Le budget de 16 milliards est réaliste: Le Gouvernement n’a pas menti

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De retour aux Assemblées de printemps entre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), Nicolas Kazadi, ministre des Finances a été l’invité du Briefing Presse organisé par son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya. Ces deux ‘’Warriors’’ ont été dépêchés au front pour stopper net la rumeur selon laquelle, le FMI aurait obligé à la Rdc de réduire son budget pour l’exercice 2023 de 16 à 3 milliards de dollars Us. L’exercice devant la presse a aussi consisté à rassurer la population qui se posait pas mal de questions et qui craignait à ce que le Gouvernement ne soit à même d’atteindre ses assignations et, au finish, d’honorer ses engagements. 

A la question : Comment atteindre les assignations de 16 milliards de dollars Us dans un contexte où les cours de certaines matières premières ont baissé ? Au sujet des dépenses en urgence qui doivent être régularisées au niveau du budget, est-ce que vous vous servez de votre plan de trésorerie ?

Pour ce qui est des dépenses d’urgence, explique Nicolas Kazadi, la norme, ce n’est pas de dépasser 10%. « Nous avons été de 7 à 8% en 2021 ; nous sommes montés à 11 à 12% en 2022, dans un contexte particulier de résurgence du M23. On a des circonstances atténuantes et nous ne sommes pas très éloignés. Pour cette année, nous voulons revenir en dessous de 10% », dit-il, avant de rassurer que nous travaillons ensemble pour rendre notre collaboration beaucoup plus fluide et que la prévisibilité de ces dépenses soit meilleure.

A l’en croire, tout ceci est fait dans le cadre du plan de trésorerie. Chaque jour, nous regardons et nous parlons de la Banque centrale sur ce que nous devons faire. La Coordination entre les Finances, le Budget et la BCC n’a jamais été bonne comme maintenant.

Pour le budget lui-même, le ministre des Finances constate malheureusement que le mensonge passe beaucoup plus vite que la vérité. « Il y a certaines personnes qui sont supposées être qualifiées mais qui font des déclarations étonnantes. Un budget, il y a les recettes propres (trésor, budget annexe), les recettes extérieures (appuis budgétaires et les appuis aux projets). C’est tout cela qui constitue le budget », dit-il.

Si on ne s’arrête qu’aux recettes propres, alors que les recettes elles-mêmes ont un caractère cyclique, c’est-à-dire, soit on n’a rien compris, soit l’on veut volontairement induire les autres en erreur. C’est comme l’autre-là qui a tenté de raconter que le FMI a voulu réduire le budget de 16 milliards de dollars Us à 3 milliards ! C’est tout ça qui fait perdre la crédibilité à certaines personnes et qui nuit à l’image du pays.

En 2022, rappelle-t-il, on a fait en recettes propres 18.000 milliards, c’est-à-dire 9 milliards de dollars et auxquels se sont ajoutées les recettes extérieures pour arriver à 11 milliards. En 2023, on a prévu de faire en recettes propres 22.400.000.000 auxquels vont s’ajouter les autres catégories de recettes pour faire 16 milliards.

Pourquoi on passerait de 11 à 16 milliards en recettes propres ? Parce que nous avons des appuis budgétaires. L’année dernière, on a eu 250 millions. Cette année, on attend 500 millions. En plus, nous avons mobilisé tellement d’argent (8 milliards de la Banque mondiale) qu’il faut dépenser. L’objectif est de dépenser 2 à 3 milliards pendant cette année. On n’a pas menti, on n’a jamais menti, tout est comme prévu à la seule différence qu’au premier trimestre, on a connu une seule difficulté de trésorerie exceptionnelle qui a fait qu’on ait eu ce qu’on a traversé comme situation sur les salaires.

Mais qu’est-ce qui s’est passé ?

Pour répondre à cette question, le ministre souligne qu’en janvier, on a fait 105% du taux d’exécution, on a dépassé les assignations et payé les salaires dans le mois. Février, on a fait 99% du taux d’exécution en respect du budget ; en mars, 98% du taux d’exécution et la moyenne pour le premier trimestre, ça nous a amené à 84%.

« Je pense que c’est des résultats honorables. Comparer au premier trimestre de l’année passée, pour ce premier trimestre, on attendait 216 milliards de plus, mais on a eu 16 milliards de plus, c’est-à-dire on reste en augmentation par rapport à l’année passée. Il nous a manqué 200 milliards pour atteindre notre cible. Et ce, parce que la DGRAD n’a pas été performante à cause des problèmes avec les pétroliers producteurs, le secteur minier, notamment TFM qui n’a pas payé, les télécoms. On espère que ces recettes qu’on n’a pas eues vont glisser », indique Nicolas Kazadi.

Dans l’exécution, ajoute-t-il, en janvier, il n’y a pas eu de problèmes. En février, nous avons eu des dépenses exceptionnelles par rapport à la situation sécuritaire et à la CENI ? Ces éléments ont été tels que les bons de Trésor sont des financements normaux qu’on actionne. Comme le cycle des recettes n’est pas constant, il faut suppléer. C’est ce qui a fait que la paie a glissé un peu de février à mars. C’est normal, parce qu’on a eu un choc du aux dépenses sécuritaires, aux dépenses humanitaires et des élections, qui ont perturbé la trésorerie. En termes de performance, nous sommes dans le bon et le budget reste réaliste, martèle Nicolas Kazadi.

Emprunter pour payer les salaires

Le ministre des Finances explique que si on pouvait emprunter pour payer les salaires, ça s’appelle un financement de trésorerie. « Je vous ai expliqué que pour février, on a eu l’opération des bons du Trésor normal, mais qui est allée dans le financement urgent lié à la sécurité. Quand c’est des obligations du Trésor, elles sont faites pour investir. Ce que les gens doivent savoir, comparer à 2018, les dépenses rémunérations et fonctionnement contraignantes ont été multipliés par 3, soit une augmentation de 195%. Ça veut dire que nous continuons, en même temps que les recettes s’accroissent, nous voulons retourner cela aux Congolais en termes de rémunérations et fonctionnement contraignant. C’est ce qui fait que la pression reste la même, même si les recettes augmentent.

Jean-Marie Nkambua

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