Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga ont saisi la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), le président de la Banque mondiale et celui de la Banque africaine de développement (BAD) pour constater qu’en dépit des détournements des fonds Covid, plusieurs décaissements ont été réalisés par ces institutions. Ils constatent aussi qu’en dépit de la mobilisation massive de ressources en faveur de la République Démocratique du Congo, aucun changement perceptible n’est visible dans la vie quotidienne de la population congolaise qui assiste à une érosion progressive de son pouvoir d’achat, à la détérioration accélérée des infrastructures de base et à la baisse en nombre et en qualité, des prestations des services sociaux attendues. Au regard de ce qui précède, ils appellent le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement à diligenter un audit sur l’utilisation des ressources allouées dans le cadre de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), de tous les décaissements effectués en faveur de la République Démocratique du Congo et, notamment, des ressources gérées par le BCECO.
En qualité de leaders de l’opposition congolaise, tout en saluant le partenariat qui lie la République Démocratique du Congo au Fonds Monétaire Internationale, nous avons l’honneur de vous faire part de nos préoccupations relatives aux interventions du Fonds Monétaire International dans notre pays.
1. Depuis plusieurs années, la mégestion des fonds publics et des détournements massifs des ressources financières sont régulièrement dénoncés par la Société civile. Ces déclarations sont connues du Fonds Monétaire International et des autres bailleurs de fonds.
2. Récemment, après un premier rapport ayant trait à l’utilisation des fonds de la Banque mondiale décaissés dans le cadre de la lutte contre le COVID, un second rapport d’audit de la Cour des Comptes vient de révéler l’utilisation scandaleuse des fonds de la Banque mondiale par le Gouvernement.
3. En dépit de tous ces détournements massifs bien connus des institutions internationales, plusieurs décaissements ont été réalisés par ces institutions. De manière non exhaustive, nous pouvons citer :
Pour le FMI : des décaissements de 368,4 millions USD en décembre 2019, de 363,27 millions USD en avril 2020, de 216,9 millions USD en juillet 2021, de 212,3 millions USD en décembre 2021, de 203 millions USD en juin 2022 et de 203 millions USD en décembre 2022, soit au total 1.566,87 millions USD.
Pour la Banque mondiale : un décaissement de 250 millions USD au titre d’appui budgétaire en juin 2022, et un déboursement de 185 millions USD en novembre 2022 au titre d’appui à la gratuité de l’enseignement en RDC, soit un total de 435 millions USD. D’autres déboursements ont été opérés dans l’exécution de plusieurs projets sectoriels.
Pour la BAD : Un décaissement de 142 millions USD en 2020 au titre d’appui budgétaire.
4. En dépit de cette mobilisation massive de ressources en faveur de la République Démocratique du Congo, aucun changement perceptible n’est visible dans la vie quotidienne de la population congolaise qui assiste à une érosion progressive de son pouvoir d’achat, à la détérioration accélérée des infrastructures de base et à la baisse en nombre et en qualité, des prestations des services sociaux attendues.
5. Au regard de ce qui précède, nous appelons le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement à diligenter un audit sur l’utilisation des ressources allouées dans le cadre de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), de tous les décaissements effectués en faveur de la République Démocratique du Congo et, notamment, des ressources gérées par le BCECO.
6. Au regard de la volonté d’imprimer une transparence totale sur l’utilisation des ressources extérieures, nous demandons que les résultats et les conclusions de cet audit soient publiés en vue d’édifier le peuple congolais et les pays membres sur la gestion des Finances Publiques de la République Démocratique du Congo.
7. A la suite des résultats issus de l’audit des fonds décaissés par le Fonds Monétaire International, la Banque mondiale et la Banque Africaine de Développement, nous invitons les gouvernements membres de ces institutions de s’impliquer pour que les financements aillent exclusivement dans la lutte pour l’éradication de la pauvreté et le développement de la République Démocratique du Congo.