L’équipe du FMI parvient à un accord au niveau des services avec la République démocratique du Congo pour la sixième revue de la Facilité élargie de crédit et achève la mission de consultation au titre de l’article IV pour 2024. L’équipe du FMI et les autorités sont parvenues à un accord au niveau des services sur la sixième et dernière revue de l’accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). L’équipe du FMI a aussi achevé les consultations au titre de l’article IV. La performance du programme a été globalement positive, la plupart des objectifs quantitatifs ayant été atteints et les principales réformes ayant été mises en œuvre, bien qu’à un rythme ralenti. Avec la fin du programme en cours, des politiques économiques prudentes restent recommandées, notamment via une bonne coordination des politiques budgétaires et monétaires, soutenue par une amélioration de la gouvernance. Les autorités ont exprimé leur intérêt pour un nouvel accord et pour l’accès à la Facilité de résilience et de durabilité.
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Calixte Ahokpossi s’est rendue à Kinshasa du 25 avril au 8 mai pour mener des discussions sur les consultations au titre de l’article IV pour l’année 2024 et sur la sixième et dernière revue du programme économique et financier de la République démocratique du Congo (RDC) soutenu par un accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Cet accord au titre de la FEC, d’une durée de 3 ans et d’un montant de 1 066 millions de DTS (100% du quota, soit environ 1,52 milliard de dollars), a été approuvé par le Conseil d’administration le 15 juillet 2021 (voir le communiqué de presse n° 21/217). La cinquième revue a été achevée le 14 décembre 2023 (voir le communiqué de presse n° 23/453).
À l’issue de la mission, M. Ahokpossi a fait la déclaration suivante :
« Les autorités de la République démocratique du Congo et l’équipe du FMI sont parvenues à un accord au niveau des services en vue de la conclusion de la sixième revue au titre de l’accord FEC, sous réserve de la validation de la direction du FMI. L’examen par le Conseil d’administration du FMI de cette revue et des consultations au titre de l’article IV est prévu pour début juillet 2024. L’achèvement de la revue permettra un décaissement de 152,3 millions de DTS (un peu plus de 200 millions de dollars) pour renforcer les réserves internationales.
« La croissance réelle du PIB est désormais estimée à 8,3% pour 2023, soutenue par la forte croissance du secteur extractif. L’inflation est restée élevée, atteignant 23,8% fin 2023, avant de diminuer lentement pour atteindre 21,2% fin avril. En raison de l’augmentation des dépenses liées aux élections et à la sécurité, le déficit budgétaire intérieur pour 2023 a dépassé les prévisions et atteint 1,3% du PIB, malgré de bons résultats pour les recettes au dernier trimestre. Les réserves internationales ont continué à se renforcer, atteignant 5,5 milliards de dollars, soit environ deux mois d’importations de biens et services fin 2023.
« La situation sécuritaire à l’Est et la période pré- et post-électorale ont eu un impact sur la mise en œuvre du programme soutenu par la FEC. Si la plupart des objectifs quantitatifs du programme ont été atteints, le critère de performance relatif au déficit public n’a pas été respecté, principalement en raison de dépenses de sécurité exceptionnelles plus élevées que prévu. Le programme de réformes structurelles a progressé, mais à un rythme plus lent qu’anticipé.
« Les discussions ont porté sur l’amélioration de la coordination des politiques économiques en réduisant les pressions budgétaires et en renforçant le rôle de la politique monétaire, tout en fixant une trajectoire budgétaire à moyen terme compatible avec les financements disponibles et la capacité de la politique monétaire à faire face aux impacts de la politique budgétaire. Les discussions ont également porté sur la mobilisation des recettes intérieures, la qualité et le niveau des dépenses sociales, et les efforts nécessaires pour renforcer la position extérieure de l’économie.
« La performance des recettes sur les quatre premiers mois de 2024 est encourageante, et les pressions sur les dépenses de sécurité restent élevées. Une loi de finances révisée pour 2024 doit intégrer l’impact positif de l’avenant au contrat avec la société minière SICOMINES récemment signé, tant en termes de recettes que de dépenses d’investissement. En outre, des mécanismes devront être mis en place ou renforcés pour garantir la bonne utilisation et la gouvernance de ces fonds. La loi de finances révisée devra refléter ces changements et les autres modifications du cadrage budgétaire. Des plans d’engagement budgétaire révisés conformes à ces objectifs seront publiés.
« Le renforcement de la gestion des finances publiques reste essentiel pour continuer à mobiliser les recettes et améliorer la qualité et l’efficacité des dépenses publiques. Les services du FMI ont salué les récentes avancées dans la mise en œuvre de la réforme des subventions aux prix des carburants, qui devraient permettre de réduire les pressions budgétaires et de dégager un espace pour les dépenses sociales afin de protéger les plus vulnérables. Il est essentiel d’améliorer la chaîne des dépenses, qui continue de présenter des lacunes importantes et des risques majeurs en matière de gouvernance.
« Alors que la politique monétaire restrictive actuelle semble appropriée, les services du FMI ont salué la volonté de la banque centrale de prendre des mesures supplémentaires, si nécessaire, et ont souligné que les efforts visant à poursuivre la constitution de réserves internationales tout en préservant le rôle du taux de change en tant qu’amortisseur restent essentiels pour renforcer la résilience extérieure. Les discussions ont également porté sur les réformes en cours à la banque centrale pour améliorer les sauvegardes, renforcer le cadre de la politique monétaire, améliorer la supervision bancaire et soutenir l’inclusion financière.
« Pour échapper aux fragilités et libérer le potentiel d’une croissance durable et inclusive, il faut intensifier la lutte contre la corruption par la transparence dans l’utilisation des ressources publiques, le renforcement du système judiciaire et l’application de la loi, et l’amélioration du cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en progressant dans la mise en œuvre du plan d’action convenu avec le GAFI ; il faut aussi prendre des mesures pour améliorer l’environnement des affaires. Ces mesures sont essentielles pour soutenir le développement du secteur privé et promouvoir la diversification vers des secteurs économiques non extractifs.
« La mission remercie les autorités de la RDC pour leur forte coopération et des discussions constructives. »