Déployé dans l’Est de la République démocratique du Congo en novembre 2022 pour combattre les groupes armés qui émergent dans la partie Est du pays, notamment le mouvement de 23 mars (M23), les forces régionales de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC) ont commencé leur retrait, car ils ne pourront pas rester en Rdc jusqu’au-delà du 8 décembre prochain, surtout que les autorités congolaises ont décidé de ne pas prolonger leur mandat. Par conséquent, elles ont amorcé leur retrait ce samedi 2 décembre 2023 avant cette date butoir. Première à le faire, la force kenyane, a amorcé son retrait ce samedi et les forces des autres pays membres de la communauté de l’Est s’apprêtent d’ores et déjà, à se retirer de la Rdc.
Lors d’un point de presse conjoint du gouvernement, le mercredi 11 octobre2023, son porte-parole Patrick Muyaya, avec Jean-Pierre Lihau, avait affirmé sans jambage que « la position du gouvernement est très claire, nous souhaitons que la Force régionale de l’EAC quitte le pays à la fin de son mandat prévu pour le 8 décembre2023, en raison du constat que cette force n’a pas obtenu les résultats escomptés dans les délais convenus. La population s’inquiète, notamment en raison des comportements observés qui ont abouti au changement de la direction de cette force ». Le ministre de l’Information avait ainsi répondu en réaction à une vidéo qui était devenue virale sur les réseaux sociaux où certains membres des Wazalendo, un groupe d’autodéfense, proféraient des menaces à l’encontre de la force régionale de l’EAC. Une attitude qui s’était généralisée dans l’opinion publique, contraignant Kinshasa à se plier à la volonté de son peuple.
« Nous devons nous assurer que nous écoutons notre opinion publique en permanence pour maintenir une relation de confiance. Sinon, cette situation pourrait devenir un problème de sécurité. Nous avons déjà assisté à des incidents malheureux à Goma, où des manifestations étaient prévues, notamment contre la Monusco. Nous souhaitons donc attirer l’attention de tous sur le fait que nous traitons cette question au niveau diplomatique, et nous excluons fermement toute forme de violence à l’encontre de la force régionale », avait martelé Patrick Muyaya.
Quid de la question sécuritaire après le départ de l’EAC ?
Par conséquent, comme les autorités congolaises ont décidé de ne pas prolonger leur mandat au-delà du 8 décembre 2023, la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a entamé officiellement ce dimanche 3 décembre, son départ de la République démocratique du Congo. Un premier groupe d’une centaine de militaires kényans a quitté Goma à 5h00, heure locale, à destination de Nairobi. Il sied de noter que depuis le 15 novembre 2022, une escorte de militaires kényans et congolais monte la garde à l’aéroport de Goma.
Actuellement, un calendrier précis de retrait de la force régionale est-africaine n’est pas publié, toutefois, le retrait doit se poursuivre dans les heures ou jours à venir d’autant que son mandat qui n’a pas été renouvelé, prend officiellement fin le 8 décembre prochain. D’aucuns émettent des réserves sur la ferme prise de position de Kinshasa, du fait que le départ des soldats de la Communauté d’Afrique de l’Est de la RDC, intervient au moment où les combats continuent d’opposer les supplétifs de l’armée rwandaise battant pavillon M23 aux groupes de miliciens se présentant comme des patriotes Wazalendo et aussi en pleine période des campagnes électorales en vue des élections générales du 20 décembre prochain
Actuellement, les combats continuent entre l’unité spéciale de l’armée rwandaise M23/RDF, l’armée congolaise et des milices d’auto-défense. Mais, une fois encore, le 24 novembre, à l’issue d’un sommet de la communauté est-africaine, en Tanzanie, la RDC avait annoncé ne pas renouveler le mandat de la force de l’EAC, présente au Nord-Kivu, qui arrive à terme le 8 décembre alors que la force est très critiquée. Pour ne pas laisser de vide sécuritaire après le retrait de la force est-africaine, Kinshasa compte sur le déploiement de troupes de la SADC, la communauté d’Afrique australe, mais leur arrivée ne s’est pas encore concrétisée.
Par ailleurs, Kinshasa a aussi demandé le départ « accéléré », à partir de janvier 2024, de la mission de l’ONU, la Monusco, présente en RDC depuis 1999. Elle comprend environ 14 000 casques bleus, mais est, elle aussi, accusée d’inefficacité.
Willy Makumi Motosia