La pérennisation des acquis de l’état de siège, c’est la préoccupation de ce briefing presse, qui a permis de démontrer combien cette mesure visait principalement le retour de la sécurité dans cette partie du pays, même si la crise du M23 l’a sérieusement perturbé.
Dans son discours luminaire, Sylvain Ekenge a expliqué que l’état de siège a été proclamé par le président de la République, Félix Tshisekedi, dans deux contextes différents. La détérioration de la situation sécuritaire en Ituri a commencé en décembre 2017 avec la tuerie des Hema. Mais aussi l’émergence du groupe Codeco, qui a donné naissance à d’autres milices locales. En 2020, il y a eu création du G5 Zaïre, constitué des membres de la communauté victimes des atrocités de la Codeco. Au même moment, les ADF fuyant Béni, ont migré en Ituri.
Au Nord-Kivu, il y a eu 3 mouvements : le M23, les ADF MTN et les groupes supplétifs qui terrorisent la population. Il y aussi d’autres groupes armés dans le petit nord: à Rutshuru, Masisi, Rubero. Une autre, ce sont les Fdlr. Avec l’état de siège, ces menaces ont été circonscrites. Des opérations ont été menées, il y a eu beaucoup de rendus, des groupes armés cantonnés. Tout cela a permis de réouvrir certaines routes.
Et d’ajouter que la pression a été telle qu’on a neutralisé un grand nombre d’Adf. « Nous avons anéanti le réseau de ravitaillement, des collaborateurs, beaucoup d’Adf ont été neutralisés. Ils étaient de plusieurs nationalités : jordaniens, égyptiens, centrafricains, rwandais, burundais, somaliens, etc. Malheureusement, cette situation a été perturbée par l’agression rwandaise qui a occupé des pans de notre territoire et l’armée a été obligée de faire de prélèvement, au point qu’il y a eu des zones lagunaires qui sont restés », indique-t-il, tout en soutenant que des axes routiers ont été ouverts, des routes réhabilitées, des zones libérées, une réduction drastique des attaques. Malheureusement, l’agression rwandaise est venue tout mettre par terre.
Pour Muyaya, la meilleure façon de sauvegarder les acquis de l’état de siège, c’est d’assurer la montée en puissance des Fardc. « Rassurez-vous que la Rdc a mis tous les moyens pour que les Fardc montent en puissance et nous nous préparons pour que cette montée en puissance soit effective », rassure-t-il.
Sylvain Ekende n’a pas apprécié le fait qu’on s’attaque aux Gouverneurs militaires, comme si ce sont eux qui étaient à l’origine de l’état de siège, pendant que eux n’ont obéit qu’à l’ordre, mieux à la décision prise par le politique. « Que l’état de siège soit là ou pas, l’armée va rester et va continuer à accomplir sa mission régalienne. Les gouverneurs ont été nommés sur décision politique. Le jour où on dira c’est terminé, ils prendront leur avion parce qu’ils sont aux ordres et dépendent des décisions politiques. Les commentaires sur la levée, le maintien ou pas, ça nous importe peu ! Nous c’est la défense de l’intégrité du pays », affirme-t-il.
JMNK