Pour Simaro Ngongo Mbayo, président de la CASE, les enlèvements des citoyens, les perquisitions illégales et arrestations arbitraires sont utilisés comme stratégies de terreur d’Etat visant à dissuader les soutiens de l’opposition aux élections du 20 décembre 2023.
1. La CASE est alertée par des organisations partenaires de la Société Civile, des étudiants, des taximen, des femmes commerçantes et même des fonctionnaires sur les enlèvements massifs et ciblés des habitants des villes de Kinshasa, Lubumbashi, Kolwezi, Kisangani, Kalemie et Matadi.
2. Des personnes armées en tenue civile, visiblement connues et relevant des services de sécurité officiels, procèdent à des rafles brutales sur des piétons dans les rues, à moto ou à travers des voitures-taxis au seul motif d’obliger toute la population à adhérer à la vision de l’Union Sacrée (Majorité présidentielle) et de son candidat.
3. Les personnes victimes de ces actes terroristes d’enlèvement sont soit intimidées, soit brutalisées et tabassées; soit encore éliminées ou portées disparues.
4. Ces faits finalement reconnus par le Ministre provincial de l’intérieur de la ville de Kinshasa, bénéficient malheureusement de la connivence des plus hauts dignitaires du régime et qui en sont soit bénéficiaires politiques, soit commanditaires directs.
5. Ces événements déstabilisateurs de la société congolaise s’observent à la fois en pleine journée que pendant les heures tardives. Les mesures arrêtées par l’autorité urbaine de la ville de Kinshasa s’avèrent toujours insuffisamment inefficaces et incertaines.
6. M. Jean-Marie Lukulasi Massamba, président du Conseil d’administration de l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP) présenté comme encadreur des Kuluna, gangs armés (d’armes blanches, généralement des machettes) qui sévissent dans certains quartiers de la ville de Kinshasa, est accusé d’abandonner les « Kuluna du pouvoir » dénommés « FORCES DU PROGRÈS ». Ces individus qui forment finalement une bande à part, opèrent en toute impunité contre la population, notamment à Kinshasa et à Matshipisha dans la ville de Lubumbashi.
7. Cette situation organisée, entretenue et financée par le pouvoir constitue un danger pour la nation à cinq mois des élections présidentielles en République Démocratique du Congo.
8. S’ajoutent à ce dérèglement sécuritaire, une vague d’arrestations arbitraires qui ne cible que les acteurs politiques de l’opposition ainsi que les membres de leurs familles respectives.
9. Le recours à des perquisitions stériles et sans jamais en prouver les motifs est un comportement terroriste loin d’être une attitude de maintien de l’ordre. Comment comprendre que les services (Police, Armée et Renseignement), sortent toute leur musculature pour faire taire les voix discordantes alors qu’ils sont absents sur les principaux défis sécuritaires du processus électoral.
10. La CASE condamne toutes ces pratiques du pouvoir qui font reculer la démocratie et disqualifier le régime actuel. Les intimidations, les menaces de mort, les enlèvements et les nombreux cas des personnes disparues plaideront inévitablement contre la réélection du Président de la République, si rien n’est fait pour changer la situation.
Fait aux Etats-Unis d’Amérique le 28 juin 2023
SIMARO NGONGO MBAYO
PRESIDENT DE CASE
-Expert, Analyste et Consultant international des élections
-Consultant de Human Rights