Le Rapporteur de l’Assemblée Nationale de la République Democratique du Congo(RDC), a une fois plus dénoncé la guerre d’agression dont est victime le Pays de la part de son voisin le Rwanda et la passivité de la Communauté Internationale. Le Professeur Jacques Djoli, l’a exprimé lors des travaux de la Réunion de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) qui se sont clôturés le vendredi 24 Janvier, dans la Ville de Can Tho, au Vietnam.
Il représentait à ces assises la Chambre basse du parlement de la RDC, après la décision du Président Vital Kamerhe d’interrompre sa mission au Vietnam pour retourner au Pays afin de suivre de près la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, aux côtés du Président de la République Félix Tshisekedi, des FARDC et d’autres Institutions du Pays engagés pour le retour de la paix et la sécurité dans la partie Est de la RDC.
“Nous sommes victimes de l’agression d’un Pays qui se prétend aussi être Francophone. Alors, comment peut-on parler de la paix au niveau international, au niveau de l’espace francophone, si un Pays qui a d’ailleurs des responsabilités au sein de la gouvernance de la francophonie accepte et assure qu’il agresse la République Démocratique du Congo et qu’il a envoyé ses troupes? Nous avons insisté au niveau de la francophonie pour la prise en compte de cet élément.”, a déclaré à la presse, le Rapporteur de l’Assemblée Nationale.
A en croire le Professeur Djoli, la crise sécuritaire en RDC a été prise en compte dans le rapport final de la réunion, spécifiquement au point relatif aux crises complexes qui frappent l’Espace Francophone.
” On a souligné la spécificité de la crise congolaise qui est un conflit international. Ce n’est pas un conflit interne pour parler du dialogue interne. C’est vrai qu’au niveau interne, on a toujours des ajustements à faire, mais ici, il s’agit d’abord de la reconnaissance de la francophonie que c’est une crise de nature internationale, une agression. Et surtout, on a souligné la présence des troupes Rwandaises sur le sol congolais, en violation du principe fondamental de droit international : le respect de la souveraineté des États”, a martelé le Rapporteur de l’Assemblée Nationale.
Le Professeur Jacques Djoli a dénoncé le silence de la Communauté Internationale qui se cache, d’après lui, derrière des prétextes d’une présence des FDLR et une collaboration (non prouvée) entre ces anciens rebelles rwandais et le Gouvernement congolais. Conscient du fait que l’accompagnement de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie ne peut que s’inscrire dans une démarche diplomatique, le Rapporteur de l’Assemblée Nationale a tout même reconnu la nécessité et les efforts conjugués au niveau de la RDC dans le cadre d’une solution militaire.
“Il est vrai que la réponse à cette crise qui est militaire est aussi une réponse militaire, mais c’est une réponse qui doit être intégrée dans une approche holistique qui comprend à la fois: la dimension politique , la dimension économique; parce que sur fond de cette crise, il y a une volonté d’exploitation illégale des ressources congolaises; il y a aussi la dimension culturelle et l’acceptation de l’autre, la prise en compte de la dimension humanitaire avec plus de 7 millions de déplacés”, a renchéri le Rapporteur Jacques Djoli.
Il faut arrêter les velléités hégémoniques de Kagame
D’après le Représentant de l’Assemblée Nationale de la RDC à la réunion de l’APF, il faut une réponse immédiate pour arrêter l’hémorragie et les velléités hégémoniques du Président Rwandais Paul Kagame et ses alliés.
“Aujourd’hui, c’est un devoir de tout citoyen, en commençant par moi-même, de toute la nation congolaise, de démontrer au Président du Rwanda et ses alliés que le Congo est un État souverain qui va assurer son intégrité par tous les moyens, y compris la voie militaire mais aussi d’autres mécanismes, à savoir: la voie diplomatique et la voie politique avec la mobilisation de l’ensemble du peuple congolais”, a insisté le Professeur Jacques Djoli.
Il faut noter que l’Assemblée Parlementaire Francophonie envisage l’envoie d’une mission de facilitation pour appuyer le processus de Luanda. La mission devra entrer en contact avec toutes les parties prenantes dont la facilitation angolaise, les autorités Rwandaises et Congolaise, dans la perspective d’une solution pacifique.
Entre-temps, les participants aux travaux de Can Tho ont tout de même reconnu la volonté du Rwanda de torpiller les efforts conjugués jusque-là dans le cadre du processus de paix de Luanda.
Plusieurs questions ont été abordées lors de la réunion du bureau de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie qui s’est beaucoup plus penchée sur l’agriculture durable, la sécurité alimentaire et la riposte aux changements climatiques.
Et en marge des travaux de Can Tho, la délégation de l’Assemblée Nationale de la RDC conduite par le rapporteur Jacques Djoli a échangé avec les responsables du Parti socialiste. Les échanges ont tourné autour des relations bilatérales à travers notamment les questions relatives au genre et à l’autonomisation de la jeunesse.