Sommet Extraordinaire de la SADC à Lusaka: Monusco qui part sans totalement partir via la Brigade d’intervention…

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Ce samedi mars 2024, en tant que organe en charge des Questions de défense et de sécurité au sein de la Sadc, la Troïka tient à Lusaka un sommet extraordinaire consacré au déploiement en RDC des troupes de la sous-région Afrique australe. Il y est question d’une mise à jour sur les progrès de la Mission de la SADC en RDC (SAMIRDC), une force régionale déployée depuis décembre 2023. Jusque-là, les pays contributeurs des troupes armées sont l’Afrique du Sud, le Malawi et la Tanzanie. Ces troupes sont censées remplacer celles de la Cae (East african communauty) jugées moins efficaces par Kinshasa et de la Monusco en voie de retrait…

Absorption pure et simple

En attendant, les images diffusées dans les réseaux sociaux présentent les troupes sud-africaines entraînant celles de la RDC.

Pourquoi alors le titre ?

Il est indiqué de le rappeler : en 2013, à Kampala, il était au départ question de mettre sur pied une brigade d’intervention rapide autonome chargée de traquer et de désarmer la rébellion M23.

Soutenue par certains pays membres de la Cirgl, combattue par d’autres, l’initiative avait capoté.

Les ” décideurs ” avaient résolu de l’ absorption pure et simple de la Brigade par la Monusco. C’est cette structure qui avait accompagné les Fardc dans les opérations de traque et de neutralisation du M23.

La Brigade avait été constituée avec des troupes, tenez bien, de l’Afrique du Sud, du Malawi et de la Tanzanie.

En d’autres termes, la Monusco va s’en aller en laissant en RDC la Brigade d’intervention qu’elle avait autrefois avalée.

Duplication de la guerre du 2 août 1998

La question se simplifie d’elle-même : va-t-elle, comme en 2013, aider les Fardc à rééditer l’exploit de la traque et de la neutralisation ?

C’est là que le doute commence quand on réalise la duplication de la 2ème guerre de l’Est enclenchée le 2 août 1998. Une guerre d’agression, soutenait Laurent-Désiré Kabila, thèse contestée à l’époque par l’Udps sous le leadership d’Etienne Tshisekedi !

 

Pour sauver son régime, L-D.K avait sollicité le concours des pays membres de la Sadc. D’où le déploiement des troupes angolaises, tanzaniennes et namibiennes dans le territoire sous son contrôle, pendant que le Rcd, aidé par le Rwanda, occupait une autre partie du pays, de même que le Mlc, aidé par l’Ouganda, en disposait autant.

Obligation de rejoindre les processus de Nairobi et de Luanda

Il se dégage l’impression d’un remake avec, cette fois, renversement du positionnement des troupes de la Sadc.

En effet, si hier c’était à l’Ouest et au Centre, aujourd’hui, vraisemblablement, c’est à l’Est que s’opère le déploiement.

Pour quel objectif ?

Chat échaudé craignant à jamais l’eau froide, on ne serait pas surpris demain d’apprendre et de comprendre que ce déploiement ait pour but de stabiliser la situation sécuritaire en vue d’imposer aux Congolais un Dialogue comme celui préconisé dans l’Accord de Lusaka conclu pour un cessez-le-feu certes, mais assorti des négociations politiques.

Et pour cause !

Toutes les initiatives africaines et extra-africaines en rapport avec la situation sécuritaire ont le même contenu : condamnation du M23, retrait des troupes rwandaises, cessation de tout soutien aux Fdlr, obligation de rejoindre les Processus de Nairobi et de Luanda.

Limitant leur lecture à l’introduction du communiqué 1203e de la réunion du Comité Paix et Sécurité tenue le 4 mars 2024 et consacrée à l’examen de la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo et au déploiement de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC (SAMIDRC), les faiseurs d’opinion y ont trouvé un succès diplomatique mis au compte de Félix Tshisekedi.

Malheureusement, ils ont banalisé le point 6 qui ôte à cette mission tout mandat offensif, car le CPS, y lit-on, “Réaffirme qu’il ne peut y avoir de solution militaire durable à la situation dans l’Est de la RDC et, à cet égard, souligne l’importance des Processus de Nairobi et de Luanda, qui visent à trouver une solution diplomatique au conflit”.

Anticiper ou subir la solution finale : dialogue

Que va faire Kinshasa ? Mieux, Félix Tshisekedi ?

Il a le choix – comme Mzee Laurent-Désiré Kabila – d’anticiper ou subir la solution finale programmée, à savoir le dialogue.

Avec un peu de sagesse, tout le monde avisé ne peut que le constater : la collusion RDF/M23 continue d’étendre l’espace soit-disant conquis. Comme sous Mobutu en 1996-1997. Comme sous LDK en 1998. Les troupes africaines ex-Monusco ne les contiennent pas. Ou plutôt n’ont pas envie d’aller à des affrontements.

Pour l’heure, elles se livrent à une activité qui ne se conçoit pas pour une armée au front : des entraînements !

Ça se réduit à un combat de boxe où les entraîneurs se ruent à chaque fin du round sur leurs poulains pour des conseils techniques parfois inadaptés aux réalités du corps sur le ring.

Bref, Félix Tshisekedi va devoir consulter l’apôtre Roland Dalo pour se faire expliquer la mise en garde de Jésus-Christ en Luc 14:31-32. Ou en Luc 28-30 !

Omer Nsongo die Lema

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