Simaro Mbayo Ngongo, président de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE), déclare : « Pas d’élections sans Bunagana, Rutshuru, Masisi et Nyitagongo. A l’en croire, le Gouvernement devrait écouter les délégués du Nord-Kivu et de l’Ituri qui mesurent les conséquences de l’état de siège préjudiciable à la paix et au processus électoral. Il faut aussi stopper la CENI qui s’est taillée une trajectoire maléfique.
Les premières impressions des Députés provinciaux du Nord-Kivu et de l’Ituri qui prennent part aux travaux de la Table-ronde convoquée à Kinshasa sur les problématiques de l’Etat de siège viennent d’étaler nettement l’étendue des contraintes sécuritaires, politiques, administratives et militaires pour l’organisation des élections crédibles dans les provinces septentrionales de la République Démocratique du Congo.
Comment comprendre que le régime de l’Union Sacrée bouche les oreilles face aux difficultés existentielles d’une telle hauteur de gravité : des milliers de morts, des milliers de personnes déplacées et sans assistance, des personnes enlevées de leurs milieux naturels de vie sous une surmilitarisation cacophonique desdites provinces ? Comment s’en tenir à des élections chaotiques alors qu’il est possible de mieux aborder le processus, dans un climat apaisé ? Comment concevoir que M. DENIS KADIMA se moque éperdument de la population en zappant des millions d’électeurs aujourd’hui pris en otage par des armées étrangères ?
La CASE interpelle le gouvernement de la République Démocratique du Congo sur l’urgence d’écouter enfin la voix du Peuple et de s’exécuter conséquemment en stoppant, et le processus électoral, et l’état de siège et la campagne électorale précoce qui s’est institutionnalisée à tous les niveaux du pays.
La CASE invite une fois de plus le Président de la République, M. Félix Tshisekedi Tshilombo à convoquer un dialogue politique de haut niveau avec toutes les parties prenantes au processus électoral afin de mettre en place un PLAN DE SORTIE DE CRISE ET DE STABILISATION DE LA GOUVERNANCE ÉLECTORALE qui inclura une TRANSITION PATRIOTIQUE préparatoire aux élections générales inclusives.
Le dialogue attendu devrait être convoqué de toute urgence afin de rassurer le peuple congolais et régler solidement LES CRISES MULTIFORMES qui minent le processus électoral et mettent en mal la sécurité nationale. À cet effet, le Chef de l’État devrait toujours se méfier des incantations des membres de l’Union Sacrée de la Nation dont la fanfaronnade ne fait que l’éloigner de l’adhésion populaire. C’est aussi le cas des fanatiques tribaux du Président de la République qui devraient atténuer leur suffisance mégalomaniaque vis-à-vis des autres communautés ethniques de la République.
L’expérience de la table-ronde est un indicateur qui prouve à la face du monde que ce qui est chanté à longueur de journée par l’Union Sacrée et le parti présidentiel est aux antipodes du ressenti populaire. Ne s’en tenir qu’aux rodomontades des applaudisseurs qui vivent au dépend des billets de banque qui leur sont jetés à la figure, c’est se mentir tristement.
Si la CENI n’est pas stoppée maintenant, elle accumulera bien plus de dégâts irréparables. Car cette CENI est une malchance ensevelir définitivement.
La CASE encourage les participants à la table-ronde sur l’état de siège à dire la vérité et à privilégier l’intérêt supérieur de la nation. La levée de l’état de siège est la décision la plus attendue.