) suivie des provinces de l’Ituri (douze cas, soit 31%), du Sud-Kivu (huit cas, soit 21 %) et Tanganyika (trois cas, soit 8%). Parmi les groupes armés, des combattants de la CODECO sont responsables du plus grand nombre de victimes d’enlèvement (93 victimes, soit 42%), suivis des combattants des ADF (45 victimes, soit 20%).
Au cours du mois en revue, les cas de violences sexuelles liées au conflit sur des victimes adultes ont augmenté considérablement en mars 2023 par rapport au mois précédent. En effet, le BCNUDH a enregistré au moins 68 victimes adultes (toutes des femmes) au cours du mois en revue contre 16 au mois de février 2023. Les groupes armés sont responsables de la majorité de ces violences sexuelles commises sur les civils, avec un total de 63 victimes. Les principaux auteurs de violences sexuelles parmi les groupes armés sont les Maï-Maï Twa sous le commandement de Liwa (15 victimes), les membres des Ngumino (11 victimes), le M23 (neuf victimes), la CODECO (neuf victimes). Les agents de l’Etat ont quant à eux commis cinq cas des violences sexuelles, tous attribuables aux FARDC. La province ayant enregistré le plus grand nombre de victimes de violences sexuelles est le Sud-Kivu (20 victimes) suivi par les provinces du Nord-Kivu (17 victimes), du Tanganyika (16 victimes) et de l’Ituri (15 victimes).
Au cours du mois de mars 2023, la Section de la protection de l’enfant de la MONUSCO a documenté et vérifié 190 violations graves des droits de l’enfant dans le cadre des conflits armés en République démocratique du Congo, ce qui représente une augmentation de 33% par rapport au mois février (143).
La majorité de ces violations a pris la forme de l’enlèvement (69), suivi par le meurtre et la mutilation (62), le recrutement et utilisation (51)
Le BCNUDH a également documenté 30 violations et atteintes des droits de l’homme liées à l’espace démocratique, une diminution de six violations par rapport à celles documentées au cours du mois de février 2023 (36). Vingt-quatre de ces violations sont imputables à des agents de l’État, dont 12 pour la PNC, 11 pour des militaires des FARDC et une violation pour d’autres agents de l’État. Les combattants de groupes armés sont eux responsables de six atteintes correspondant à cette catégorie. Le processus électoral qui est à phase d’enrôlement des électeurs continue d’être émaillé d’incidents de violations des droits humains. Ces incidents portent essentiellement sur les discriminations et pressions sur les groupes minoritaires dans certaines communautés, l’implication des groupes armés dans la sécurisation des centres d’enrôlement, les difficultés pour l’enrôlement des personnes déplacées internes ainsi que le monnayage de l’enrôlement des électeurs.
Durant le mois de mars 2023, le BCNUDH a continué d’apporter son soutien aux autorités congolaises dans le cadre de la lutte contre l’impunité des violations et des atteintes aux droits de l’homme, notamment en soutenant une enquête conjointe ainsi que trois audiences foraines.
Enfin, pendant le mois de mars 2023, le BCNUDH a organisé ou soutenu l’organisation d’au moins 22 activités de renforcement des capacités, auxquelles ont participé 1.390 personnes (659 hommes et 731femmes).