Vérité à retenir au sujet du 3ème Dialogue : tous les acteurs politiques actuels sont le produit du consensus obtenu à la CNS et au DIC !

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Boycotter le forum escompté de la Cohésion Nationale n’est que fuite en avant. Le réduire au partage des postes un stratagème de bas niveau pour “préserver les acquis” dont la vraie nature se révèle finalement !

L’Histoire de la République Démocratique du Congo est celle des fora connus sous les vocables Conférence, Conclave, Dialogue, Concertation, Consultation, etc. Leur “ancêtre” est d’ailleurs la table ronde de Bruxelles. Dire aujourd’hui qu’on ne peut aller à aucun de ces fora alors qu’on a pleinement conscience qu’on est aux affaires grâce à ce type de dialogue relève non pas que de l’égocentrisme, mais aussi de l’ingratitude. Or l’ingratitude ne paie jamais

Grâce à la CNS et au DIC

Entre 1960 et 2024, il existe deux périodes marquantes au cours desquelles il y a eu une succession de dialogues et une autre demeurée sans ces assises.

La première période va de 1960 à 1965 et de 1990 à ce jour. La seconde entre 1965 à 1990.

La singularité de la seconde est l’avènement du régime Mobutu d’abord avec le Mpr, ensuite avec le Mpr Parti-Etat. 25 ans durant, le maréchal ne voulait pas de débat public et contradictoire, bref de dialogue. La suite est connue au travers des épisodes « Lettre des 13 Parlementaires » et Udps.

Comme relevé ci-dessus, l’Avant et l’Après Mpr Parti-Etat ont pour caractéristique des débats dans divers foras.

Certes, dans certains – sinon dans la plupart – la passion l’aura emporté sur la raison. Mais, nous ne cesserons pas de le dire, chaque dialogue a sa dynamique. Celle de la Conférence nationale souveraine (CNS) et du Dialogue Intercongolais (DIC) a fait conserver ou fait commencer leur carrière à près de 90 % d’acteurs politiques actuels.

Si jamais le dialogue à venir se tenait sans sa bénédiction

Il est vrai que lorsque l’initiative d’un dialogue est émise, le plus souvent c’est à cause des réalités du terrain jugé défavorables à la paix et au développement. On le faisait avant l’avènement de la 2ème République, et on le fait depuis la fin de celle-ci.

La question, aujourd’hui, est de savoir si oui ou non la paix et le développement sont effectivement perturbés en RDC. Toute personne sensée est censée reconnaître qu’ils sont sérieusement perturbés.

A partir de cet instant, libre à chacun de croire ou non à ce que la solution globale soit possible dans les 4 ans qui restent du quinquennat en cours ! Nous avons tous conscience que du double mandat visé par Félix Tshisekedi en 2018 (soit dix ans), six sont en train de s’écouler, aggravant plutôt qu’allégeant la situation générale.

L’Histoire renseigne que de 1960 à ce jour, la personne qui dispose de l’autorité de convoquer le Dialogue est toujours le Chef de l’État en fonction. Avec ou sans sa bénédiction. Mais, dans l’intérêt commun et en raison de ses prérogatives, il donne sa caution.

Joseph Kasa-Vubu, en cinq ans de pouvoir, avait facilité la tenue des Dialogues dénommés successivement Conférence de Tananarive, Conférence de Coquilathville (Mbandaka), Conclave de Lovanium et Conférence Constitutionnelle de Luluabourg.

Mobutu Sese Seko, au cours de ses 7 dernières années au Pouvoir, avait facilité les Dialogues dénommés Conférence nationale souveraine, Conclave politique de Kinshasa et Négociations de l’hôtel Intercontinental.

Laurent-Désiré Kabila, au cours de ses 4 ans à la tête du pays, devait en faciliter un sans toutefois le finaliser : Dialogue Intercongolais.

Joseph Kabila, au cours de ses 18 ans à la tête du pays, a favorisé le Dialogue Intercongolais, les Concertations nationales, le Dialogue de la Cité de l’UA et les Négociateurs du Centre Interdiocésain.

Félix Tshisekedi, en sa sixième année de pouvoir, n’en jusque-là favorisé aucun. La Consultation présidentielle de 2020 était le produit d’une crise de cohabitation entre deux alliés Fcc-Cach. Une affaire de famille, peut-on dire.

Veut-il faire exception ? C’est son droit le plus absolu.

C’est qui est au moins vrai, c’est qu’il a conscience de la responsabilité qu’il va devoir assumer devant l’Histoire si jamais le Dialogue à venir se tenait sans sa caution. Car, il ne va pas laisser l’appareil sécuritaire et judiciaire empêcher la tenue de ces assises pouvant devenir une initiative citoyenne à même de développer une dynamique sur laquelle il n’aura aucun contrôle.

Sujets tabous ?

Chaque dialogue ayant sa dynamique, l’avantage du prochain est de convaincre les participants d’aborder des problèmes restés pendants puisque non résolus à la CNS ni au DIC. Pour dire mieux, les sacs n’ayant pas été totalement et correctement vidés.

Parmi les sujets restés tabous et qui, en rebondissant, perturbent la gouvernance institutionnelle, il y a la situation sécuritaire à l’Est, la problématique de la nationalité et les non-dits ou les mal-dits de la Constitution.

Situation sécuritaire

Il y a en particulier le cas des trois provinces de l’Est (Sud-Kivu, Nord-Kivu et Ituri), en proie à l’insécurité entretenue par des groupes armés congolais et des groupes armés étrangers.

Les causes de la création des groupes armés congolais peuvent ne pas être celles que l’on affiche pour se faire valoir. Il y a, parfois, des causes vraiment privées : un contentieux entre communautés, entre acteurs politiques et acteurs économiques ou sociaux.

Quant aux groupes armés étrangers, ils ne peuvent rien justifier de leur présence sur le territoire national. GEC (Groupe d’Etudes sur le Congo) attribue aux seuls éléments ADF-NALU près de 37% des crimes commis à l’Est. C’est-à-dire sur 100 Congolais tués, 37 les sont par ces groupes.

Il faut bien que tous les ADF-NALU quittent le territoire congolais, et que tout Congolais surpris en train de pactiser avec un rebelle étranger subisse la rigueur de la loi.

Nationalité

L’un des sujets tabous qui ressemble à l’hydre est celui de la nationalité. Résolu au Dialogue Intercongolais au travers de la Constitution et de la loi sur la nationalité, ce problème ne peut plus donner lieu à des revendications armées. Quand la loi est violée, on connaît la procédure pour se plaindre : ce n’est pas le recours à la kalachnikov avec le soutien d’une communauté soit-elle consanguine, mais la Justice. On porte plainte à charge du contrevenant.

Constitution

Un autre des sujets tabous : la Constitution. Celle en vigueur est issue d’un dialogue. Le bon sens commande, pour en rédiger une autre, de commencer par faire sa critique au cours d’un dialogue.

L’actuelle loi fondamentale n’est pas parfaite, comme, du reste, toutes les lois similaires. Elle est perfectible parce qu’elle a des dispositions qui peuvent s’avérer inadaptées aux temps et aux circonstances.

La nôtre, par exemple, est muette aussi bien sur le régime politique (le semi-présidentialisme auquel il est assimilé est asphyxié par le présidentialisme) que sur la forme de l’Etat (on ne sait pas trop si on est toujours un État unitaire pendant que la fronde monte pour instaurer le fédéralisme). D’autres forces vont d’ailleurs plus loin. Il faut les arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Ces quelques exemples prouvent que la Cohésion Nationale est sérieusement affectée.

Puisse cela ne pas arriver

S’il existe un cadre autre que celui du Dialogue pour requinquer la Cohésion Nationale, on peut le mettre à profit. Cependant, nous devons avoir la volonté et la capacité de l’accepter : la situation générale du pays va de mal en pis.

Dans toute société organisée (famille, travail, église, club etc.), c’est le responsable n°1 qui tire ou fait tirer la sonnette d’alarme s’il veut garder son autorité sur la communauté. Si, par contre, c’est l’inverse qui se produit, il en perd et l’initiative et le contrôle ! Il risque même de perdre la confiance des siens !

Puisse cela ne par arriver…

Omer Nsongo die Lema

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