
La République démocratique du Congo, qui connait un type généralisé du VIH avec une prévalence de 1,2% se trouve malheureusement au bord du gouffre après le gel de financement du Gouvernement américain. Une situation difficile qui risque de couter cher à ses 440.000 PvVih sous traitement, qui manqueront des médicaments car, le pays dépend à 80 % du Fonds mondial et du Pepfar dans la lutte contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme.
D’après le secrétaire exécutif de l’Union congolaise des Personnes vivant avec le VIH (UCOP+), qui réagissait lors d’un entretien avec congocroissance.com, le Fonds mondial couvre presque 60% des bénéficiaires des personnes vivant avec le VIH, tandis que Pepfar 40% dans trois provinces, à savoir : Le Haut Katanga, le Lualaba, et une partie de Kinshasa.
Ainsi, depuis la décision du Gouvernement américain de suspendre ses financements dans le cadre de la riposte contre cette maladie en République démocratique du Congo, UCOP +avoue qu’il y a de graves problèmes sur le terrain.
« Il y a réellement péril dans la demeure. Nous avons une situation très inquiétante depuis le gel du financement du Gouvernement américain alors que nous savons que c’est un financement qui couvre la moitié des besoins exprimés par le pays. Il faut dire que nous avons deux gros bailleurs dans la lutte contre le VIH, il y a le Fonds mondial et le Pepfar », a indiqué le Secrétaire exécutif de l’UCOP+, Monsieur Ange Mavula
En effet, explique-t-il, les conséquences de cette mesure se font déjà sentir au sein des communautés. « De plus en plus il y a rupture des stocks, il y a des ruptures d’autres intrants de suivi biologique, il n’y a pas de médicament pour la tuberculose, le VIH et le Paludisme…. Il y a risque de décès, il y a risque d’augmentation des nouvelles infections parce que tout ce qu’il y avait comme dépistage qui se faisait avec le financement américain, tout est gelé », a-t-il fait savoir,
440.000 PvVIh sous traitement risquent de ne pas avoir accès aux médicaments
« Ce que nous craignons est que nous avons autour de 440.000 personnes vivant avec le VIH qui sont sous traitement. Pepfar couvre entre 150.000 et 180.000 personnes vivant avec le VIH qui du coup risquent d’avoir des problèmes d’accès aux médicaments, d’accès aux examens de suivi biologique, et d’accès à toutes les activités de suivi communautaires qui se font pour l’adhérence au traitement avec le risque que dans l’avenir l’on puisse compter des morts en plein vingt et unième siècle ; ce qui n’est pas normal », alerte le secrétaire exécutif de l’UCOP +.
La mort dans l’âme, Ange Mavula a saisi cette occasion pour dénoncer un comportement malsain, développé par certains prestataires véreux, profitant de cette situation de gel ou encore de rareté des médicaments pour les vendre à des prix allant entre 10 et 50$.
Le Gouvernement congolais interpellé
Ici, les esprits sont surchauffés car, le lendemain n’est plus assuré. C’est plus qu’inquiétant. « C’est de la responsabilité du Gouvernement », tranche le secrétaire exécutif de l’UCOP +, qui rappelle dans ces colonnes, ce litige de 5 millions pour des dépenses non éligibles que la Rdc doit au Fonds mondial. Cependant, selon une certaine discrétion, le Gouvernement congolais aurait jeté l’éponge disant qu’il n’est pas en mesure de payer cette somme.
Ce qui obligera le Fonds mondial de couper à la prochaine subvention avec des conséquences énormes. Cela rendra encore sans doute, la riposte au VIH/SIDA en République démocratique du Congo très compliqué alors que la situation est extrêmement critique
.
Prince Yassa