M. Simaro Mbayo Ngongo, président de la Commission africaine pour la supervision des élections indique que les menaces contre la liberté de la presse : violence, désinformation et censure sont une grave atteinte à la Constitution dont l’article 24 stipule que « la liberté de la presse, la liberté d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication sont garanties sous réserve du respect de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits d’autrui ». Le statut des médias est établi par la loi qui garantit l’objectivité, l’impartialité et le pluralisme d’opinions dans le traitement et la diffusion de l’information.
Dans le monde entier, poursuit-il, les journalistes sont généralement victimes de harcèlement, d’emprisonnement, d’actes de violence ou de mort, pour le simple fait d’avoir mené à bien leur travail. En République Démocratique du Congo, les menaces à l’encontre des journalistes, en ligne et hors ligne, ne cessent de croître.
Tout comme l’emprisonnement des journalistes dans les provinces et même dans la capitale ces dernières années, a pris de l’ampleur.
La CASE a été alertée par la correspondance du Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en Matière de Sécurité invitant le journaliste Achille Kadima Mulamba, éditeur du Journal Africanews, à ses bureaux de la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, sans expliquer les raisons de la séance de travail sollicitée. Cette invitation hautement politique de la part d’un service de sûreté nationale est source d’inquiétude pour un professionnel de média et suscite des interrogations au sein de l’opinion publique nationale et internationale.
La CASE encourage les services spéciaux en général et ceux du Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en Matière de Sécurité en particulier, à stabiliser leurs relations avec la presse tant que l’action de cette dernière n’aura pas porté atteinte à l’ordre public et à la sécurité de l’Etat. À cet effet, la CASE invite le Gouvernement de la République Démocratique du Congo à rassurer les professionnels des médias pour leur sécurité politique et professionnelle.
La CASE qui soutient la liberté de la presse en RDC, se tient aux côtés du journaliste Achille Kadima Mulamba pour défendre ses droits en cas d’entrave de la part du pouvoir politique.
La CASE sensibilise également le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’homme (HCDH), chargé de promouvoir et de protéger l’exercice effectif de tous les droits de l’homme par tous, y compris le droit à la liberté d’expression, dont la liberté des médias, ainsi que les autres droits des journalistes et des professionnels des médias, à plus d’attention sur le cas précité.
La République Démocratique du Congo s’est dotée en avril dernier d’une nouvelle loi sur la presse voulue moins répressive adoptée, par voie de ratification par l’Assemblée Nationale, mardi 04 Avril 2023, de l’Ordonnance Loi N°23/009 du 13 Mars 2023, fixant les modalités de l’exercice de la Liberté de la Presse, d’information d’émission par la Radio et la Télévision, la Presse écrite ou tout autre moyen de communication en R.D.Congo.
Cette nouvelle loi fixe l’obligation pour tout détenteur d’informations publiques de fournir aux professionnels des médias les informations d’intérêt public dont il a besoin et qui ne sont pas couvertes par le secret pour des raisons de sureté de l’Etat ou de la défense nationale. Cette loi est censée contribuer à l’amélioration de l’environnement global de travail et au renforcement de la sécurité des professionnels des médias.